L’appel de Berlin
- magazine : Jeu
- numero : 150 - 2014
- date : 01 janvier 2014
- catégorie : Culture & arts
Sommaire
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Gottfried Richter
Gottfried Richter évoque
son parcours au théâtre en RDA,
puis dans l’Allemagne réunifiée.
Quelles contraintes, quels espoirs,
pour un comédien, avant et après
la chute du mur ? -
Jouer à Bakou
Depuis 2010, à l'occasion de deux Rencontres internationales et d'un premier festival de marionnettes, le critique
accompagnateur observe et
commente le développement
du théâtre en Azerbaïdjan. -
L’appel de Berlin
Huit Québécois ayant ressenti
l’irrépressible appel de Berlin
ont accepté de nous expliquer
pourquoi ils aiment tant la capitale
allemande. Ils ont entre 20 et
50 ans, sont comédiens, auteurs,
metteurs en scène ou étudiants.
Il n’est pas question ici de
tourisme : leurs parcours ont été
radicalement transformés par
Berlin. En complément, nous avons
demandé au traducteur allemand
Frank Weigand ce qui, selon lui,
fascine tant les créateurs d’ici dans
la pratique théâtrale berlinoise. -
Identités et ruptures
Frank Weigand a notamment
traduit vers l’allemand le
français québécois d’Étienne
Lepage, de David Paquet, de Sarah Berthiaume et de Fabien Cloutier. -
L’avalée des avalés
La comédienne québécoise est tombée
amoureuse de Berlin, tombée sous le charme de
ses jours et de ses nuits, de ses jardins et de ses
bars animés. Si bien qu’elle a pris les moyens
d’exercer son métier là-bas, en commençant
par apprendre la langue puis en engageant un
agent sur place. En 2013, déjà, ses démarches
portaient leurs fruits, puisqu’elle tenait le premier
rôle féminin dans Schlussmacher, une comédie
romantique de Matthias Schweighöfer. À en croire
la principale intéressée, ce n’est qu’un début. -
Portée par un souffle
Voilà plus de 25 ans que Marie Brassard,
la femme, l’artiste et la citoyenne,
fréquente Berlin, une ville qui n’a jamais
cessé de l’inciter à créer
et à mordre dans la
vie. Son témoignage,
fouillé et sensible,
rempli d’énumérations
qui font tour à tour rêver
et regretter, offre un
appréciable recul. On
croise, bien entendu,
Robert Lepage. On observe le passage du temps, les changements
politiques, culturels et urbanistiques qui ont profondément
transformé la cité, mais qui ne lui ont certes pas ravi son âme. -
Un chantier théâtral
Le créateur et chasseur
de spectacles retourne
constamment à Berlin.
Il y va pour les théâtres,
les metteurs en scène
et les comédiens ;
pour les auteurs et les
Dramaturgen ; pour
profiter au maximum
d’une ville où la culture
est franchement valorisée
par l’État et les habitants.
En somme, il y va pour
rencontrer l’inédit,
se rappeler que les
limites sont faites
pour être repoussées,
que rien n’est vraiment
impossible pour un
artiste. S’il fréquente
assidûment Berlin,
c’est surtout, révèle-t-il,
pour réapprendre sans
cesse à douter. -
La claque
Sarah Lachance entretient un rapport
déterminant avec le voyage. Après
un séjour en Espagne, elle a cessé
de peindre. Quand elle a découvert
Berlin, avec un immense bonheur,
elle a voulu s’y établir et devenir
scénographe. Mais la ville allait-elle
lui ouvrir toutes ses portes ? -
L’indomptable
S’il est un joueur de la pratique théâtrale
allemande qui suscite au Québec des réactions
fortes et diverses, de la fascination au rejet en
passant par le scepticisme, c’est bien le
Dramaturg. Ce personnage aux responsabilités
aussi mystérieuses que fondamentales a pour
ainsi dire entraîné Marie-Lyne Rousse à Berlin.
En effet, dans une ville qu’elle décrit comme
un laboratoire bourdonnant d’activité,
un espace de création dont l’effervescence
l’a renversée, transformée, l’étudiante rédige
en ce moment même un mémoire de maîtrise sur la fameuse ponction. -
Le voyage, c’est les autres
L’auteur et
globe-trotteur
croyait avoir
frappé son
Waterloo à
Normal, en
Illinois – une ville
remarquablement
dépourvue
d’attraits
touristiques.
Mais il s’est
immiscé pendant
un mois dans la
vie quotidienne
de ses habitants,
et Normal s’est
ouverte à lui.
Récit de voyage. -
D’où viennent les contes québécois ?
Le conte québécois
contemporain puise son
inspiration foisonnante
aussi bien dans le conte
traditionnel, nourri par
les histoires de bûcherons,
de Rose Latulipe et autres
Ti-Jean, que dans les
légendes autochtones
ou celtes, voire dans
la mythologie grecque.
Une réflexion inspirée,
elle, de la 12e édition
du Festival interculturel
du conte du Québec. -
Culture médiatique et pratique théâtrale
Réunis en table ronde en
mai 2013, Robert Faguy,
Marie Gignac, Jean-Marc Larrue,
Étienne Lepage et Carole Nadeau
ont discuté autour de la question
« Culture médiatique et pratique
théâtrale : ennemis ou alliés ? ». -
La vision nationale du théâtre français du CNA
Le directeur administratif du Théâtre
français du CNA réagit à l’article de
Tibor Egervari, « Même le colonialisme
a du bon », paru dans le dossier
« Hors de Montréal, point de salut ? »
de Jeu 148. -
Julien Gosselin
En 2013, au Festival d’Avignon, le nom de
Julien Gosselin était sur toutes les lèvres.
Son adaptation des Particules élémentaires,
le roman de Michel Houellebecq, suscitait de la
critique un accueil enthousiaste et remarquablement
unanime. Avant de créer ce spectacle, qui sera
présenté en tournée jusqu’en 2015 – notamment
au FTA en 2014 –, le metteur en scène français de
26 ans, formé à l’École professionnelle supérieure
d’Art dramatique de Lille, membre fondateur du
collectif Si vous pouviez lécher mon coeur, s’était
approprié Gênes 01 de Fausto Paravidino et
Tristesse animal noir de Anja Hilling. -
Tubby et Nottuby à Kaboul
Grâce à un partenariat
exceptionnel avec l’Institut
français, le British Arts
Council, le Goethe-Institut,
l’Aga Khan Trust for
Culture et l’ambassade
de Norvège en
Afghanistan,
la Britannique Sophie Brech
et le Québécois Louis Fortier,
codirecteurs du Théâtre
Fools and Feathers, étaient
récemment invités à Kaboul
pour y présenter Le Destin
tragicomique de Tubby
et Nottubby, un spectacle
dont ils signent l’écriture,
l’interprétation et la mise en
scène. Ils témoignent ici de
leur rencontre bouleversante
avec le peuple afghan.