Nico, 1988
- magazine : Les Fiches du Cinéma
- numero : 2124 - 2018
- date : 24 avril 2018
- catégorie : Culture & arts
Sommaire
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Place publique de Agnès Jaoui
Jaoui et Bacri font d’une maison de campagne une
éprouvette où, à la faveur d’une pendaison de crémaillère
s’agitent les particules élémentaires de la société
actuelle. Un constat sombre énoncé avec légèreté.
Attachant, à défaut d’être pleinement convaincant. -
Allons enfants de Stéphane Demoustier
Alors qu’ils se promènent avec leur nounou dans le Parc
de la Villette, Cléo et Paul se perdent. Si Cléo est
prise en main par une visiteuse, Paul est laissé
à lui-même. Un conte dans lequel l’inconséquence
des adultes finit par devenir dérangeante. -
Escobar de Fernando León de Aranoa
Bardem et Cruz sont une fois encore formidables
dans ce biopic sur l’insaisissable Pablo Escobar,
leur performance transcendant un scénario
assez classique mais qui concilie intelligemment
le public et l’intime, la petite et la grande histoire. - Game Night de John Francis Daley et Jonathan Goldstein
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Jean Ziegler L’Optimisme de la volonté de Nicolas Wadimoff
En 1964, Che Guevara demanda au jeune Ziegler de
rester en Suisse pour combattre le “cerveau du monstre
capitaliste”. Un portrait malicieux d’un infatigable
et controversé pourfendeur de la théorie libérale
économique confronté à la réalité cubaine actuelle. -
Jersey Affair de Michael Pearce
Une jeune femme tombe sous le charme d’un marginal
charismatique. Ce premier film d’un jeune cinéaste
qui fait déjà preuve d’une grande maîtrise déjoue les
attentes en basculant d’un récit attendu à une étude
psychologique troublante sur la nature du mal. -
Katie Says Goodbye de Wayne Roberts
Serveuse dans un restaurant, Katie rêve, malgré
des épreuves, d’une vie meilleure à San Francisco.
Sur fond d’Amérique rurale, le premier film de Wayne
Roberts est aussi réussi visuellement que caricatural
dans son message faussement philosophique. -
Larguées de Éloïse Lang
Un casting de comédie plutôt alléchant (les Camille
Cottin et Chamoux face à Miou-Miou et le très attachant
Johan Heldenberg), avec la coréalistrice de Connasse...
derrière la caméra. Mais l’humour s’annule totalement
dans une recherche de gags à tout prix. -
Mes provinciales de Jean-Paul Civeyrac
Initiation et désillusions d’un jeune homme monté
à Paris pour y étudier le cinéma. Radicalement sombre
et littéraire, Mes provinciales manque sans doute
de légèreté et de contrastes, mais pas de cohérence
et d’intériorité. -
My Wonder Women de Angela Robinson
Pour son premier long métrage, Angela Robinson
signe un récit biographique étonnamment sage sur
un trio qui aurait mérité sacrément plus d’audace et
d’invention formelle : celui que formaient le créateur
de Wonder Woman et ses deux compagnes. -
Nico, 1988 de Susanna Nicchiarelli
De Nico reste en mémoire sa collaboration avec
le Velvet Underground. Concentré sur les deux dernières
années de sa vie, ce biopic rend justice à la compositriceinterprète
d’un rock tourmenté et à la femme blessée,
incarnée par la formidable Trine Dyrholm. -
Notre enfant de Diego Lerman
Malena finalise la démarche pour adopter l’enfant
de Marcela, trop pauvre pour le garder. Dénonçant
l’absurdité des procédures d’adoption en Argentine,
D. Lerman réalise un film captivant, où les frontières
morales sont éprouvées par son personnage principal. -
Sonate pour Roos de Boudewijn Koole
Comme chaque année, Roos rejoint la Norvège pour
retrouver son frère et sa mère. Porteuse d’une nouvelle
grave, la jeune femme peine à communiquer avec
cette dernière. Boudewijn Koole signe une partition
toute en métaphores, d’une puissante délicatesse. -
Strangers : Prey at Night de Johannes Roberts
Dix ans après le premier opus, le trio de tueurs
masqués et silencieux revient persécuter
une nouvelle famille. Terriblement opportuniste et
dénuée de toute originalité, cette séquelle accumule
sans vergogne tous les écueils possibles du genre. -
Amoureux de ma femme de Daniel Auteuil
Daniel tombe amoureux de la nouvelle femme de son
ami, et s’imagine la conquérir. Voilà une comédie de
moeurs qui n’engendrera ni remous ni polémiques, et
qui, dans sa modestie, trouve à la fois sa force (c’est
un film gentil) et sa faiblesse (c’est un gentil film).