Film
"Roman de gare" de Claude Lelouch (2007)

"Roman de gare" de Claude Lelouch (2007)

  • Editeur / Distributeur : ARTE
  • Date de sortie : 1970
  • Genres : Drame, Policier / Thriller

Résumé

Avec Fanny Ardant en femme fatale et Dominique Pinon, un réjouissant "roman de gare".

Romancière à succès, Judith Ralitzer est soumise à un interrogatoire dans les locaux de la police concernant la disparition de son prête-plume. À Paris, un tueur en série vient de s'évader de la prison de la Santé. Un professeur a subitement, et sans un mot d’explication, quitté femme et enfants. En route avec son fiancé Paul vers la ferme de ses parents auxquels elle veut le présenter, l’instable Huguette, coiffeuse “présumée”, est abandonnée par celui-ci dans une station-service, après une dispute. Spectateur de sa détresse, un homme mystérieux lui propose de la raccompagner. La jeune femme finit par accepter de monter dans sa voiture, avant de prier son sauveur providentiel de prendre l'identité de Paul pendant vingt-quatre heures pour ne pas décevoir sa famille.

Fausses pistes
Lassé des critiques récurrentes à son encontre, Claude Lelouch, s’inspirant de la supercherie littéraire de Romain Gary/Émile Ajar, s’était d’abord caché derrière un faux nom (Hervé Picard) pour signer ce film noir au titre clin d’œil, référence au nom de l’écrivain. Mais s’il a renoncé à cette ultime chausse-trape pour sa sélection hors compétition à Cannes en 2007, le cinéaste s’est ingénié, avec un malin plaisir, à orchestrer pour ce Roman de gare un jeu retors des apparences, le scénario empruntant habilement de multiples virages pour mieux brouiller les (fausses) pistes. Dans une atmosphère de polar à la Simenon, entre autoroutes désertes, ferme recluse, où l’on tue encore le cochon à l’ancienne, et yacht glamour voguant sur la Méditerranée, l’intrigue mélange les codes de genre – jusqu’à flirter avec la comédie romantique –, en vengeant aussi, mine de rien, les petites gens de la morgue des puissants. Manigances, faux-semblants et rebondissements tissent ainsi un imbroglio, dont les protagonistes fraient dans des reflets en clair-obscur, jusqu’au dénouement. Non sans autodérision, Fanny Ardant excelle à camper la femme fatale star des lettres, alors que la bonhomie de Dominique Pinon, en nègre à l’identité niée, inquiète. Quant à Huguette, l’ingénue "coiffeuse", elle offre à Audrey Dana, dans son premier rôle au cinéma, une partition où la comédienne livre une performance tout en nuances et délicieuses variations.

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