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Jaquette La guerre d’Algérie inconnue

La guerre d’Algérie inconnue

  • magazine : Le Crapouillot
  • numero : 109 - 1992
  • date : 01 mai 1992
  • catégorie : Culture & arts

Sommaire

  • L’embrasement de la Toussaint

    Cela commence par un double meurtre et cela se conclut, huit ans plus tard, par le massacre des Innocents. Ainsi pourrait-on très sommairement résumer une guerre qui n'osait pas dire son nom - et ne le méritait peut-être pas vraiment. En tout cas pas exactement.

    par Jean Bourdier
  • Patrouille dans la casbah à l’heure d’Ali la pointe

    Le ciel saute et s'escamote, pendu ça et là au-dessus de la rue, comme un drap mal lavé. Il s 'épanouit parfois à de maigres carrefours, ou bien il greffe une tache livide au flanc d'un mur en ruines. L' aspirant s'arrête et, derrière lui, les quatre hommes de la patrouille se collent au mur, le PM croisé en travers de la poitrine.

    par Jean-Claude Goudeau
  • La guerre dans Alger

    A bataille d'Alger ... Cette formule peut induire en erreur. D'âpres combats ne se déroulent pas dans la capitale algéroise. Certes, des forces antagonistes s'opposent. Le FLN n'est pas capable de tenir le djebel, même la nuit.

    par Jean-Claude Lauret
  • La “bleuite” en Kabylie

    La bataille d'Alger se termine définitivement avec la mort d' Ali La Pointe. Alger-la-Blanche recommence à vivre dans la nonchalance de la paix retrouvée. Plus de fouilles dans les rues où les patrouilles se font plus débonnaires et de plus en plus rares. Le couvre-feu est levé. Les pieds-noirs préparent dans la joie Noël. Les vitrines des magasins de jouets subissent la pacifique invasion de poupées viriles représentant un beau para, en tenue léopard, avec le célèbre béret rouge crânement fiché sur la tête. A côté, on trouve des vestes camouflées, et tout un stock de PM et de fusils en plastique.

    par Jean-Claude Lauret
  • A la recherche de la torture propre

    Le 18 avril 1985, le juge Cabié, président de la XVIIe chambre correctionnelle, rendait un jugement surprenant. Il déboutait Jean-Marie Le Pen, président du
    Front National, de l'action que celui-ci avait engagée contre Le Canard enchaîné, qui l'avait accusé d'avoir pratiqué personnellement la torture, lorsqu'il était lieutenant au 1er Régiment étranger parachutiste, en Algérie.

    par Jean-Claude Goudeau
  • Un deuxième bureau sur le terrain

    Incorporé en novembre 1959, j 'ai été affecté au printemps 1960 comme secrétaire au 3e escadron du 6e Régiment de spahis, (secteur de Bordj Bou Arreridj) . Pied-noir né à Alger, peu satisfait d' un emploi sédentaire (nous étions exempts d'opérations), j'ai réussi, en octobre 1960, à me faire muter au Bureau Renseignement (le 2e Bureau classique) où je devenais secrétaire de !'OR (officier de renseignement). Je m'intégrai alors à une petite équipe qui
    travaillait sur le terrain. Ce fut l'occasion pour moi de participer à une guerre d' « intelligence ». Car il n'y eut rien de plus stupide que des opérations aux noms surréalistes mobilisant (et avec quel fracas) des dizaines de milliers d'hommes pour un bilan sordide, quelques bergers égarés tués et des flingots rouillés récupérés ...

    par Jean-Paul Angelelli
  • La guerre en métropole. Le temps des assassins

    De 1954 à 1962, l'Algérie a subi le déchaînement d'un terrorisme systématique, sélectif ou aveugle qui, entre autres objectifs, était particulièrement destiné à faire basculer une population musulmane, dans sa majorité indifférente à la présence française.

    par Raymond Muelle
  • Les harkis

    En Algérie, de très nombreux musulmans participent, dans les mois qui suivent la Toussaint sanglante du 1er novembre 1954, à la lutte contre la rébellion naissante. Ils sont présents dans les commandos d'alarme, dans les
    groupes d'autodéfense (GAD), assurent dans le bled la protection des villages, appartiennent aux unités de mokhaznis affectées à la protection des Sections administratives spéciales, les SAS, aux Groupes mobiles de protection rurale, les GMPR, ou encore, aux Groupes mobiles de sécurité, les GMS.

    par Jean-Claude Lauret
  • Collabos du FLN : Les porteurs de valises

    Le réseau Jeanson a vu le jour, ou plutôt l'ombre des bas-fonds, le 2 octobre 1957, au Petit-Clamart. Auparavant, on n' avait eu à déplorer que des initiatives et prises de position personnelles. Des noms tristement célèbres viennent à l'esprit : Mandouze et ses amis, l'aspirant Maillot, sa désertion et son camion d'armes, Rousset, le premier Européen qui aida le FLN en métropole ; Etienne et Paule Bolo ; les Chaulet : Pierre, médecin, Colette, AnneMarie, la fiancée de Salah Louanchi, chef du FLN en France. Quatre feuilles ont pris parti pour la rébellion : L 'Express, France-Observateur, Le Monde et Témoignage Chrétien. Chaque événement un peu spectaculaire a été mis à profit par des intellectuels imprégnés de « l ' esprit de la Résistance » , alibi de toutes les outrances.

    par Jean-Pierre Chappuis
  • Du coup de bazooka au coup de Jarnac : Le temps des complots

    En fait, ce qu'on a pu appeler "le temps des complots" a connu un coup d'envoi fracassant et meurtrier le 16 janvier 1957. Ce jour-là, vers 19 heures, un coup de bazooka ravage les bureaux de l'hôtel de commandement de
    la rue d'lsly à Alger. Le général d'armée Raoul Salan, nouveau commandant supérieur interarmées en Algérie, cible évidente de cet attentat, vient juste de quitter les locaux, mais un officier de son cabinet, le commandant Rodier, est tué sur le coup.

    par Jean Bourdier
  • Le sanglant sabotage de la paix des braves

    Plus encore que le 13 mai 1958, qui est dans toutes les mémoires, le 16 est la journée de la Fraternité dans l'Algérie profonde. Quarante mille Pieds-Noirs et
    Européens, trente mille musulmans se donnent l'accolade, échangent interjections d'enthousiasme et protestations d'amitié, pour ne parler que d'Alger.

    par Jean-Pierre Chapuis
  • Un putsch trop respectable

    En fait, depuis le 16 septembre 1959 et la déclaration du général De Gaulle sur « l'autodétermination » de l'Algérie, la méfiance n'a cessé de croître au sein de la population pied-noir et elle gagne peu à peu une partie de l'Armée - à commencer par les artisans du 13 mai 1958.

    par Jean Bourdier
  • L’heure des clandestins

    En ce printemps 1992, trente ans après, l'histoire de l'OAS reste impossible à écrire, et elle demeure même difficile à esquisser. D'autant plus difficile qu'il n'y eut pas, en fait, une Organisation Armée Secrète, unique, monolithique et parfaitement structurée, mals de multiples OAS à la fois séparées et enchevêtrées, dont certaines furent actives et d'autres ne dépassèrent pas le stade de l'intention ou même du rêve.

    par Pierre Descaves
  • Ces tueurs qui “n’existaient pas”...les barbouzes

    Le spadassin n'est pas une invention du siècle et, de tout temps, il s'est trouvé des demi-soldes pour exécuter de sombres besognes. Mais, voulue, conçue, organisée par des cerveaux corrompus acharnés à chasser les Européens d'Algérie, vifs ou morts, l'engeance barbouze est un phénomène typiquement gaulliste.

    par Jean-Pierre Chappuis
  • Le 26 mars, rue d’Isly

    L'impensable s'est produit. Le gouvernement français a traité avec le FLN. La conclusion des accords signés à Evian est annoncée simultanément par les radios françaises et arabes le 18 mars 1962 à dix heures du matin: Le cessez-
    le-feu entrera en vigueur le lendemain, 19 mars, à midi. L'armée française ne quittera l'Algérie qu'après le scrutin d'autodétermination et son départ s'échelonnera sur une durée de trois ans. Les Français d'Algérie pourront conserver leur nationalité, ou acquérir, après un délai de trois ans, la nationalité algérienne. Faute de quoi, ils bénéficieront du statut d'étrangers privilégiés

    par Anne Bernet

A propos du magazine

Le Crapouillot
Le Crapouillot LE CRAPOUILLOT a été créé en 1915 par Jean Galtier-Boissière, il est alors le premier journal des tranchées. Son but étant de soutenir les soldats français présents sur le Front, tout en les informant des avancées du combat, non sans une certaine ironie. La guerre terminée, le journal ne cesse néanmoins pas d'exister mais est alors considéré comme une revue culturelle et littéraire. Plusieurs auteurs de l'avant-garde y signent des articles tels que Gus Bofa ou Francis Deloisi. Très polémique car très crue dans le ton employé dans ses critiques, la revue devient alors une référence dans l'univers du spectacle. A partir des années 30, les publications deviennent plus ponctuelles et les numéros traitent de thématiques bien spécifiques assez proches de la guerre et de la politique.

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