Bright Star
- magazine : Les Fiches du Cinéma
- numero : 1967 - 2010
- date : 06 janvier 2010
- catégorie : Culture & arts
Sommaire
-
Adam (Adam) de Max Mayer
À travers une histoire d’amour touchante mais
contrariée, Adam évoque le syndrome d’Asperger
dans une vision débarrassée des clichés, mais
malheureusement prisonnière d’un récit bien trop
poli et efficace pour vraiment retenir l’attention -
Agora (Agora) de Alejandro Amenábar
Amenabár tend un fil(m) entre les premiers temps
de l’ère chrétienne et le monde d’aujourd’hui,
et montre les bégaiements de l’histoire. Ce faux
péplum est une réflexion beaucoup plus subtile
qu’il y paraît sur les mécanismes de l’intolérance. -
Bliss (Whip It) de Drew Barrymore
Au grand dam de sa mère, une adolescente décide
de prendre sa vie en main. Avec Bliss, Drew Barrymore
passe derrière la caméra et y apporte un vrai vent
de folie : liberté, passion, enthousiasme et esprit
d’initiative. Une jolie réussite. -
Bright Star (Bright Star) de Jane Campion
Sujet risqué que l’amour malheureux de Keats,
le grand poète romantique anglais, pour sa voisine !
Heureusement, J. Campion l’assume et le transcende,
en toute liberté. Un vrai plaisir des sens, et aussi
une méditation sur la poésie et le sens de la vie. -
Gigantic (Gigantic) de Matt Aselton
Une fantaisie qui célèbre l’amour et les rêves avec
humour... Des personnages fantasques ou maladroits
s’y débrouillent comme ils peuvent avec leur vie
tantôt absurde, tantôt géniale. Tous les ingrédients
sont ici réunis pour une agréable surprise. -
Just Another Love Story (Kærlighed pa film) de Ole Bornedal
Un père de famille prend par accident la place
d’un autre. Sur cette base, l’auteur du Veilleur
de nuit livre un drame en forme de thriller.
Le résultat est assez convaincant mais, par son refus
de quitter le film de genre, demeure superficiel. -
Padre nuestro (Padre Nuestro / Sangre de mi Sangre) de Christopher Zalla
Pedro va rejoindre à New York Diego, son père, qu’il
n’a jamais rencontré. Un autre immigrant clandestin,
Juan, lui vole ses affaires et se fait passer pour lui auprès de Diego. Un matériau intéressant, mal pris en charge par un récit qui se disperse. -
Le Siffleur de Philippe Lefebvre
Considéré comme un “mou”, Armand laisse la place
à son frère Maurice pour sauver son restaurant
préféré. Un premier film à l’image léchée et
aux dialogues séduisants, mais qui souffre parfois
d’une interprétation un peu trop caricaturale. -
Une vie toute neuve [Yeo-haeng-ja] de Ounie Lecomte
Abandonnée par son père dans un orphelinat, Jinhee se révolte avant de se lier d’amitié avec Sookhee, une de ses camarades. Ounie Lecomte signe un premier film subtil et touchant sur les blessures de l’enfance. Une vraie réussite.
-
Black Dynamite (Black Dynamite) de Scott Sanders
-
Blindés (Armored) de Nimród Antal
Des convoyeurs de fonds décident de détourner leur
chargement. Mais leur fébrilité et les circonstances
vont convaincre la jeune recrue de les en empêcher.
Une série B assumée, placée sous le signe de l’efficacité. Malgré les clichés, l’ensemble fonctionne plutôt bien. -
La Dame de trèfle de Jérôme Bonnell
Depuis Le Chignon d’Olga, J. Bonnell est un auteur
à suivre. Filmant comme personne la folie douce et
l’émancipation, il divise en s’attaquant au cinéma de
genre. Il prouve aussi qu’il est un admirable directeur d’acteurs, auquel il manque encore un “lâcher-prise”. -
Invictus (Invictus) de Clint Eastwood
Eastwood ne lâche pas sa thématique du racisme.
Il se déplace cette fois en Afrique du Sud, lors de
la présidence de Mandela, et, utilisant comme
métaphore un exploit sportif, signe une ode à la
tolérance. Un Eastwood toujours à hauteur d’homme. -
Mr. Nobody de Jaco van Dormael
Nemo est le dernier homme encore en mesure de
mourir. Il tente de se souvenir de sa vie, des trois
femmes qui l'ont marqué, des moments charnières
où sa vie a, maintes fois, basculé. Fable existentielle, Mr. Nobody échoue sous le poids de ses ambitions. -
La terre de la folie de Luc Moullet
Luc Moullet s’intéresse aux accès de folie
meurtrière ayant eu lieu dans la région originaire
de sa famille. De son ton imperturbable et de son extrême précision naît un comique
décalé, décapant, décarrant. -
Tsar (Tsar) de Pavel Lounguine
La folie mystique et sanguinaire d’Ivan le Terrible
terrorise la Russie. Son ancien ami, le patriarche
Philippe, s’y oppose. En vain. Pavel Lounguine se
confronte au tsar mythique, dans un film grandiose
et puissant, d’une violence parfois insoutenable. -
Une petite zone de turbulences de Alfred Lot
Un jeune retraité marie sa fille et tout se dérègle
autour de lui. Écrit et interprété par Michel Blanc,
qui fait du Michel Blanc, plus hypocondriaque que
jamais. On s’amuse, mais c’est un peu trop théâtral
et fabriqué, et les bourgeois font leur cinéma. -
A Serious Man (A Serious Man) de Joel & Ethan Coen
Les Coen retournent aux sources et évoquent leur
père, à travers un professeur dans les années 1960
confronté à une crise et à un questionnement
existentiel. Une comédie acide, personnelle et
inconfortable, qui s’adresse aux fans purs et durs. -
Les Barons de Nabil Ben Yadir
Les Barons sont quatre amis qui pensent que chaque pas que l’on fait sur cette Terre est compté et nous rapproche fatalement de notre fin. Un film qui mélange avec plaisir les tons et, en fin de compte, séduit. Sympathique et touchant.
-
City Island (City Island) de Raymond De Felitta
Dissimuler aux siens ses aspirations, ses attirances
ou ses bévues est une spirale dangereuse. C’est
ce qu’expérimente une famille dans cette comédie
bien menée, à laquelle il ne manque qu’une mise
en scène plus brillante pour être totalement réussie. -
Complices de Frédéric Mermoud
L’idylle entre Vincent et Rebecca s’est terminée
dans le drame. Les enquêteurs, Hervé et Karine, ont
été marqués par l’affaire. Un premier film qui joue
habilement avec les codes du polar, mais pêche
par un exhibitionnisme aussi complaisant qu’inutile. -
Gainsbourg (vie héroïque) de Joann Sfar
Une série de bulles, graphiques mais sans consistance, parcourant la vie de Gainsbourg. À défaut de faire un choix tranché entre le biopic officiel genre Ray et la rêverie arty façon I’m Not There, le film tombe dans le fossé qui sépare ces deux approches.
-
Où sont passés les Morgan ? (Did You Hear About the Morgans ?) de Marc Lawrence
Un couple très moderne et citadin, témoin d’un
meurtre, se rabiboche au contact des ours et des
“rednecks” du Wyoming... Le duo Lawrence-Grant
du Come-back fait cette fois appel à S.J. Parker,
pour un résultat plaisant mais moins drôle. -
Shirin (Shirin) de Abbas Kiarostami
Le nouveau film d’Abbas Kiarostami repose sur un
dispositif totalement inédit. Le résultat est déconcertant, cela va de soi. Shirin n’en est pas moins un film d’une richesse insensée, qui regarde le cinéma les yeux dans les yeux. Et comme le soleil, ça peut être mortel.