Film
"Le roi de coeur" de Philippe de Broca (1966)

"Le roi de coeur" de Philippe de Broca (1966)

  • Editeur / Distributeur : ARTE
  • Date de sortie : 1970
  • Genres : Comédie, Drame

Résumé

Incompris à sa sortie, en 1966, un délicieux ovni pacifiste de Philippe de Broca, peuplé d'acteurs merveilleux, d'Alan Bates à Michel Serrault et Jean-Claude Brialy, de Geneviève Bujold à Micheline Presle et Pierre Brasseur.

En octobre 1918, dans le nord de la France, les occupants allemands quittent la petite ville médiévale de Marville après y avoir caché un détonateur pour faire exploser le dépôt de munitions qu'ils sont contraints d'abandonner. Le coiffeur, qui espionne pour le compte des Alliés, donne l'alerte avant d'être surpris et tué par un soldat. De la mairie au petit cirque de passage, tout le monde s'enfuit de la bourgade en oubliant les pensionnaires de l'asile. Désigné pour la mission suicide de désamorcer la bombe, cachée il ne sait où, un Écossais rêveur et francophone, Charles Plumpick, se glisse parmi eux pour échapper au bataillon allemand qui le poursuit. Accueilli avec chaleur par un soi-disant comte de trèfle et un pseudo évêque, il se présente, pris de court, comme le roi de cœur, avant de filer à la recherche d'un informateur fiable en laissant les portes ouvertes… 

À la folie 
"La guerre est une folie à laquelle seuls les fous échappent", proclame la bande-annonce du film. Philippe de Broca, qui vient de réaliser avec un immense succès la bondissante trilogie "bébelienne" (Cartouche, L'homme de Rio, Les tribulations d'un Chinois en Chine), désarçonne son public avec cet ovni pacifiste et contemplatif qui laisse libre cours à sa poésie fantasque et à son sens de l'absurde teinté de mélancolie – on ne peut rire de la guerre que jusqu'à un certain point. Exaltant le charme de Senlis, alias Marville, le film réunit autour d'Alan Bates, roi bientôt conquis par la folie douce de ses étranges sujets, une cohorte d'autres acteurs merveilleux, de Michel Serrault à Jean-Claude Brialy, de Geneviève Bujold à Micheline Presle, sans oublier l'attachante ménagerie du cirque Jean-Richard. Le cinéaste, qui disait préférer Le roi de cœur à tous ses autres opus, peut-être parce qu'il fut en son temps le plus mal aimé, n'aura pas profité de sa triomphale résurrection en 2017, lorsque cette version restaurée a permis de découvrir en salle sa beauté singulière. 

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