La Grâce
- magazine : Kôan
- numero : 3 - 2012
- date : 13 juin 2012
- catégorie : Culture & arts
Sommaire
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Jean Desmier, un invité d’honneur
Une fois n’est pas coutume, notre invité d’honneur
est un artiste. Jean Desmier, né en 1945, arrive dans les années 70 à Paris, où il donne ses premières expositions. C’est là que je le rencontre… je n’en manquerai quasiment aucune. Je me souviens notamment des beaux Baisers (Galerie Brigitte Shéhadé) ou de ses deux expositions à la galerie de l’École supérieure d’architecture. En trente cinq ans, Jean ne m’a jamais déçu. Il s’est toujours remis en question, a toujours progressé dans son art, sans jamais renier les étapes passées. Une seule question me taraude : pourquoi es-il si méconnu ? Le présenter ici es ma façon d’y remédier. -
La Chambre d’écho
Permettez que je vous appelle Malthide. Non pas que votre prénom me soit inconnu, chère Mathilde. Ce lapsus, rompu à l’art de la dyslexie, me sera utile au moment donné. Il vous indiquera d’une lettre déplacée la voie d’une évasion possible et la mise en berne d’un destin par trop morbide.
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Trois grâces
"C’est un immeuble de la reconstruction à Hanovre, en République fédérale d’Allemagne. Tout se fond en gris béton, nuages, soleil voilé."
- D’un jardin l’autre, instants de grâce ?
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De fines violettes pour la Croix du Verrier
"Enfant je faisais un détour au sortir de l’école : au lieu d’aller directement à la maison je me dirigeais vers la Croix du Verrier. À côté de cette croix à peine dissimulée dans un virage derrière un buisson de ronces se tenait une décharge sauvage. Je venais regarder ces détritus que les gens jetaient en vrac et parfois je voyais quelque chose que je trouvais beau."
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Espace de grâce
"Ça commence un matin de la mi-mars. Je sors d’un rendez-vous avec ma banquière qui voulait me vendre de la prévoyance accidents de la vie, ce qui prouve qu’elle me connaît mal, et je rentre à pieds par le faubourg Saint-Antoine, jusqu’à la rue Faidherbe"
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“À la grâce de Dieu
”
Pourquoi pas, en effet. Mais ne vaudrait-il pas mieux dire : « À la grâce du divin » ? – dans la mesure où, de ce Divin, nous ne pouvons rien savoir, et qu’il nous apparaît tantôt sous la forme d’un guerrier redoutable (ou encore, c’est selon la structure de chacun, comme un Père à l’insondable générosité), tantôt sous la figure oubliée de la Grande Déesse qui nous fait vivre, puisqu’elle serait, – mythologiquement, – à l’origine de cet univers que, vaille que vaille, nous sommes tenus d’habiter.