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"Peintres géniales et méconnues - De la Renaissance au classicisme" de Dagmar Wittmers (2024)

"Peintres géniales et méconnues - De la Renaissance au classicisme" de Dagmar Wittmers (2024)

  • Editeur / Distributeur : ARTE
  • Date de sortie : 1970
  • Genre : Beaux Arts

Résumé

Exploration croisée des toiles de Sofonisba Anguissola, Judith Leyster, Angelica Kauffmann et Marie-Guillemine Benoist, quatre peintres dont le nom et l’œuvre, injustement oubliés, méritent de retrouver la pleine lumière. 

Sofonisba Anguissola (vers 1532-1625), originaire de la petite noblesse de Crémone, en Italie, est peut-être la première femme peintre à atteindre, de son vivant, les sommets de la scène artistique européenne. Avec ses toiles maniéristes bouillonnantes de vie, celle qui devint peintre officielle à la cour d’Espagne s’attira les louanges de Vasari – le plus grand critique de la Renaissance – et même de Michel-Ange. Près d'un siècle plus tard, la Néerlandaise Judith Leyster (1609-1660), première femme à intégrer la prestigieuse guilde de saint Luc à Haarlem, qui fédère la corporation des artistes et artisans, contribue à populariser la scène de genre, qui sera tant à la mode à l’âge baroque, à l’instar des toiles de son confrère Frans Hals – à qui l’on prêtera longtemps à tort la paternité de nombre de ses œuvres… L’Autrichienne Angelica Kauffmann (1741-1807), brillante portraitiste, grande voyageuse et amie des esprits éclairés de son époque, participera à la fondation en Grande-Bretagne de la Royal Academy of Arts avant de terminer sa carrière à Rome, auréolée de gloire. Quant à Marie-Guillemine Benoist (1768-1826), élève d’Élisabeth Vigée Le Brun et de Jacques-Louis David, elle éblouit par ses portraits audacieux et se frotte au genre majeur qu’est alors la peinture d’histoire, traditionnellement réservée aux hommes... 

Indépendance d’esprit 
Comment les femmes peintres des siècles passés ont-elles su imposer leur art dans des sociétés où les conventions jouaient en leur défaveur, et pourquoi le nom de ces pionnières a-t-il si souvent sombré dans l’oubli ? À travers le parcours de quatre artistes hors du commun, depuis la Renaissance italienne jusqu’à la France postrévolutionnaire, ce documentaire le montre bien : l’histoire européenne est traversée de ces créatrices ambitieuses qui, de leur temps, surent se hisser jusqu’à la gloire malgré les obstacles, avant de voir leurs productions reléguées au fin fond des réserves ou attribuées à d’illustres confrères masculins… À la faveur d’expositions que leur consacrent aujourd’hui les grands musées, et des recherches en histoire de l’art passées au prisme des études de genre, le public redécouvre enfin le travail extraordinaire de Sofonisba Anguissola, Judith Leyster, Angelica Kauffmann et Marie-Guillemine Benoist. Outre leur goût partagé pour l’autoportrait – précieux instrument de promotion à une époque où les œuvres de femmes sont une curiosité –, elles ont toutes en commun d’avoir mené leur vie avec une grande indépendance d’esprit, en se mariant tard, mais surtout d’avoir reçu le soutien indéfectible de leur entourage masculin – notamment d’un père qui joua bien souvent le rôle de mentor, de professeur ou d’agent. 

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