Presse
Jaquette Numéro 2

Numéro 2

  • magazine : L'incertain
  • numero : 2 - 2013
  • date : 01 juillet 2013
  • catégorie : Culture & arts

Sommaire

  • Argumentum ad hominem

    Je te reluque
    Homme-Dieu
    pantelant dans l’Ibis tes laïus
    violant la foi en l’humanité
    le credo des lois naturelles

    par Gérald Désert
  • Extrait d’une Rhapsodie (diospyros kaki)

    Vers fin novembre apparaissent sur les étals un genre de tomate d’un orangé étourdissant, un orangé perplexe, fébrile et sucré de braises, un peu absurde. Serrés ainsi dans leur présentoir moulé, ils tiennent à la fois du soldat obéissant et du poupon moelleux. Ce sont coeurs de sigisbées dodus allumés, coeurs souffrants s’offrant à la dame qui passe, coeurs gorgés de sang et de miel.

    par Alexander Dickow
  • Rozoir

    Panba basin fénoir
    Lèr la nuit i bruine
    In grin la rozé
    I oz gorz son roz dési lo roz
    Kré-d-lèv zanturium

    par Francky Lauret
  • Ce que peuvent ensemencer nos chants

    L’ordre de la familiarité ne s’accorde pas aux pensées
    prodigieuses.
    L’heure demeure à l’écriture irréductible qui fourbit
    la pénétrante respectabilité du poème,
    où les chemins frissonnent dans le murmure, le bégaiement
    et les tremblements,
    la claire porte du trouble interpelle alors le passantlecteur
    au coeur morcelant du poème.

    par André Lucrèce
  • Promenade Jacques Beaumel

    Révélée du soleil
    par l’éclair miragineux de tes pas
    et pour ce que l’amour fou comme forteresse déçue
    jouait le couperet tombant ta liberté
    tu courais comme pour vivre partir
    te perdre toute dans la lumière
    loin du glas des ombres
    hors la ténèbre forte
    les ponts à revers de sang

    par JEAN-MARC ROSIER
  • Le nom du père ou Le colloque hasardeux

    ACTE PREMIER
    En ce vendredi 18 juillet 1986, le bleu-nuit du matin est irradié par la lumière orangée d’un lampadaire sous lequel un homme d’une trentaine d’années, sacoche en bandoulière, est debout. Patiemment, il y reste jusqu’au moment où la cloche d’une église lointaine tinte cinq coups d’une seule note. Regardant alors sa montre, il va vers une proche maison urbaine de style coloniale, encore dans le noir, défendue par une petite barrière. Jappements très courts d’un chien ; l’homme se fige. Dressant l’oreille, mais n’entendant rien, il reprend alors sa marche pour s’arrêter enfin devant la barrière.

    par JEAN-MARC ROSIER
  • Puerto Plata

    La nuit s’achève, et le Raval sent de plus en plus la bière, la pisse et le vomi. En temps normal, je ne prends jamais ce chemin. On ne croise que des Anglais rouges aux cheveux orange, des voleurs à l’arrachée dévalant les pavés, et le touriste dépouillé hurlant son malheur. Il faut fuir cette ville l’été. En haut de la Rambla, les terrasses des cafés débordent de jeunes à la mode, attablés aux côtés d’une vieille toxico cubaine qui maudit la terre entière.

    par Cécile Baltz
  • Chronique musicale III

    Rien de tel qu’une amitié née autour de la pratique musicale. Un ami musicien, Fred, m’accompagnera dans ma quête sonore. Son intelligence musicale et sa très grande générosité sont de précieux sésames. Un musicien polyvalent, dévoué à la cause musicale. Lui, s’est aussi orienté vers la quête de l’inaccessible : le son parfait. Il me convertira à différents produits musicaux (câbles, logiciels, instruments, moniteurs audio, etc.), alors à la portée de notre maigre bourse. Tout cet excellent matériel me permettra de revenir bien armé à la composition.

    par Buata Malela
  • Et calme la mer, et vide le port !

    Hommes et femmes en sueurs, caféiers en fleurs. La terre généreuse des mornes ne rechigne point à récompenser les labeurs. Le travail se fait en chantant. Le lot quotidien de nos paysans n’est que joie, la vie ainsi qu’elle se conçoit. Il faut se fatiguer le jour pour bien dormir la nuit. Nuit égayée par la frayeur, frayeur des ailes de loup-garou foisonnant l’air. Pauvres hommes déboulant les pentes dans des calebasses, incapables de voler quand ils sont diables.

    par Fanfan Mahotière
  • Un nouveau son dans la littérature antillaise

    Un signal sonore m’avertit qu’un email vient d’atterrir dans ma boîte. J’y jette un oeil ennuyé, pensant trouver une nouvelle publicité pour un mixeur multifonction ou ma dernière facture de téléphone. Et là, divine surprise : une invitation au premier Salon du livre international de la Martinique, qui se tiendra en décembre, à Fort-de-France. J’imagine déjà quelles chemisettes j’embarquerai dans ma valise, et le confort de l’hôtel quatre étoiles où je logerai, lorsqu’au bas de la page je découvre un point crucial. Je dois, pour honorer cette invitation, rédiger une communication et la faire parvenir aux organisateurs avant que ne se tienne l’événement. Une demande, somme toute classique, confirmant que l’adage millénaire, on n’a jamais rien pour rien, reste d’actualité.

    par Frankito
  • Impromptus raisonnements

    À trop vouloir démêler le bien du mal, le vrai du faux, on mêle le faux au vrai, le bien au mal.

    par JEAN-MARC ROSIER
  • Bernard Thomas-Roudeix : du figuratif à l’agressif

    Notre première rencontre, Bernard et moi : un soir de je ne sais plus quel jour de mars, en marge du Salon du livre de Paris, en 2012. Mon ami Bob – Robert Berrouët-Oriol – et moi, nous devions retrouver mon amie Haude Bernabé au salon de son amie journaliste. L’homme aux cheveux grisonnants était là, calme et serein, entre la maîtresse des lieux et mon amie sculptrice à l’allure d’une jeune fille en fleurs qui manie le fer comme seuls les artistes de la Grand-Rue de Port-au-Prince savent le faire. Elle connaît l’homme, artiste lui aussi, avec qui elle a déjà exposé.

    par Jean Durosier Desrivières
  • Sens agités des matières

    (Six planches et poèmes)

    par Jean Durosier Desrivières

A propos du magazine

L'incertain
L'incertain L'INCERTAIN est une revue internationale de création littéraire et critique. Nos interrogations sur nous-mêmes participent du vaste mouvement du monde. Partant de cette idée, il est aisé dès lors de comprendre cette exigence de perception qui veut qu'on projette nos regards vers toutes les agitations et manifestations d'Ailleurs pour arriver au coeur de nos propres réalités, brûlantes, sans pour autant confondre qui que ce soit, ni quoi que ce soit. Il s'agit là d'une vision humaniste intégrale qui accorde de l'importance à la marche et à l'ascension individuelle, en interaction avec l'impulsion et l'avancée de la communauté des intelligences saines. Le questionnement, l'exploration et l'interpellation de nos incertitudes témoignent donc, non d'une attitude passive, mais bien du tremblement de notre bon sens et de nos imaginaires face aux bouleversements du monde : de l'audace forcément ! Ne faudrait-il pas un souffle nouveau ou renouvelé à notre méditation sur l'art en général, et la littérature en particulier ? Ne faudrait-il pas de nouveaux réacteurs aux dispositifs artistiques et culturels ? Est-ce une obsession illégitime de vouloir toujours réanimer le dialogue entre les arts et les artistes, de toutes tendances, sans sectarisme ? Les exigences de L'incertain : la générosité et la qualité ! Libertés, Liberté.

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