De Gaulle
- magazine : Revue des Deux Mondes
- numero : 201704 - 2017
- date : 14 mars 2017
- catégorie : Actualités
Sommaire
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Notre réponse aux calomnies du Monde
La Revue des Deux Mondes, libre et indépendante.
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Peuple, people, populismes - Entretien avec Jean-Claude Michéa
Impasse Adam Smith (2002), l’Empire du moindre mal. Essai sur la civilisation libérale (2007), les Mystères de la gauche (2013) et Notre ennemi, le capital (paru en janvier aux éditions Climats) : livre après livre, la pensée du philosophe Jean-Claude Michéa est âprement discutée, célébrée, contestée. Disciple de l’écrivain anglais George Orwell et du philosophe américain
Christopher Lasch, ce témoin de la décence des gens ordinaires veut comprendre pourquoi ce sont les révolutions accomplies par la gauche qui permettent au capitalisme d’accomplir ses plus grands bonds en avant. Et explique pourquoi ce mouvement d’intégration culturelle s’accompagne d’une « révolte des élites », d’un effacement du peuple et d’une dénonciation
du populisme. Tout le contraire de ce qu’on nomme « droitisation ». -
La France de 1958 : quand la république entrait en agonie
L'agonie commença par la faillite des finances publiques. « La banqueroute, la hideuse banqueroute est là, et vous délibérez ! » L’apostrophe de Mirabeau aux états généraux de 1789, Félix Gaillard, le plus jeune des présidents du Conseil de la IVe République (38 ans), avait eu envie de la reprendre devant les députés qui devaient lui accorder leur confiance, le 6 novembre 1957.
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De Gaulle et les grandes réformes de 1958
Le 8 janvier 1959, Charles de Gaulle, dernier président du Conseil de la IVe République, devient officiellement le premier président de la Ve République. Chef de l’État depuis 1954, René Coty, qui l’accueille à l’Élysée, constate et proclame : « Le premier des Français est désormais le premier en France. »
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Entretien avec Valery Giscard d’Estaing
"La France n'applique plus sa constitution"
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Jacques Rueff, l’économiste qui murmurait à l’oreille du Général De Gaulle
Le 1er juin 1958, Charles de Gaulle devint le dernier président du Conseil de la IVe République. Rappelé au pouvoir afin de sortir le régime de l’impasse dans laquelle il s’était enfoncé, l’homme qui avait sauvé l’honneur de la France lors de la Seconde Guerre mondiale forma un gouvernement d’union nationale et obtint les pleins pouvoirs, ce qui l’autorisa notamment à légiférer par ordonnance durant six mois. Le général de Gaulle lança immédiatement trois grands chantiers : la rédaction d’une nouvelle Constitution, la mise en oeuvre d’une politique d’apaisement dans les territoires algériens et l’assainissement de la situation financière du pays.
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Je me souviens
Rédigeant ma thèse de doctorat en droit public, sur le thème « Les idées constitutionnelles du général de Gaulle », je me souviens avoir, à plusieurs reprises, interrogé mon père, Michel Debré, sur ce sujet et notamment sur l’élaboration et la philosophie de la Constitution du
4 octobre 1958. -
Napoléon et de Gaulle, un même sens du destin - Entretien avec Patrice Gueniffey
L’historien Patrice Gueniffey publie un passionnant Napoléon et de Gaulle. Deux héros français (Perrin). Les deux grandes figures du roman national ont su dépasser les clivages pour réconcilier un pays profondément divisé. Tous les deux avaient la légitimité nécessaire pour faire passer les réformes et… ne portaient pas le peuple en grande estime.
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Comment de Gaulle s’appuya sur les valeurs de l’esprit
Lorsqu’un jour l’historien, loin des tumultes où nous sommes plongés, considérera les tragiques événements qui faillirent faire rouler la France dans l’abîme, il constatera que la Résistance, c’est-à-dire l’espérance nationale, s’est accrochée sur la pente à deux môles qui ne cédèrent point : l’un était un tronçon d’épée, l’autre la pensée française. »
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Le gaullisme a une doctrine sociale mais il ne se l’applique pas
Les lecteurs attentifs de ses Mémoires et les historiens qui ont prêté attention à la masse passionnante de ses discours et messages ont observé que le mot « socialiste » (1), sous la plume de Charles de Gaulle revenu au pouvoir en juin 1958, n’apparaît pas comme un gros mot. Pas plus que « classe ouvrière », qu’il emploie souvent, quand les membres du gouvernement de Michel Debré (1959-1962) puis de Georges Pompidou (1962-1968), issus de la bourgeoisie nationale et des couches technocratiques supérieures pour la plupart d’entre eux, parlent plus volontiers du « personnel » des entreprises.
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Le gaullisme a une doctrine sociale mais il ne se l’applique pas
Les lecteurs attentifs de ses Mémoires et les historiens qui ont prêté attention à la masse passionnante de ses discours et messages ont observé que le mot « socialiste » (1), sous la plume de Charles de Gaulle revenu au pouvoir en juin 1958, n’apparaît pas comme un gros mot. Pas plus que « classe ouvrière », qu’il emploie souvent, quand les membres du gouvernement de Michel Debré (1959-1962) puis de Georges Pompidou (1962-1968), issus de la bourgeoisie nationale et des couches technocratiques supérieures pour la plupart d’entre eux, parlent plus volontiers du « personnel » des entreprises.
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Les “cent jours” des présidents de la Vème république
Introduite dans la Constitution en 1962, l’élection au suffrage universel direct donne aux présidents de la Ve République une légitimité inégalée. Cette assise électorale les autorise à procéder à des réformes de grande ampleur dès le début de leur mandat. Les successeurs du général de Gaulle, qui était revenu au pouvoir en 1958 dans des circonstances exceptionnelles, ont presque tous bénéficié d’un état de grâce immédiatement après leur élection. Les discours qu’ils prononcent et les mesures qu’ils adoptent lors de cette période particulière, dite des « cent jours » en référence aux réformes engagées par Franklin Delano Roosevelt durant
les mois ayant suivi son arrivée à la tête des États-Unis, donnent le ton de leur présidence. Auteure de Cahiers secrets de la Ve République (1), Michèle Cotta revient pour la Revue des Deux Mondes sur les « cent jours » des six derniers présidents français. -
Réforme constitutionnelle : un débat toujours recommencé
A chaque élection présidentielle, le débat constitutionnel rebondit. Chacun y va de sa proposition et les considérations les plus savantes sont avancées.
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Le Gaullo-communisme, une tragédie française... qui perdure
Depuis bientôt soixante-quinze ans, le compromis gaullo-communiste est intouchable. Alain Juppé s’en est rendu compte à ses dépens, en 1995. Manuel Valls et Myriam El Komry en 2016. Et François Fillon, qui rêve de l’amender, voit sa popularité s’effondrer avant l’élection présidentielle de 2017. Au fond, notre coûteux État-providence n’a jamais été réformé. Tout juste relifté. Les gaullistes le protègent comme un fétiche et la gauche comme un totem. Alibi idéal pour éviter de réformer le pays, le pacte gaullo-résistancialiste est pourtant le creuset des drames hexagonaux : « l’État nurserie », la surpuissance des syndicats, le paritarisme et les milliards gaspillés, la formation professionnelle, l’énarchie, l’interventionnisme public, les 22 % de fonctionnaires quand la moyenne européenne se situe vers 15 %… Et si de Gaulle était allé
trop loin, après la guerre, dans son pacte avec les communistes ? -
Le gaullisme une idée mort-née
Comme s’il était marqué par la taille de celui qui l’a inspiré, le gaullisme est devenu la filiation incontournable de qui veut redonner à son discours politique un peu de grandeur. Mais quand on y réfléchit bien, peut-on légitimement trouver dans ce terme galvaudé le souffle capable de faire durer un projet et a fortiori une personnalité politique ?
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“J’ai toujours vécu dans la trahison”
L’auteure du Remplaçant (L’Olivier, 2009), traductrice de la Terre qui les sépare d’Hisham Matar (Gallimard, 2017), raconte sa rencontre avec le romancier libyen.
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Thomas d’Aquin, pour quoi faire ?
Dans son merveilleux petit livre consacré à saint Thomas d’Aquin (1), Gilbert Keith Chesterton observe que toute époque est portée à admirer les hommes doués des vertus dont elle est le plus cruellement dépourvue. « Et cela est un bien, car un des paradoxes constants de l’histoire veut que chaque génération se convertisse au saint qui la contredit le plus catégoriquement. »
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Albert Camus, les illusions perdues d’un militant
La lutte contre le colonialisme aura été l’axe principal de l’engagement politique d’Albert Camus, les temps forts de cet engagement se situant au milieu des années trente et au milieu des années cinquante.
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Melville & copyright
Où en est Herman Melville quand, en 1852, paraît Pierre ou Les Ambiguïtés ? Jusqu’au milieu du
XIXe siècle, Londres a pratiquement dominé la création littéraire américaine. Et cette domination
s’est exercée de deux façons : les écrivains américains sont demeurés culturellement dépendants de la tradition anglaise (et plus largement européenne), en dépit des appels de Ralph Waldo Emerson à la fondation d’une littérature proprement américaine ; les éditeurs
londoniens sont plus actifs et plus puissants que leurs homologues de l’ancienne colonie. Melville était allé chercher à Londres un éditeur pour Typee (Taïpi), pour Omoo, il vient de le faire à nouveau pour White-Jacket (Vareuse-Blanche), avant que ces titres soient repris outre-Atlantique. -
Lorrie Moore
Disons que le propos de cet article est de persuader le lecteur que Lorrie Moore est le meilleur écrivain de fiction en activité (pour être honnête, cette phrase pourrait resservir avec Alan Hollinghurst, Alice Munro ou Edward St Aubyn).
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Islam, la foi contre le communautarisme
Comment représenter les musulmans de France tout en évitant une dérive communautariste ? Depuis plus de vingt ans, depuis que le débat public est régulièrement agité par les manifestations les plus durcies, les plus littéralistes de la pratique de l’islam, on recherche la
meilleure manière de représenter les « musulmans de France ». Mais que souhaite-t-on représenter ? -
Quand violence rime avec enfance...
La souffrance psychique est partout. Dans ses formes les plus graves, elle se manifeste tragiquement dans des actes de forte violence et dans des troubles invalidants du comportement. Elle concerne les adultes comme les enfants. Surtout, elle ne cesse d’augmenter et de menacer de plus en plus gravement les individus et la société.
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Pierre Nora jugé aux Etats-Unis
Voici un livre inquiétant et qui devrait alerter la vieille Europe sur ce que sont partiellement devenues de nos jours aux États-Unis les études classiques : une vaste confusion entre disciplines au sein de laquelle ni la philologie ni l’histoire de l’Antiquité ne tiennent plus le rôle central (très peu de mots latins dans Memory in Ancient Rome and Early Christianity de Karl Galinsky (1), aucun mot grec).