Robert Guédiguian
- magazine : Entre
- numero : 0 - 2011
- date : 01 juin 2011
- catégorie : Culture & arts
Sommaire
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Un tableau noir, plusieurs possibilités
Artiste graphique, Julien Colombier investit le quotidien comme un terrain de jeu. Pour preuve, il nous dévoile le mur de sa chambre où il laisse son inspiration s'exprimer. Un tableau noir, de la craie: le champ des possibles est ouvert.
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Robert Guédiguian “les livres nous font aller à l’intérieur”
Il nous accueille chez lui, sans chichis. Quelques fauteuils de cuir autour d’un verre de vin. Dans le jardin, un panneau indique l’Estaque « pour ne pas perdre le Sud ! » Pour une fois, Robert Guédiguian ne parle pas cinéma… enfin presque. Simple, direct et attentif, ce lecteur insatiable nous ouvre les méandres de sa bibliothèque intérieure. Conversation
littéraire dans les volutes d’une fumée de cigare. -
Les glaneurs de midi
Une promenade pour certains.
Pour d’autres, la promesse d’une bonne affaire.
Et pour quelques autres encore, l’espoir de glaner quelques denrées pour tromper la misère.
Profusion de marchandises, multitude de couleurs et d’odeurs. C’est beau. Cela donne envie de croquer. « Elles sont belles,
mes tomates », clame-t-on à chaque étal. Échanges de sourires et de monnaies.
La foule déambule au gré des envies.
Puis le bruit s’estompe. - Perspective 0
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Bestiaire printanier
Artiste émergent à suivre à la trace, Julien Salaud fait bon usage de la collection de taxidermie léguée par son père. Il réinvente un monde mystérieux mariant les espèces et jouant des ornements. Un milieu qui nous renvoie à l’Art nouveau dans ses formes et ses sujets. Mises en correspondance avec ces créations contemporaines, les oeuvres de la Sécession viennoise et en particulier celles issues de la revue Ver Sacrum « Printemps sacré » (lancée par Gustav Klimt en 1897) révèlent une autre facette d'elles-mêmes. Rencontre du troisième type où les divinités croisent les être hybrides et se répondent.
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Rouages
Lecteur, le temps file, tu le sais, tu le sens. Parfois une question fulgurante te traverse l’esprit : qu’est-ce qui se passe au même instant ailleurs sur la planète ? Nous, on se plaît à l’imaginer. Et pour pimenter la sauce, on combine les images entre elles, pour voir ce qu’il en sort…
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Freaks de Tod Browning
Lentement, la fanfare émerge des ténèbres. D’emblée, elle saisit par son atmosphère baroque et chargée. Chargée d’orchestration et de marques du temps ayant laissé derrières elles flopée d’aspérités et d’excroissances. Le souffle qui s’en échappe est celui d’une parade brinquebalante, rafistolée, avec ses percussions lourdes, ses cuivres distordus et ses cordes grésillantes comme partagées entre joie et chagrin, tel le big band fantomatique d’un Tom Waits. Vient alors se poser sur ce tableau flamboyant et déluré l’élément contre-nature, l’anomalie absolue : la blonde Cléopâtre s’invite comme un motif de cordes soyeux tout droit sorti d’une romance hollywoodienne. Faux-semblants à couvert. Le rire endort la sournoiserie. Rondement, le glamour révèle son insidieuse dangerosité dans un monde qui n’est pas le sien et qu’il entend contaminer de son hypocrite mélopée.