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Jaquette L’ardeur du poème

L’ardeur du poème

  • magazine : Europe
  • numero : 875 - 2002
  • date : 01 mars 2002
  • catégorie : Culture & arts

Sommaire

  • La soie, l’espace, la langue, le coeur

    Soie est un substantif. Tous les substantifs sont très seuls. On peut les comparer à des cristaux qui se referment chacun sur sa partie de notre savoir du monde. Mais observez-les attentivement dans tous leurs degrés de transparence et ils rendront tôt ou tard ce savoir.

    par Inger Christensen
  • La nuit du poème

    Il y a quelques années, en rentrant du delta du Danube, l’autobus qui nous ramenait à Bucarest, après un détour par une petite route, s’est arrêté, au milieu de la nuit, dans un endroit désert où s’étendaient les ruines d’une ville romaine.

    par Nuno Judice
  • Qu’est-ce qu’un bon poème ? par Ayyappa Paniker
  • L’animal poétique

    Je ne puis vous dire ce qu’est la poésie. Il est impossible de définir ce qu’est la poésie, parce qu’il ne s’agit pas d’un objet ou d’un ensemble d’objets dont les frontières permettraient de clairement délimiter ce qui relève de la poésie et ce qui lui est extérieur.

    par Peter Horn
  • La poésie, héritages et espoirs

    Né en 1921 à Pieve di Soligo, Andrea Zanzotto est l’un des poètes italiens les plus originaux et les plus novateurs. Son oeuvre, véritable théâtre de la langue où s’entre-tissent toutes les paroles et tous les idiomes, du babil de l’enfant à la prosodie la plus savante, du dialecte au lexique scientifique, se caractérise aussi par une
    profonde mémoire de la poésie du passé et par une ouverture à tous les champs du savoir contemporain, de l’astrophysique à la psychanalyse.
    Le 21 novembre 1995, Andrea Zanzotto était nommé docteur honoris causa de l’Université de Trente. Nous publions ici la « Lectio brevis » qu’il donna en cette circonstance.

    par Andrea Zanzotto
  • Les contextes : essai sur les intentions par C.K. Williams
  • La première phrase du monde

    Tout était devenu si vieux, autour de nous, en nous déjà, qu’il semblait presque illusoire de recommencer à le vivre, à le dire, avec les gestes de chaque jour, avec des mots.

    par Claude Esteban
  • Quelques notes non linéaires sur l’écopoétique

    Quelques notes non linéaires sur l’écopoétique

    par John Burnside
  • La poésie au-delà du vers

    Le siècle écoulé — le nôtre — évitait dans ses jugements sur l’art tout ce qui ressemblait à de la sentimentalité, du romantisme naïf, de la « mystique », de la « morale », de l’« humain, trop humain ».

    par Olga Sedakova
  • Tor Ulven
  • Poésie oblige

    Mais à quoi faire, à quoi dire ? Il est à craindre que le jour où l’on répondrait à cette question, la poésie aurait vécu. Serait-ce un art, un exercice spirituel, une morale ? Quand elle serait tout cela,
    ce ne serait encore ni ça, ni assez.

    par Mohammed Dib
  • Colonne de feu

    Ici sur la terre sacrée d’Okhrid, dans la brume dorée des sens et signes divins qui se meuvent parmi nous, comme s’ils nous concernaient
    manifestement, c’est avec tristesse que je me rappelle que jadis au milieu des champs de Russie, j’ai cru voir, telle la Colonne de Feu, le Verbe créateur qu’au milieu des années soixante-dix j’ai
    eu l’audace de nommer johannique en me référant métaphoriquement à la définition que donne l’Apôtre du Verbe premier.

    par Aïgui
  • Ça sert à quoi la poésie ?

    L’homme, cette chose finie, a été doté par l’évolution de la vie sur terre d’un cerveau capable de produire un raisonnement logique complexe, capable de comprendre certaines structures plus ou moins étendues de la nature infinie, la dynamique de leur genèse, celle de leurs rapports et interactions également infinis, compréhension, notons-le bien, toujours relative et finie.

    par Lorand Gaspar
  • Poésie, existence, mort

    Sur ce qui pourrait être de la poésie.

    par Antonio Gamoneda
  • La poésie n’est pas un acte anthropocentrique par Denise Levertov
  • Les circonstances du coeur

    Juan Gelman est né à Buenos Aires en 1930, dans une famille d’origine ukrainienne

    par Juan Gelman
  • Liberté en forme d’exil

    Me travaille depuis mes débuts en poésie, le souci de l’être et ses questionnements, en particulier ceux qui se rattachent au devenir.

    par Adonis
  • Lettre depuis l’enfer

    Un ravissement fait partie des malheurs potentiels de l’existence ici-bas. Être enlevé, processus complet d’une vie, avec un début et une fin. Quand Camus déclare que toute existence relève de l’absurde, ce fatalisme essentiel réactualise le mythe de Sisyphe comme une aide à vivre la vie.

    par Song Lin
  • Ce que voit le miroir

    Grânâz Moussavi est née en 1973 à Téhéran. Un choix de ses poèmes a paru en français dans l’anthologie Derrière ma fenêtre il y a un corbeau (L’Inventaire, 2000). En prélude à la réflexion qu’elle nous a confiée, quelques vers permettront d’entendre le timbre de sa voix : « Fouiller mon sac, à quoi bon ? / Au fond de ma poche se cache un soupir qui a toujours entendu : Halte ! / Laissezmoi tranquille ! / Et s’il me plaît de coucher avec les ronces ! / Pourquoi toujours viser la femme / Qui laisse ses quatre murs / Et épingle un coeur sur sa chemise ? »

    par Granaz Moussavi
  • Du silence intérieur

    C’est par le biais du poème que le poète parle plus volontiers de la poésie. La poésie n’est pas liée à un poème particulier. Elle étincelle en eux comme le soleil sur le cristal poli mais dissimule son existence intérieure et la tient à l’abri des observations, tout comme l’amour et la beauté.

    par Pentti Holappa
  • Considérations sur le poète endormi

    Dans ce texte, présenté au Congrès de poésie de la ville de Recife (Pernambouc) en 1941, João Cabral de Melo Neto (1920- 1999) ébauche une réflexion qui nourrira son premier recueil, Pedra do Sono (« Pierre du Sommeil »), paru l’année suivante. Ce poète de la conscience en éveil, à la profession de foi antilyrique, a donc curieusement commencé par s’interroger sur les rapports de la poésie et du sommeil. Mais c’est que le sommeil dont il est ici question est davantage l’envers exact de la conscience avec laquelle il garde un lien essentiel — la non-conscience pourrait-on dire, son
    degré zéro —, plutôt que l’ouverture vers le rêve et l’inconscient, espaces explorés notamment par les surréalistes. Le sommeil n’est pas un contenu, mais une forme (celle de l’état nocturne et chaotique). Dans un pays où l’influence d’André Breton et de ses amis est restée très limitée, João Cabral, dont les références sont pour l’instant surtout puisées dans la mouvance intellectuelle « catholique » (les poètes Jorge de Lima et Murilo Mendes, à côté de Raïssa Maritain) amorçait ainsi une voie brésilienne originale et neuve pour la poésie de son époque.

    par Joao Cabral de Melo Neto
  • Une sincérité violente par Derek Walcott
  • La matière obscure

    Peut-être la voix poétique de José Ángel Valente (Orense 1929- Genève, 2000) compte-t-elle parmi les plus importantes de la seconde moitié du XXe siècle. Valente vécut dans et pour la poésie,
    il était admirable de l’imaginer à l’affût de la parole, en constante divagation avec le langage, prêt à désincarner ses idées sur chaque poème. « On n’arrive à être écrivain que lorsqu’on commence à avoir une relation charnelle avec la poésie », m’a-t-il dit pour la dernière fois dans sa grande maison d’Almería, en Espagne. Il n’est pas facile d’émettre un jugement sur sa poésie, il est peut-être préférable
    de s’en souvenir à travers ses propres paroles. L’entretien que
    je reproduis ici, réalisé le 27 juin 1999, est l’un des derniers qu’il
    accorda, car sa santé ne lui permettait plus de parler trop longuement.
    Voici donc ces lignes, en guise de bref hommage.

    par José Angel Valente
  • La poésie est plus importante que nous

    Cette phrase attribuée récemment à un grand interprète : « la musique est plus importante que nous », l’idée ne viendrait à personne de la percevoir de façon négative.

    par Lionel Ray
  • Autoportrait en objectiviste lyrique

    J’ai toute la mort devant moi pour me comprendre.
    Ah ! Carillons, carillonnez, ah !

    par Franck Venaille
  • Tout me surprend

    Wis³awa Szymborska, née en 1923, vit depuis 1931 à Cracovie. Ses premiers poèmes ont paru au début des années cinquante. Nous publions ici un entretien réalisé à l’automne 1996, quelques jours après qu’on eut appris que le Prix Nobel de littérature lui était décerné. Pour fuir la tourmente d’une soudaine célébrité internationale, Wis³awa Szymborska s’était alors retirée à la montagne, dans une petite chambre sans salle d’eau ni téléphone, au deuxième
    étage d’une résidence pour écrivains.

    par Wis³awa Szymborska
  • L’horizon de tous les dialogues

    Durs Grünbein, né en 1962 à Dresde, vit aujourd’hui à Berlin. Il a reçu en 1994 le plus prestigieux des prix littéraires allemands, le
    Prix Georg Büchner. À l’époque, la Frankfurter Allgemeine Zeitung le saluait ainsi : « Depuis les premiers vers de Hofmannsthal, il n’y a plus eu dans la poésie allemande de favori des dieux qui lui soit comparable. » En français, on trouvera une sélection des poèmes de Durs Grünbein dans Après l’Est et l’Ouest (Textuel, 2001) et un
    recueil de ses essais dans Galilée arpente l’Enfer de Dante et n’en retient que les dimensions (L’Arche, 1999). Chez le même éditeur paraîtra prochainement un recueil de poèmes, Plis et Replis traduit par Jean-Yves Masson. Durs Grünbein s’entretient ici avec Helmut Böttiger.

    par Durs Grünbein
  • Petit dictionnaire poétique par Liliane Wouters
  • Chemin de vie par Blanca Varela
  • Une voie de libération

    À la poésie ne s’attache aucune définition qui soit acceptée de manière unanime. Elle n’a pas non plus d’utilité spécifique reconnue historiquement.

    par Mohammad Ali Sépânlou
  • Mondes lointains

    Jean-Baptiste PARA — Le Japon est un pays de longue tradition poétique. Pendant plus de mille ans, on y a exprimé des sentiments et décrit des paysages selon des modèles prosodiques immuables. Je pense en particulier au haiku et au tanka. Il y a une centaine d’années, au contact de l’Occident, la poésie japonaise a commencé à se renouveler
    en profondeur et ce processus n’a cessé depuis de se poursuivre. Dans quelle mesure la tradition poétique japonaise nourrit-elle aujourd’hui votre réflexion, votre sensibilité, votre écriture ? A-t-elle une importance dans votre propre cheminement ? Y a-t-il selon vous une modernité, ou tout simplement une fraîcheur, une présence intacte à redécouvrir au sein de la poésie japonaise des siècles passés ?

    par Kazunari Suzumura
  • Âme, scintillement et voix

    La plupart des questions que nous avons posées à Kazunari Suzumura, nous les avons également soumises à Sadakazu Fujii. Nous l’avons en outre interrogé sur la dimension polyphonique de ses poèmes. Sadakazu Fujii est né en 1942. Auteur de plus d’une quinzaine de recueils (La Grande Famille des Love Hotels, Où est la poésie japonaise ?, La Bonne Nouvelle…) ce poète tisse des liens féconds avec des formes anciennes de la culture japonaise — des chants et récits chamaniques au tanka — tout en s’ouvrant à l’infinie diversité du monde, entrelaçant l’hier et l’aujourd’hui, la ferveur et l’ironie, les modulations lyriques et les accents populaires. Un long poème de Sadakazu Fujii, « Que scintille la pyrite jaune, mille éclats de mica sur le lac », a été traduit dans le n° 815 d’Europe.

    par Sadakazu Fujii
  • Le clochard en smoking

    Automne 1991, je prends le métro à Paris, station Odéon, le Herald Tribune dans la poche de mon pardessus. Un clochard monte dans le wagon, un homme relativement jeune, visage sérieux et cheveux touffus.

    par Enis Battur
  • Les cigales de Crète

    Alors même que je me consacre à la poésie depuis de longues années et qu’elle a toujours trouvé place au centre de ma vie et de mon oeuvre, je continue de m’interroger sur ce qu’elle est pour moi et sur ce qu’elle représente dans un monde qui d’un côté semble la nier, et de l’autre en avoir besoin plus que jamais.

    par Giuseppe Conte
  • Cahier de création - Poésie italienne

    Milo DE ANGELIS,
    Giancarlo PONTIGGIA,
    Antonella ANEDDA,
    Valerio MAGRELLI,
    Alberto BERTONI,
    Elio GRASSO,
    Fabio SCOTTO.

  • L’écriture de l’exil

    À partir de 1933, les écrivains, artistes et intellectuels furent les premiers à quitter l’Allemagne. La haute idée qu’ils se faisaient du
    patriotisme les vouait à l’exil. Ils partaient pour être en accord avec leur conscience, leurs principes moraux et politiques. Mais aussi parce qu’ils avaient peur, le régime nazi étant persuadé qu’ils étaient ceux dont il devait se débarrasser en premier lieu, comme l’a noté dans son journal Heinrich Mann à Toulouse en 1937.

    par Jovica Aæin
  • Présence d’Yves Bonnefoy

    Quatre petites plaquettes 1, précieuses et raffinées, publiées avec soin par des éditeurs exigeants, donnent envie de relire un poète, de le
    resituer dans la tumultueuse histoire d’un siècle qu’il aura traversé, enrichi de ses expériences, de ses rencontres, de ses lectures, de ses interrogations.

    par Francis Wybrands
  • De Hong-Kong et d’ailleurs

    Le recueil de nouvelles de l’écrivain chinois Leung Ping-Kwan : Îles et continents (Gallimard) est le premier ouvrage de cet auteur publié en français, dans une excellente traduction d’Annie Curien. Leung Ping-Kwan est né à Hong Kong en 1948.

    par Pierre Gamarra
  • Le prophète assassiné Sayd Bahodine Majrouh, Badr Chaker es-Sayyâb

    Voici ce que j’ai vu avant d’écrire cette chronique : une file d’enfants, filles et garçons ensemble, se rendant à l’école, livres et cahiers sous le bras.

    par Charles Dobzynski
  • Le Théatre : adaptations et créations

    De la fin d’année 2001, je retiendrai deux adaptations et deux créations. Peut-être pourrait-on dire qu’en fait ce sont quatre créations car les adaptations en question ont été élaborées par ceux qui ambitionnaient d’en faire un spectacle.

    par Raymonde Temkine
  • Traces, trajets et quêtes

    Trois films français mettent en jeu, en cause et en situation l’exercice traditionnel de la fiction, inventant de nouvelles formes de psychologie (Mischka, de Jean-François Stévenin), redéployant
    avec une apparente naïveté l’art de la dérive (Lundi matin de Otar Iosseliani) ou proposant une réflexion en creux sur la création littéraire (Le Stade de Wimbledon, de Mathieu Amalric).

    par Raphaël Bassan
  • Le triomphe d’Offenbach

    Est-ce une réaction contre les angoisses de notre temps ? En tout cas l’opéra-bouffe est revenu en force dans les programmes de cet hiver, et sous sa forme la meilleure, avec Offenbach : La Belle
    Hélène au Châtelet, La Vie parisienne à l’Opéra-Comique, dans des représentations d’une grande qualité dont les mises en scène ne manquent pas de souligner l’étrangeté toujours stimulante.

    par Béatrice Didier

A propos du magazine

Europe
Europe La revue EUROPE a été fondée par Romain Rolland René Arcos, l'un de ses premiers animateurs parmi lesquels on compte Jean Guéhenno et Jean Cassou, expliquait ainsi le choix du titre : "Nous disons aujourd'hui Europe parce que notre vaste presqu'île, entre l'Orient et le Nouveau Monde, est le carrefour où se rejoignent les civilisations. Mais c'est à tous les peuples que nous nous adressons [...] dans l'espoir d'aider à dissiper les tragiques malentendus qui divisent actuellement les hommes". Jusqu'en 1939 où elle est suspendue à l'annonce de la signature du Pacte germano-soviétique, elle suit la route des communistes dans le combat anti-fasciste. À partir des années cinquante, Europe paraît sous la forme de numéros spéciaux et devient une revue littéraire de référence. La revue Europe a publié les textes d'auteurs aussi divers que Aragon, Jean-Richard Bloch, Céline, Emile Danoën, Jean Giono, Panaït Istrati, Tagore, Tristan Tzara...

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