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Jaquette Céline, lettres inédites

Céline, lettres inédites

  • magazine : Revue des Deux Mondes
  • numero : 201112 - décembre 2011
  • date : 01 décembre 2011
  • catégorie : Actualités

Sommaire

  • Camus, Vandier-Nicolas, Delacomptée, Guilbert, Lançon, Jenni, Hoffmann, Cervantès, Lamartine, Ozouf...

    Samedi - Le moment poignant, dans le dernier volume du Journal de Renaud Camus, Partis pris. Journal 2010 (1), où il fait tomber son appareil Canon dans un fjord. Il est là pour mener à bien la rédaction du volume norvégien des « Demeures de l’esprit », (série admirable de « maisons d’artistes » à travers l’Europe qui fait, je dois le dire, le délice de mes « heures perdues »). Le Canon coûte un prix fou (quand on sait, nous dit Camus, qu’une pizza, en Norvège, coûte près de 50 euros !), et le moyen de faire sans images ?...

    par Michel Crépu
  • Dix lettres inédites de Céline au docteur Alexandre Gentil

    Depuis la parution en 2009 des lettres de Céline dans la « Bibliothèque de la Pléiade » (2 036 pages), les correspondants de Céline étaient bien identifiés. Le 9 mai 2011, la maison de vente Artcurial a mis aux enchères trente-six lettres de Céline au docteur Alexandre Gentil. Inconnu et inédit, l’ensemble révèle une amitié suivie durant l’exil de Céline au Danemark de 1945 à 1948. Même si « les biographes sont muets à son sujet », le docteur Alexandre Gentil, né le 7 novembre 1878 à Saint-Didier (Haute- Savoie) et mort le 10 mai 1949 à Nogent-sur-Marne, figurait dans l’index du volume des Lettres. Il semblait se limiter à un rôle d’agent de liaison entre Céline et sa secrétaire Marie Canavaggia et quelques amis. Les liens entre Céline et Gentil datent de la Première Guerre mondiale.

    par Olivier Cariguel
  • Heinrich von Kleist, le désir érotique de mort

    C’est le 21 novembre 1811, près de Postdam, sur une éminence de la rive du petit lac Wannsee, là où se trouve sa tombe, qu’Heinrich von Kleist se tua parce que, comme il le disait, il n’avait « plus rien à apprendre ou à gagner sur cette terre » – qu’il se tua en compagnie d’une amie, une femme mariée, Henriette Vogel, après qu’il lui eut tiré une balle sous le sein gauche, entre les côtes, droit dans le coeur, pour peut-être encore l’étendre convenablement (on la trouva couchée sur le dos, avec un sourire de contentement) et qu’il eut jeté le pistolet avec lequel il avait fait feu pour en saisir un autre chargé d’avance (précautionneux, il en avait trois avec lui), puis de s’agenouiller entre les pieds de la jeune femme et, là, se tirer par la bouche une balle dans la cervelle...

    par Eryck de Rubercy
  • Heinrich von Kleist, un romantique de génie, mais dangereux ?

    Heinrich von Kleist, « avec l’extrémisme de ses sentiments et l’absolutisme de son moi, compte parmi les romantiques de génie. Mais ce fut aussi un romantique dangereux ». Telle est la double affirmation que l’écrivain et philosophe Rüdiger Safranski énonce dans les quelques pages consacrées au poète dans son ouvrage sur le romantisme allemand, Romantik, eine deutsche Affäre, (« le romantisme, une affaire allemande »). Double affirmation puisque d’une part Kleist y est compté au nombre des romantiques, alors que ce sujet fait débat, d’autre part parce qu’il est dit être « un romantique dangereux »...

    par François L'Homer-Lebleu
  • Kleist, génie de la haine

    L’un de ceux qui manifestèrent le plus de haine envers Napoléon fut Heinrich von Kleist. Il est d’usage de ne pas le compter au nombre des romantiques. Pourtant, si l’on se fonde sur la définition de Carl Schmitt selon laquelle les romantiques sont des gens qui, chaque fois que l’occasion se présente, prennent prétexte de toute réalité pour déchaîner leur propre moi dans les délires de leur imagination, alors, en ces temps d’agitation politique tout particulièrement, Kleist, avec l’extrémisme de ses sentiments et l’absolutisme de son moi, compte parmi les romantiques de génie. Mais Kleist est aussi un romantique dangereux, car on voit à son exemple combien tout un monde imaginaire, qui a trouvé dans l’oeuvre une expression parfaite, vient sans transition aucune envahir la sphère du politique et y engendrer un fanatisme oppressant...

    par Rüdiger Safranski
  • Hugo von Hofmannsthal ou l’Europe de l’esprit par Philippe Barthelet
  • Le verbe et le tragique. À propos de Philippe Séguin

    Pour beaucoup, la mort de Philippe Séguin marque la fin d’une ère où l’éloquence politique résonnait de toute sa force. L’effroi causé par sa disparition réveille la puissance de son verbe et la nécessité d’une parole publique digne et soucieuse de grandeur. Non que Séguin fût invincible ou irréprochable, mais sa voix de violoncelle rappelait les exigences et les hautes préoccupations. Singulière, elle tranchait nettement sur le discours commun. À son souffle, Séguin mêlait la rigueur de l’action et le sens des responsabilités.

    par Charles Ficat
  • Théodore Pavie. Bicentenaire (1811-2011)

    En avril 1845, la Revue des Deux Mondes publie un étonnant texte intitulé « Une chasse aux nègres marrons » : il s’agit d’un récit livré par un « petit Créole » de l’île Bourbon (l’actuelle Réunion) aux membres d’une expédition scientifique. À la faveur d’une halte dans une grotte, Maurice le vieux guide décrit les « battues » jadis organisées par les siens contre les esclaves en fuite ; parmi ces derniers, il est un inquiétant esclave malgache, Quinola, décrit sous les traits quasi fantastiques d’un sorcier charismatique et insaisissable. Lorsqu’il publie « Une chasse aux nègres marrons », Théodore Pavie est un homme de 34 ans à la carrière déjà abondante. Indianiste, traducteur, chroniqueur, illustrateur, il a exploré les Amériques, les Indes, et sa signature orne les plus prestigieuses publications du moment.

    par Bruno Deniel-Laurent
  • Les ambitions de la Turquie pour le troisième mandat de M. Erdogan

    Il y a six mois, Recep Tayyip Erdogan et son parti, l’AKP, remportaient les élections générales en Turquie. Cette troisième victoire consécutive de l’AKP (49,9 % des voix, 67 départements sur 81) constitue une performance devenue rare dans un pays démocratique. Cette consultation s’est déroulée dans des conditions irréprochables – une exception dans l’espace régional de la Turquie – qui ont valu à M. Erdogan les félicitations des dirigeants occidentaux.

    par Jean-Pierre Dubois
  • La Turquie de Pamuk

    Le Musée de l’Innocence, le fascinant roman d’Orhan Pamuk, dont la version française est parue en début d’année, nous entraîne à nouveau dans les rues, les yali (maisons en bois), les restaurants du Bosphore. Après Istanbul et D’autres couleurs, faut-il en conclure qu’Orhan Pamuk se cantonne désormais aux rives du Bosphore ? Des romans précédents (la Vie nouvelle, Neige parus en Turquie au début de cette décennie ou au milieu de la précédente nous avaient, en revanche, conduits aux limites orientales de la Turquie ou nous faisaient traverser l’Anatolie. Ce retour stanbouliote signale-t-il une évolution durable ou ne s’agit-il que d’une simple coïncidence ?

    par Jean-Pierre Dubois
  • Si Noël m’était conté

    Tout commence par la lecture de ces lignes :
    « Noël au fil des siècles. Pendant un mois, le château d’Amboise revêt les couleurs d’une tradition ancestrale. Féerique et inattendu, le parcours proposé au château royal d’Amboise est une plongée merveilleuse et enrichissante dans les origines des différentes traditions de Noël. D’abord célébration païenne du solstice d’hiver, cette fête est progressivement assimilée par la religion chrétienne qui l’a associée à la naissance du Christ. Elle devient au fil des siècles une fête universelle fascinante […]. À travers les nombreux décors et objets mis en place dans le château, l’animation “Noël au fil des siècles” invite les visiteurs à mieux comprendre l’évolution de ces traditions ancestrales. Du samedi 3 décembre 2011 au vendredi 6 janvier 2012. »

    par Aurélie Julia
  • Halte à la remastérisation de 2007, la faillite en plus

    Le Parti socialiste a rendu sa copie. Les primaires d’octobre n’auront pas fait briller l’intelligence de ses conceptions politiques, restées, de façon d’ailleurs inquiétante, très en deçà du niveau requis par les enjeux, mais elles auront toutefois donné un grand coup de vieux à la droite. L’UMP fait désormais l’effet d’un peureux troupeau rassemblé autour du président de la République. Il est soupçonné d’avoir la discipline bête, et d’être plus le parti des godillots d’un clan au pouvoir que celui d’une conception politique. Nul doute que la légitimité démocratique acquise par le candidat socialiste au travers de ces primaires aura jeté une ombre de suspicion sur la droite. À la question : « Pourquoi ne choisissent-ils pas démocratiquement leur candidat, à l’UMP ? », il n’y a pas de réponse flatteuse pour ce parti...

    par Marin de Viry
  • Psychologie de la crise : de 1929 à nos jours

    Depuis la seconde moitié de l’année 2008, l’Europe a été hantée par la peur d’un retour de la grande crise de 1929, avec l’enchaînement fatal qui a conduit du « jeudi noir » du 24 octobre à la montée des régimes totalitaires. L’évocation de cette ombre est récurrente : elle a été caressée au début de la première crise pétrolière de 1973. Mais jamais elle n’a été aussi clairement accompagnée d’un pressentiment de catastrophe...

    par Alain-Gérard Slama
  • Entretien avec Alain Minc - “Cela ne sert à rien de faire peur”

    En économie, il n’y a pas seulement deux facteurs de production, qui sont le capital et le travail, mais trois : le capital, le travail et la confiance. Curieusement, il n’existe guère de réflexion à ce sujet. Seul, chez nous, Alain Peyrefitte s’est penché sur la question mais il a été peu lu. Lorsque j’ai écrit les Prophètes du bonheur, j’ai terminé mon livre par un chapitre sur lui, particulièrement sur ce thème. En réalité, la confiance est un point décisif...

    par Alain Minc
  • Psychologie et analyse économique

    L’analyse économique a longtemps fait abstraction de l’élément psychologique. Au temps de ses balbutiements, cette discipline s’intéressait même assez peu aux comportements humains. Dans l’un des ouvrages fondateurs de l’analyse économique classique, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, l’Écossais Adam Smith met toutefois l’accent sur l’âpreté au gain des agents économiques, dont il juge qu’elle bénéficie à l’ensemble de la société (...)

    par Annick Steta
  • Entretien - Prendre ses pertes pour restaurer la confiance

    Extrait :
    [...] Dans le cas présent, on ne peut restaurer la confiance que par une restructuration de dette ; c’est ce qu’ont fait l’Argentine ou l’Indonésie dans un passé récent. Il n’est plus possible pour une banque de dire que la Grèce lui doit un milliard parce qu’elle lui a prêté un milliard : elle doit tenir compte de ses perspectives de remboursement réelles. La seule manière de restaurer la confiance, c’est de constater les pertes et de déterminer les sommes dont dispose encore l’emprunteur en situation délicate....

    par Annick Steta , Paul Jorion
  • Critiques

    Murakami ou le combat victorieux contre la violence - Jean-Pierre Dubois
    Metropolis-Baltimore express - Frédéric Verger
    Les Stein, inventeurs de l'art moderne - Robert Kopp
    Enesco, de Bucarest à Paris - Mihaï de Brancovan
    Opéras d'aujourd'hui et d'hier - Jean-Luc Macia

    par Jean-Pierre Dubois , Frédéric Verger , Robert Kopp , Jean-Luc Macia , Mihaï de Brancovan

A propos du magazine

Revue des Deux Mondes
Revue des Deux Mondes LA REVUE DES DEUX MONDES apporte chaque mois un éclairage approfondi sur les thématiques contemporaines. Fondée en 1829, cette publication, la plus ancienne revue mensuelle d’Europe encore en activité, a pour objectif de créer des passerelles entre idées et savoirs qui s’opposent ou se complètent à travers les grandes figures intellectuelles, littéraires, les universitaires et les chercheurs. Rendez-vous littéraire majeur au XIXe siècle, le titre a fait collaborer nombre de grands écrivains : de George Sand à Chateaubriand, de Sainte-Beuve à Dumas, Musset, Renan, Gautier, Tocqueville, Hugo, et tant d’autres. Gardant une position privilégiée au XXe siècle, la Revue s’est davantage intéressée à la politique et l’histoire, portée par la gravité des moments de crise que traversait la société française. Terrain incontournable du débat d’idées, elle se penche tous les mois sur l'actualité, en ayant toujours ce souci d’incarner l’esprit humaniste de ses débuts, à distance des adhésions idéologiques.

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