Histoires au long cours
- magazine : Bref
- numero : 125 - 2020
- date : 28 avril 2020
- catégorie : Culture & arts
Sommaire
-
Le goût du risque
Ils se sont formés tout seuls, ou presque, en dehors
des rails et du sérail. Portrait d’un trio qui fait rimer
septième art et aventure : Sylvain Lagrillère et Lucas Tothe,
les cofondateurs de la très prisée société de production
Punchline Cinéma, et Loïc Barché, le réalisateur
prometteur de Goliath et L’aventure atomique. -
Héroïnes du visible
Sur les écrans de
ces derniers mois,
le personnage principal
d’Invisível herói, l’étonnant
Duarte, a été l’un de ceux
qui ont le plus imprégné
notre mémoire. Comme
ce film venait rejoindre,
en moins de cinq ans, deux
autres courts métrages
aussi marquants, il relevait
de l’évidence de susciter
une rencontre avec leur
réalisatrice, Cristèle Alves
Meira, et sa productrice
attitrée, Gaëlle Mareschi. -
Comme une histoire d’amour
C’est une collaboration qui a débuté comme un coup
de foudre, avec des valeurs communes et l’envie
de les partager et de les faire vivre. Après un court métrage,
Les petites mains (2017) – et un César en 2019 –, ils
travaillent aujourd’hui à un premier long métrage.
Rencontre avec Rémi Allier et ses producteurs français,
Pauline Seigland et Lionel Massol. -
L’urgence de l’instinct
Un Grec et deux Français. Un trio qui s’est soudé
il y a deux ans. Une rencontre décisive qui a débouché sur
deux courts métrages salués : Le silence des poissons mourants
et La distance entre le ciel et nous. Bonne pioche, avec
une tournée des grands-ducs, avant le sacre à Cannes avec
la Palme d’or et la Queer Palm pour le second film. Des
récits forts, singuliers et remplis d’une âme que la belle
équipe entend prolonger avec un premier long métrage. -
Olivier Smolders
Si Bref a, depuis
trente ans, toujours
suivi le travail sans
équivalent d’Olivier
Smolders, le dernier
dossier conséquent
qui lui avait été
consacré dans nos
pages datait de la
fin du siècle passé.
Depuis, son oeuvre
s’est encore déployée
et enrichie, ce que
plusieurs événements
du début d’année
couronnent,
à Paris ou ailleurs.
Retour sur cette
somme artistique
qu’il convient
de redécouvrir
perpétuellement. -
Bis repetita ?
Un film n’est pas un café et il ne suffit pas d’allonger
un court en le diluant avec de l’eau. Le succès médiatisé
des Misérables de Ladj Ly a mis en lumière le phénomène,
avec un Prix du jury à Cannes faisant suite à un court
réalisé trois ans auparavant. D’autres entreprises similaires
étant en développement ou déjà achevées, un premier
tour de la question n’était pas inutile. -
Un court sans film
Un premier long métrage déjà achevé,
Les héroïques, de Maxime Roy, prolongeant
un court fort remarqué, Beautiful Loser.
Un autre en cours de montage : Gagarine, de
Fanny Liatard et Jérémy Trouilh, qui développe
les quinze minutes éponymes qui avaient, il y a
quatre ans, révélé le duo. Un troisième en cours
d’écriture : Pile poil, de Lauriane Escaffre
et Yvonnick Muller, perpétuant l’un des succès
festivaliers de l’année. La simultanéité de tous ces
projets intrigants devait logiquement se traduire
par une rencontre collective, joyeuse et animée,
entre celles et ceux qui les portent. -
Histoire d’un court - Lune Froide de Patrick Bouchitey
« Un court métrage d’une
densité, d’une maîtrise
et d’un culot qui laisse
pantois », écrivait le regretté
Jean-Jacques Bernard dans
Bref n° 3, en novembre 1989.
Trente ans après,
Lune froide reste comme
un objet filmique unique
dans le paysage hexagonal,
d’abord en court, puis
à travers le long métrage
qui lui a succédé.
Retour sur cette aventure,
entre deux formats, aussi
électrique que mouvementée. -
Le port ou la ligne d’ombre
Trois ans après le succès de son
impressionnant et singulier moyen métrage,
Le gouffre, la perspective du premier
long métrage de fiction de son auteur,
Vincent Le Port, nous a intrigués.
Bruno Reidal s’annonçant comme un film
d’auteur majeur de 2020, le moment était
indiqué de prendre le temps de converser
avec un cinéaste – également producteur –
privilégiant toujours les chemins
buissonniers aux autoroutes saturées. -
Sautes d’humour
Il a parfois été reproché à Bref de négliger la comédie. Rien n’est plus faux,
et les mois passés se sont même révélés particulièrement stimulants, avec une
certaine coïncidence de recherches de tonalités humoristiques singulières
et parfois audacieuses. Une louable tendance, qui méritait bien d’être explorée. -
La disjonction du monde
Entre drôlerie et mélancolie, goût de l’absurde et vagabondage
humaniste, Braquer Poitiers a marqué l’année de son empreinte.
Membre du jury du Prix Jean-Vigo qui lui a été décerné
et critique de cinéma, Charlotte Garson est la plume invitée
de ce numéro pour évoquer cet ovni signé Claude Schmitz. -
Des écrans aux cimaises
Il est souvent incertain, et parfois risqué, de chercher
à dégager de véritables lames de fond au sein de la
production annuelle, qui demeure marquée d’abord
par sa grande – et précieuse – pluralité. Une porosité
réelle semble néanmoins s'installer entre certains
courts métrages, à la recherche de nouvelles formes
ou narrations, et le territoire de l’art contemporain.
De nombreuses oeuvres volontiers hybrides nous
ont ainsi récemment étonnés et captivés. -
Rosto, le grand “manie-tout”
Sa disparition, au printemps 2019, nous a littéralement sidérés. L’un des
artistes les plus créatifs – les plus charismatiques, aussi – du paysage
de l’animation et du cinéma hybride du xxie siècle s’éclipsait, alors que
tant de projets prometteurs se profilaient pour lui. Un hommage
à ce magicien de l’image, aux inépuisables talents, s’imposait naturellement.
Il lui est rendu par ceux qui l’ont connu, côtoyé, admiré, aimé. - Les films
-
A l’est, du nouveau
Au Marché du film, à Clermont-Ferrand, en février 2019,
c’était la grande nouveauté. Un imposant stand aux
dominantes azur et rouge attirait l’attention: pour
la première fois en trente-quatre éditions, la Russie,
soit le plus vaste pays du monde, était représentée, grâce
au label Vostok. Le signe d’un réveil, sinon carrément
d’un éveil, qui nous a incités à en savoir plus sur une
production courte encore largement méconnue. - Entretien Jean-François Laguionie