Presse
Jaquette Numéro 35

Numéro 35

  • magazine : Inter
  • numero : 35 - 1987
  • date : 01 mars 1987
  • catégorie : Culture & arts

Sommaire

  • Footnotes

    ESPÈCES NOMADES fut l'événement majeur dans le domaine de la performance en 1986. Le lieu de la rencontre: Québec.
    Des nomades venus des Etats-Unis, de France, d'Italie, du Danemark et de l'Allemagne vinrent camper, si l'on peut employer cette expression, chez le peuple de Québec. De la même manière que les nomades de
    tous les temps avaient coutume d'emporter avec eux leurs bagages de représentations culturelles, que les troubadours du Moyen Âge diffusaient leur culture par leur poésie et par leur musique, les nomades de notre époque — les performeurs — surent répandre la riche variété de leurs cultures sous forme de films, vidéos, langues, sons, lumières, objets. Un mélange technologique, linguistique et gestuel témoignant de la richesse et de l'ampleur du concept de 'performance aujourd'hui.

    par Marianne Bech
  • Espèces nomades

    Espèces nomades: voir et entendre: Espaces monades. Déplacements de sons: matières ondulatoires, matières corpusculaires; les mouvements de voix, les mouvements du corps suivent les lieux. Ici. les espèces apparaissent moins comme des figures typologiques que des traces figurâtes vouées à leurs données eschatologiques. Elles sont nomades précisément parce qu 'elles ne sont que des empreintes signalétiques inscrivant leur passage, leur mutation ontégénique.
    Les espèces nomades sont à l'affût des moindres déplacements autour d'elles. À chaque fois, chaque espèce joue son espace. — leZeitspielraum —, l'investit de "désir, de volonté et de perception" jusqu 'à ce qu 'il devienne monade: l'unité parfaite et / ou la substance active. Cet espace se construit autour et avec chaque action sonore, chaque événementperformatif, toujours dans sa plus parfaite conscience formelle. Néanmoins il y a des espèces plus fortes, plus évoluées, chacune étant consciente de son historicité tout en la niant d'autre part, qui ont réussi à développer des pratiques symbiotiques laissant présager l'amorce d'un nouveau cycle dans l'ère cybernétique.

    par Roger Chamberland
  • Paperweather

    L'illustration de Ailson Knowles

    par Ailson Knowles
  • La “Dés / Imprimante”

    Une bobine de textes poétiques devient la proie d'une vorace déchiqueteuse à papier détournée de sa tâche première de détruire les secrets industriels;
    La machine transforme ces données en amas littéraires utiles. En effet, «l'abominable homme des lettres» s'en couvrira juste avant d'éructer la performance.

    par Jean-Claude Gagnon
  • Poème Public

    Je ne fais pas de performances; depuis vingt ans je fais le POEME PUBLIQUE- invention mienne en '66. Il ne s'agît pas d'un distinguo vaniteux pour établir mon sous-produit personnel, sinon d'une distinction fondamentale: "performance" implique au moins une intervention, action, ensemble de gestes construits et qui vise un public déterminé, cela dans un cadre artificiel. Le Poème Publique par contre n'est qu'un geste ou une intervention minime, plus un signe posé qu'un ensemble, le milieu est toujours le milieu publique par excellence, cad le milieu urbain, la rue, et le publique n'est pas un public "construit" adapté à la construction du performance, sinon toujours et d'abord le vrai "public" qui passe, déambule, conduit, achète, etc. dans la rue (bien que j'invite souvent- pas toujours- un autre petit public, celui-ci "averti") Le "signe posé" dans le milieu publique n'est qu'un signe pour le langage, une mise-en-langage de la rue; en somme, mes poèmes publics n'ont Jamais consisté en texte sinon d'éléments langagiers très minimes (des "labels" ou étiquettes chomskiennes du grammaire profond d'une phrase, des signes de ponctuation, des lettres en combinatoire) qui devaient illuminer, brancher, mettre en branle le véritable langage, celui publique qui bruisse, qui est sous-jacent, qui frémit, sous la surface fermée, sensationelle, toute faite apparemment de signaux visuels et absente de toute parole sinon de mots publicitaires, signalétiques, monumentaux. Ces textes souterrains peuvent être lus à travers des analyses sémiotiques, anthropologiques, structurelles de la rue- mes poèmes publics ne visaient que de les mettre en lumière au lieu d'élaborer un langage propre.

    par Arias Misson
  • Orthographie

    L'évolution dynamique de l& lanque est conforme au principe d'incertitude proposé par Heisenberg concernant l'interaction entre l'observateur (la conscience) et l'objet (le système de notation). La conscience ou "connaissance" du monde est liée intrinsèquement à la langue qui sert à la communiquer. Le support même de la connaissance change constamment.
    En combinant les techniques et les matériaux de l'ère spatiale avec la connaissance des pyramides acquise par l'Egypte ancienne. Je me suis créé un scaphandre capable d'arrêter les rayonnements cosmiques et d'annuler le principe d'incertitude d'Heisenberg.

    par Karl Jirgens
  • The third mystery

    L'illustration de Steve McCaffery

    "Salu mon copain!
    Here's my piece for the magazine (BP Is sending one too). I have sent you both the original and a photocopy. You can use whichever Is best for the printing. Hope you like it.
    See you in March when I come to l'Obscure. My best to you, Steve McCaffery
    P.S. Title of piece: "Postulation of the Third Mystery"
    Could you translate It into French In the magazine?"

    par Steve McCaffery
  • Sur la glace

    "Les épaules de plastique
    et le geste large:
    L'armure de leur corps
    Et ils sont si fragiles et protecteurs
    les hommes du siècle.
    Ceux qui sont là: devant moi, entre moi
    Et au milieu d'eux, je ressens le senti.
    Et la joie de patiner sur patins.
    Et de glisser, tourner sans tomber.
    Ils sont beaux les hommes de glace."

    par Sylvie Laliberté
  • Liber scriptus

    II ne pouvait manquer dans mes «EXLIBRIS» la citation d'un passage du «DIES IRAE» qui parle d'une façon escathologique d'un livre dans lequel tout a été écrit et par lequel le monde sera jugé. La métaphore est solennelle et terrible... «LIBER SCRIPTUS PROFERETUR IN QUO TOTUM CONTINETUR UNDE MUNDUS JUDICETUR».

    par Eugenio Miccini
  • Orte-Wege-Nomaden

    Ils viennent du Canada, de Suisse, d'Angleterre et d'Allemagne de l'Ouest et se rencontrent à Kassel. Sept artistes qui font une brève escale pour travailler ensemble pendant sept Jours à sept actions, dont le cadre est identique et qui suivent leurs propres règles de jeu. Ils opposent au quotidien des gens qu'ils rencontrent leur propre quotidien qui, justement par ce qu'il est envisagé comme une action artistique non spectaculaire, provoque une distorsion dans sa forme manifeste d'expression.
    En rapport avec le thème «LIEUX — TRAJETS — NOMADES», les journées et les actions sont marquées d'excursions, de visites chez les Kassellois et de la mise i nu de leurs gestes quotidiens, de l'actualisation de leitmotiv comme la caravane et le repos dans l'oasis.
    Les artistes nomades recherchent délibérément le contact avec quiconque se trouve dans une situation quotidienne: le parcours journalier en tramway, les rituels de promotion commerciale, les lieux de travail (entrepôt des chemins de fer, abattoir).

    par Pierre-André Arcand , K. Scheurmann (Traduit , condense par Alain Martin Richard
  • Le Lieu- contact / réseau

    Louis Haché
    Il n'y a pas si longtemps, l'artiste se sentait piégé par la Raison et les Pouvoirs. Seule avenue: dématérialiser pour réapparaître. De l'Objet à l'Idée. Mais le malaise persistait chez lui. Encadré cette fois par l'impératif de «PERFORMER» et de «S'INSTALLER» parce que l'Espace — économique et conceptuel — maintenait sa domination: le site (environnemental), le «LIEU» (d'exposition muséale, commerciale ou parallèle), la scène (d'exhibit ou de traces muiti-médla).
    Danielle Ricard
    Non, ne craignez rien, vous n'êtes pas convié à devenir les témoins impuissants d'un autodafé. Danielle Ricard ne brûle pas les livres. Elle les vénère. Et depuis quelques années, les manifestatoins publiques de ce culte étrange, singulier, se multiplient. Si jamais on a crié à la folle, au blasphème, à la décadence, c'est qu'on a cru un peu bêtement le livre menacé, la littérature bafouée par des «sévices immondes» et une «barbarie sans nom». Imaginez... le livre mis à sac, éviscéré, vidé de toute substance littéraire, cloué, ficelé, coulé dans des matières plastiques, le plâtre, et quoi d'autre encore...

    par Guy Durand , Richard Martel , Marcel McNicoll
  • Vers une architecture

    «Si l'architecture est un art elle ne peut l'être qu'à 100%... j'ai toujours pensé que l'un des aspects de l'architecture tenait à ses interrogations sur la réalité, au fait qu'elle soit l'expression de la réalité non généralisée, un instrument nécessaire à la diversité». GAETANG PESCHE
    «Les villes ne s'agglomèrent plus par connivences hasardeuses et suppressives: elle se planifient comme un théorème... Je m'effraie à l'idée de la prise de pouvoir encore possible de l'Industrie sur le bâtiment... elle cessera de fabriquer artisanalement des objets d'apparence militaire pour fabriquer militairement des objets d'apparence artisanale» — LUCIEN KROLL

    par Luc Lévesque

A propos du magazine

Inter
Inter INTER, ART ACTUEL est un périodique culturel disséminant diverses formes de l’art actuel : performance, installation, poésie, manœuvre, multimédia tout en interrogeant les rapports de l’art au social et au culturel, au politique et à l’éthique. Entièrement produit à Québec depuis 1978, Inter, art actuel a des antennes en région partout au Québec, un correspondant régulier en France et des collaborateurs internationaux dans divers secteurs de la scène artistique mondiale. Principalement francophone, la revue Inter, art actuel accueille à l’occasion des contributions en anglais et en espagnol en raison de son ouverture sur la scène internationale. En plus d’offrir une couverture des différentes manifestations artistiques et mouvances politico-culturelles, la revue s’engage directement dans le renouvellement du discours sur les pratiques éphémères et émergentes. Inter, art actuel est une tribune qui invite les artistes, les critiques et les penseurs de la culture à prendre position sur les enjeux qui touchent les pratiques de l’art actuel ou de tout domaine connexe, ainsi que sur les transformations de nos sociétés, du rituel au virtuel.

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