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Jaquette Les défis de Mao

Les défis de Mao

  • magazine : L'événement
  • numero : 5 - 1966
  • date : 01 juin 1966
  • catégorie : Monde & société

Sommaire

  • Les silences du Président Mendès

    Il est petit. Sa démarche et sa stature évoquent celles d'un Napoléon plus épais. Il n'aime pas traîner. Il n'est pas prolixe. Il met sa fierté à répondre à la main à toutes ses lettres. P.M.F., c'est un sigle. Le sigle est le signe moderne d'une grande notoriété : F.D.R. pour Roosevelt, K pour Khrouchtchev, B.B. pour Bardot, P.M.F. pour Mendès.

    par Roland Cayrol , Emmanuel d'Astier
  • La peine de mort est abolie

    Le 3 mai 1966 s'ouvre, devant la cour d'assises de Versailles, le procès de Lucien Léger.
    Léger répond du meurtre d'un enfant : Luc Taron (11 ans), assassiné dans la nuit du 26 au 27 mai 1964,dans les bois de Verrières-le-Buisson (S.-et-O.)
    Arrêté le 5 juillet 1964, Léger, ce jour-là, a tout atíoué. Il a avoué être l'auteur des lettres signées 1 « l'étrangleur X... », gue recevaient, depuis des semaines, les parents de Luc, la police, les journaux. Il a avoué être l'auteur des coups de téléphone « signés », eux aussi : l'étrangleur. Il a avoué surtout : « Oui, c'est moi qui ai tué Luc Taron. »

    par Françoise Gilles
  • Les défis de Mao

    Le 9 mai 1966, dans le désert du Sin-kiang, les Chinois font exploser une bombe atomique d'une puissance évaluée à plus de 200 kilotonnes (dix fois la bombe d'Hiroshima).
    Le communiqué de Pékin mentionne la présence de matières thermonucléaires dans l'engin : celui-ci est une bombe de fission à l'uranium, mais « dopée » d'éléments légers : isotopes de l'hydrogène, lithium.

    par P.-C. Pathe
  • Bojarski, le roi des faux-monnayeurs

    Un vieux petit homme malingre, effacé, malade,
    malheureux et polonais a gratté tout seul sous la Banque de France pendant quatorze ans.
    Il a creusé juste là où c'était vulnérable et fra- gile. A tel point que la Banque de France a failli tomber par terre, sapée dans son principe avec toutes les finances et tout le système. Maintenant que le vieux petit homme finit de pourrir en prison avec ses microbes, le danger n'est pas écarté, les économistes distingués frémissent encore dans leurs pantalons rayés.

    par Jean-Francis Held
  • Métamorphose politique

    Le dimanche 1er mai au soir, au théâtre municipal de Grenoble, les cinq cents participants, jeunes pour la plupart, à la « rencontre socialiste », achèvent leurs travaux. Deux jours durant, sans souci des étiquettes et des tactiques, ils ont réfléchi ensemble et exploré les voies d'un socialisme démocratique et moderne. La vedette incontestée de de leur réunion est revenue à M. Pierre Mendès France.

    par Pierre Viansson-Ponte
  • Cannes : les inconnus du Festival

    Le Festival international du film de Cannes vient de fêter son vingtième anniversaire. Annoncé comme la manifestation la plus grandiose de l'histoire du cinéma, il apparaît en fait, à travers la presse, avoir été un échec retentissant, à telle fin que, de nombreux commentateurs se demandent si ce Festival n'est pas le dernier du genre.

    par Jean Leloup
  • Unions dans l’économie française

    Les fusions et associations d'entreprises se multiplient dans les différents secteurs de l'économie française. Depuis six mois, une dizaine d'opérations de ce genre ont été annoncées, avec publicité à l'appui dans la sidérurgie, le textile, la chimie, l'automobile, la banque, etc. Et ce n'est certainement pas fini.

    par Christian Jelen , Charles Morand
  • Le travaillisme affronte les marins

    Dans l'après-midi du lundi 23 mai, la Reine Elisabeth proclamait l'état d'urgence sur l'ensemble du Royaume-Uni. Ce n'est pas, dans un pays solide et stable, un petit événement : il signifie que la vie de la nation est menacée. Depuis 46 ans qu'a été adopté l'« Emergency Powers Act », la Grande-Bretagne n'a entendu que deux fois cette proclamation solennelle du souverain : en 1926, lors de la grève générale ; en 1955, lors de la grève des chemins de fer.

    par Jean-Pierre Cornet
  • Les toros assassinés par l’argent

    Pour les corridas de la Feria de Pentecôte, à Nîmes, 40.000 places ont été vendues en moins de deux jours 5 au bureau de location, près d'un mois à l'avance.
    Depuis cinq ans, les « locomotives », Georges Cra- venne, Orson Welles, Ava Gardner, Deborah Kerr, le duc de Levi-Mire pois, doivent être présents pour Pâques en Arles et, surtout, occuper une « barrera » (place de premier rang), non pour mieux voir le spectacle, mais pour être mieux vus des spectateurs, des photographes, des cameramen et, parfois, des... toreros.

    par Pierre Cordelier
  • Lyon prend sa place

    Les parlementaires non communistes du Rhône, c'est-à-dire quatre sénateurs et neuf députés, ont récemment rendu public le texte définitif de la proposition de loi sur la modification des limites départementales.

    par Robert Jasseron
  • Au Sud-Vietnam, les généraux fantoches

    La crise, qui a été racontée dans le dernier numéro de l'événement, a rebondi. L'armistice conclu entre le général Nguyen Cao Ky et les représentants de l'opposition bouddhiste qui avait organisé à Hué et à Danang la sécession du Centre Vietnam a été rom- pu : on avait bien décidé que des élections auraient lieu en septembre, mais le général Ky, en annonçant qu'il resterait au pouvoir de toute façon et que l'assemblée élue aurait seulement à débattre d'un projet de Constitution, a prouvé qu'il n'avait aucunement l'intention d'abandonner la direction du gouvernement, et qu'il n'avait fait de concession que pour désarmer provisoirement l'opposition.

    par Paul-Marie de la Gorce
  • Françoise Sagan répond

    A l'ombre de Sainte-Clotilde, un petite hôtel particulier... Dans les eaux dormantes du VII arrondissement, une fois franchi un mur et une porte sombre, on entre dans un lieu de passage où circulent des gens qui ont l'air d'être ailleurs. Quelqu'un me parle du haut d'un escalier. Je me nomme et je demande Françoise Sagan. On répond : «Excusez-la un instant. Elle est avec ses hommes d'affaires. » Je croise une, deux personnes, puis un grand Américain dégingandé avec un sandwich et un verre de Coca-Cola à la main : c'est le mari. Tout le monde est un peu passant, un peu furtif. J'ai le temps de regarder, de fureter, dans cette maison où chacun se croise, échange un mot, s'en va.

    par Emmanuel d'Astier
  • L’homme greffe

    Aux Etats-Unis, où plus rien ne nous étonne, fut créée la première banque de sperme pour la réfrigération et la perpétuation de l'espèce. Les soldats américains, sur le sentier de la guerre, y pouvaient déposer de quoi alimenter les vieux jours de leurs marraines. C'est une occasion qui, pour eux, se présente souvent.

    par Bernard Kouchner
  • Ce vin que nous buvons (suite)

    Le vin est le carrefour d'une variété infinie de questions économiques et politiques, de professions, petites ou grandes, s'influençant, s'opposant, s'interpénétrant.
    C'est, d'abord, la main-d'œuvre agricole spécialisée ou non, puis le vigneron de plaine ou de coteau, possesseur de quelques hectares ou gros viticulteur, mal compris souvent, profiteur parfois, taxé, mal payé, enfermé dans des lois trop rigides, à la merci du temps détruisant, en une nuit, une année de travail, ou, au contraire, gorgé de vin à ne savoir qu'en faire, par une récolte trop abondante faisant crouler les prix.

    par Pierre Delmotte
  • Le bluff des calculateurs

    Le gouvernement américain a mis l'embargo sur un calculateur électronique spécial commandé par le 0 Commissariat français à l'Energie atomique. L'affaire a fait grand bruit et on a pu lire un peu partout que ce défaut empêcherait, ou tout au moins retarderait beaucoup, la réalisation de la bombe thermonucléaire française.

    par Par Charles Morand

A propos du magazine

L'événement
L'événement L'EVENEMENT a été fondé par Emmanuel d'Astier de La Vigerie. Né en 1900, mort en 1969, ancien officier de marine, écrivain flottant entre l'extrême droite et l'extrême gauche, il devient sous l'Occupation le fondateur de Libération, l'un des trois grands mouvements de la Résistance. Il se retrouve commissaire à l'Intérieur du gouvernement provisoire du général de Gaulle à Alger et ministre de l'Intérieur à la Libération. Il dirige le quotidien <i>Libération</i> de 1944 à 1964 et se rapproche du PC. Dans les années 60, il s'éloigne du parti communiste et se rapproche du général de Gaulle. Dans ses livres, <i>Sept fois sept jours, Les Grands, Sur Staline</i>, il se distingue dans l'art du portrait. Il commente l'actualité du mois dans une émission de télévision célèbre <i>"le quart d'heure d'Emmanuel d'Astier"</i> et lance en 1966, un mensuel, <i>L'événement</i> avec Pierre Dumayet, Pierre Viansson-Ponté et Bernard Kouchner. "Nous en débattions. Est-il possible de choisir l'essentiel et d'y jeter le regard de Candide ? Nous tombons d'accord. <i>L'événement</i> ne serait ni une revue ni un journal : un petit livre qui entrerait chaque mois dans notre bibliothèque... un petit livre à aimer tout de suite et à garder pour la suite."Mais en 1969, après 36 numéros, d'Astier meurt et <i>L'événement</i> avec lui, moins d'un mois et demi après le départ du général de Gaulle.

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