Rwanda
- magazine : Médiapart
- numero : 2014041 - 2014
- date : 01 avril 2014
- catégorie : Monde & société
Sommaire
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Le déshonneur de la France
Le gouvernement français a annulé sa venue aux commémorations, lundi 7 avril
2014, du vingtième anniversaire du génocide des Tutsis. Cette brusque décision
est motivée par les déclarations du président du Rwanda, Paul Kagamé, sur « le
rôle direct de la Belgique et de la France dans la préparation politique du
génocide et la participation de cette dernière à son exécution même ».
Satisfaisant l’injonction d’Alain Juppé de « défendre l’honneur de la France », ce choix marque plutôt son déshonneur. Parti pris. -
France-Rwanda: les meilleurs ennemis et une impossible relation
En dépit d'un effort de rapprochement sous la présidence Sarkozy, le passif entre
les deux pays est trop important. Le Quai d'Orsay a fait savoir, ce 5 avril, que la
France annulait sa participation aux commémorations du génocide après des
déclarations du président rwandais accusant des soldats français d'avoir participé
aux massacres. L'ambassadeur de France à Kigali est persona non grata aux
cérémonies. -
Kagamé, l’autocrate éclairé qui a remis le pays sur pied
Vingt ans après le génocide des Tutsis, il est difficile de ne pas admirer les
réussites du président rwandais. Mais les éléments les plus sombres de son
régime, tus pendant longtemps, menacent de le rattraper. -
L’Elysée, dès 1990 est informé du projet de génocide
Le génocide des Tutsis qui débute le 6 avril 1994 n'est pas un embrasement
soudain. Il a été méthodiquement planifié par le pouvoir hutu d'Habyarimana. -
L’histoire face aux mensonges de l’Etat français
Les chercheurs français sont mobilisés pour écrire au plus près l’histoire du
génocide rwandais. C'est une réponse au récit officiel tissé de mensonges et de
vides qu’a construit l’État français pour dissimuler son implication auprès du
pouvoir hutu. -
Deux décennies de procès
Le premier procès sur le sol français d’un présumé génocidaire est important
mais arrive tard, après des centaines de poursuites judiciaires menées notamment
par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) situé en Tanzanie. -
Qu’apporte la justice dite “transitionnelle” à la fabrique de la démocratie
Comment passer de la guerre ou de la dictature à la démocratie ? La « justice
transitionnelle », inconnue il y a 20 ans, est devenue une norme des sociétés en
transition. Un ouvrage en fait l'inventaire, à l’heure où les pays arabes veulent
bâtir une démocratie. -
L’idéologie hamitique aux origines du génocide
Parmi les très nombreux livres publiés à l’occasion du vingtième anniversaire du
génocide des Tutsis au Rwanda, celui des historiens Jean-Pierre Chrétien et
Marcel Kabanda remonte jusqu’au XIXe siècle pour examiner la généalogie
précise du génocide et mettre en lumière ses origines européennes, à travers
l’idéologie hamitique, miroir de celle opposant « Aryens » et « Sémites ».