Art et hasard
- magazine : Recherches en Esthétique
- numero : 22 - 2018
- date : 01 janvier 2018
- catégorie : Culture & arts
Sommaire
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Poétique et poïétique du hasard
Entretien avec Marc Jimenez
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Nécessité du hasard
Une certaine idiosyncrasie de la création, qui ne sait la séparer de l’idée
de nécessité intérieure, tient le hasard pour signe de relâchement de
l’intensité inhérente à l’intention souveraine censée produire selon un
vouloir conséquent. -
Science de l’art – science de l’indétermination ?
Nous voulons ici mettre en regard deux intentions extrêmes et
opposées dont l’art est le lieu de rencontre. D’un côté une exigence de
détermination comme l’exercice même de la rationalité propre à fonder
l’être ; d’un autre côté une revendication d’indétermination comme avènement
d’une liberté à l’orée du néant. -
Par hasard, pur hasard, au hasard face à l’oeuvre d’art !
Les relevés méticuleux d’activités de spectatrices et spectateurs contemporains
– maintenons le terme générique « spectateur » uniquement par
commodité – ne décrivent-ils pas sans cesse des trajectoires contingentes ? -
Hasard et authenticité
L'éparpillement et la dispersion suivent habituellement ces incontournables
phases de l’existence que sont la rupture et la dislocation. Les évènements
qui précèdent ces phénomènes sont innombrables, incroyablement
divers, tout comme ce qui concerne les désorganisations et les destructions elles-mêmes. -
Le hasard et le destin
À propos d’une séquence singulière de
The Curious Case of Benjamin Button
de David Fincher -
Le Général Instin, le hasard à l’oeuvre
Le hasard produit les rencontres. Énoncé ainsi, le propos recèle, ou
révèle immédiatement une tension, une contradiction logique. Quelque
chose coince, ou grince. -
De Mallarmé à Soulages, réflexions à propos d’une poïétique du hasard
Dans le n° 21 de Recherches en Esthétique, consacré à « la Réception
de l’art », la conclusion d’un article, signé de Dominique Chateau, « La
réception de l’art à l’ère du post-art », semblait annoncer le thème du
numéro suivant, celui de ce n° 22, « Art et hasard ». Alors même qu’il publiait aux
éditions L’Harmattan un livre intitulé Théorie de la fiction. Mondes possibles et
logique narrative, Dominique Chateau déclarait dans cette revue :
« L’autonomie de l’art résiste par la création des mondes possibles, imprévisibles,
improbables, comme fait à sa manière le rêve, mais sans réaliser les mondes
dans la réalité »1.
Parler d’autonomie de l’art, eu égard à une réflexion portant sur la réception, c’est
reconnaître que l’oeuvre, une fois achevée, échappe à son créateur. Mais la résistance
dont il est ici question est aussi celle qui s’effectue au niveau de la création. Elle
s’oppose à un engluement dans le réel environnant, dans le représentable connu, au
profit de l’inédit, de ce qui n’a encore jamais été montré, et que l’artiste va « révéler »,
au sens presque photographique du terme, en rendant visible une image latente. -
Dadaïsme et Surréalisme, le hasard comme catalyseur
En cette année de commémoration des cent ans du Dadaïsme revenons
sur ce mouvement qui a voulu anéantir la frontière entre l’art et la vie.
Le Dadaïsme incarne, de manière radicale, la dénonciation de tout
ce qui a conduit à la Première Guerre mondiale. -
Guerre, crise, art et hasard
Pourrait-on voir la guerre comme étant
le fruit du hasard ? Éventuellement.
L’Histoire nous montre que les guerres
surviennent toujours après une conjoncture
particulière qui, d’une certaine manière,
les laissait déjà prévoir. -
Le son, le silence et l’indétermination dans l’oeuvre de John Cage
Des années 1950 aux années 1970,
le compositeur John Cage (1912-
1992) fit beaucoup parler de lui, le
plus souvent avec indignation, ce qui n’est pas
surprenant car il fut, par excellence, le musicien
de la contre-culture de ces années-là. Ceci
avait de quoi effrayer la majeure partie des
amateurs de bonne musique dite « classique »
et même des critiques musicaux plus au fait de
la musique moderne. Il est vrai que John Cage
se proposait de remettre en question la notion
de structure musicale, c’est-à-dire la musique
même. -
Vers une poïétique du hasard : les fresques vivantes du Living Theatre
L'ambiguïté caractérologique souvent attribuée au hasard trouve probablement
son origine dans le désir de rationaliser l’incontrôlable, propre
à l’esprit humain. Ainsi, le hasard peut-il être perçu comme une force
adverse immanente et sibylline, gardant jalousement les secrets de l’imprévisible,
ou, a contrario, comme un puissant allié, se muant ad libitum en source féconde
d’inspiration, dont artistes et créateurs peuvent librement tirer parti pour nourrir et
enrichir leur pratique. -
Au hasard de Fluxus, entre autres
Il peut se faire, lorsqu’on envisage de rédiger un article à plus ou moins brève
échéance, que l’on rencontre dans les lectures opérées indépendamment d’un tel
projet de multiples allusions au thème que l’on s’est engagé à traiter. Ainsi en va-t-il
depuis quelques semaines à propos du hasard, qui affleure sans qu’on le cherche
particulièrement, et se rencontre dans des contextes extrêmement variés. -
Anecdoter le hasard : le geste topographique de Daniel Spoerri
Le 17 octobre 1961, à 15h47 précises, dans la chambre n° 13 de l’hôtel
Carcassonne (douze mètres carrés) où il vécut de 1959 à 1964, Daniel
Spoerri fixa sur une table peinte en bleu une topographie d’objets « due
au hasard et au désordre »1.
Né peu après qu’il eut inventé des lunettes qui pouvaient « crever les yeux » (au
sens propre comme au figuré)2, ce geste créateur d’une Topographie anécdotée du
hasard fut motivé par « le désir de recréer les objets à travers la mémoire au lieu de
les montrer réellement »3. -
L’Art génératif et le hasard
Parmi les différentes significations de
l’expression « art génératif », une première
distinction s’impose, c’est celle
qui a trait à son usage en français ou en anglais.
En français, l’expression « art génératif » signifie
une création artistique généralement
numérique se basant sur des algorithmes pour
concevoir des oeuvres se générant elles-mêmes. -
Faites vos jeux ! L’aléa ludique et ses formes de détournement
Nombreuses sont les significations que l’on prête au hasard, le qualifiant
tantôt de coïncidence, d’accident, d’imprévisible, d’aléatoire, de chance.
Le hasard semble échapper aux catégories clairement définies, étant à la
fois ce qui ne se laisse pas résumer et un « mécanisme se comportant comme s’il
avait une intention ». -
Les heureux hasards de la nature : La quête de l’émotion inattendue face à la beauté des paysages antillais
Dès le XIXe siècle, les artistes romantiques Armand Budan et Joseph
Coussin se passionnent pour les vues pittoresques des paysages
antillais. Cette quête de l’émotion, par la surprise, s’accompagne alors de
leurs cheminements dans les villes, les campagnes et les forêts de leur Guadeloupe
natale. -
Conversation dans la jungle
Sous la notion de hasard objectif, André Breton réhabilite une ancienne
croyance selon laquelle se rencontreraient le désir humain et des
forces mystérieuses agissant en vue de sa réalisation. Il s’appuie sur
ses expériences personnelles, mettant en évidence des rencontres fortuites et
d’étranges concordances auxquelles il est attentif. -
La prégnance du hasard dans l’évolution des arts plastiques en Guadeloupe
Le hasard, étymologiquement affilié au jeu, est rationalisé au XVIIIe
siècle par les philosophes des Lumières, contre l’idée de providence.
Ils introduisent « l’intelligence supérieure d’un dieu horloger, architecte
ou géomètre », écrit Jean Clément. -
Des principes rigides balayés par des expressions spontanées et aléatoires
Les artistes modernes et contemporains considèrent que la création d’une
oeuvre radicale nécessite une rupture totale avec la tradition qui la précède ;
et surtout, elle doit être en contradiction avec l’ordre de la raison (à
l’exception de la posture des créateurs conceptuels). Citons en exemple les principes
de la composition classique, l’harmonie colorée, l’imitation du monde visible, la
beauté idéalisée). -
Problématiques du hasard dans l’art réunionnais
C’est une question métaphysique classique que de poser l’opposition
entre hasard et nécessité. Le nécessaire est toujours défini, en gros,
comme étant ce qui ne peut pas ne pas être. Pure contingence, le
hasard serait alors ce qui peut être ou ne pas être. C’est la question du sens de
l’univers qui est ici posée, et du même coup celle du sens de l’existence. Y a-t-il
une forme de liberté face au destin ? Une marge de manoeuvre possible face au
déterminisme des lois de la nature ? En fonction de leur époque, les artistes et les
philosophes ont toujours plus ou moins choisi leur camp face à ce dilemme, selon
qu’ils voulaient rendre visibles ou accessibles des idées éternelles et immuables ou
au contraire s’inscrire dans le flux changeant des possibles. De nos jours, après la
crise du fondement des mathématiques, la découverte des fractales, les défis de la
physique quantique et les récents progrès en neuropsychologie, la question oriente
nombre d’artistes vers de nouvelles pistes. -
L’Entropîle ou le hasard comme moteur de l’oeuvre
Dans cet article, seront exposées les modalités de l’expérimentation
artistique aléatoire réunie sous ce titre « Entropîle », mot valise et
néologisme que j’ai inventés en 1998 et proposés aux membres de
l’association de plasticiens « Sans titre » dont je faisais alors partie, pour travailler
collectivement cette invention. -
Sun of Success
Entretien avec Annabel Guérédrat et Henri Tauliaut
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Hasard et art-thérapie : étude de cas
Le sujet mérite intérêt, car dans le quotidien des gens, la question du
hasard est souvent exprimée de différentes manières. L’art accorde lui
aussi une place à cette question, au regard des nombreuses productions
qui en font état. La preuve en est que nous avons retrouvé plusieurs allusions au
hasard en lien avec l’art dans les noms de groupes polyartistes.