Presse
Jaquette La nuit

La nuit

  • magazine : Hippocampe
  • numero : 7 - 2012
  • date : 01 avril 2012
  • catégorie : Culture & arts

Sommaire

  • Les constellations de Béla Tarr

    C’est dans le Titanik Bar de Damnation que ces paroles sensuellement interprétées par une chanteuse aimantent les hommes présents et le spectateur. Elles expriment le cinéma de Béla Tarr qui se tient sur des fins et leur refus.

    par Corinne Rondeau
  • Tout s’éteindra

    Dans la partie finale de Porche du mystère de la deuxième vertu (1912), Charles Péguy compare la nuit à un tissu continu ajouré par les trous des jours. Alors que les jours sont clairement découpés « comme des fenêtres » ouvertes dans la « grande muraille noire », la nuit est entendue comme un espace dilaté qui s’étend au-delà des repères habituels qui nous permettent de nous orienter.

    par Gwilherm Perthuis
  • Essai - W. G. Sebald. Le lièvre et le tabou

    S’il est un écrivain pour lequel la littérature allemande d’après-guerre n’a pas d’autre choix que de se confronter au tabou, c’est bien W. G. Sebald. Le profond malaise de cet auteur vis-à-vis de la mémoire nationale de son pays d’origine motive un projet littéraire dont l’enjeu premier est de briser le tabou autour de la seconde guerre mondiale.

    par Muriel Pic
  • Gina Pane, Action de Chasse – c’est la nuit chérie ou “La nuit transfigurée ”

    Dans l’Action de Chasse – C’est la nuit chérie (8 janvier 1981, Franklin Furnace de New York) Gina Pane invite les spectateurs à se confronter à l’univers mystérieux de la nuit au potentiel méditatif fertile. Le terme « nuit » ouvre des espaces infinis à la réflexion, à l’inspiration tel que l’a défini Maurice Blanchot : « expérience qui est proprement nocturne. » En puisant dans cette matrice d’images contraires et associées, l’artiste soulève diverses questions : en quoi l’espace nocturne est-il un moment particulier, un décor spécifique ?

    par Julia Hountou
  • Les nuits dans les maisons hantées au XIXe siècle

    La nuit au XIXe siècle est un temps désormais mieux connu des historiens. Elle est entrée dans le « territoire » des contemporanéistes, notamment grâce à Simone Delattre qui lui a consacré un très bel ouvrage superbement intitulé Les Douze heures noires en 20002. L’auteure y étudiait la nuit publique dans l’espace citadin et les mutations de l’imaginaire social associé aux heures sombres.

    par Stéphanie Sauget
  • Une poétique du crépuscule : photographies de Gregory Crewdson

    Les compositions photographiques de Gregory Crewdson (New York, 1962) sont très soigneusement étudiées, préparées et mises en scènes. Leurs réalisations impliquent la participation de dizaines de techniciens, de décorateurs, d’assistants et d’acteurs souvent professionnels ainsi que des moyens techniques propres à ceux déployés par le cinéma.

    par Gwilherm Perthuis
  • Arts poétiques - Traversée de nuit par Patrick Beurard-Valdoye
  • Poésie - Choix de poèmes par Ernesto Castillo
  • Récit - Coupure d’électricite

    « J’ai vu le corps chuter au milieu de la nuit. Cela s’est passé pendant la coupure d’électricité après la pluie torrentielle tombée droit sur la ville. Probablement un médecin en visite, je l’ai vu trébucher, à la descente du trottoir, après un faux pas, il a glissé.

    par Marie-Laure Hurault
  • Focus - Le premier décor photographique de Brassai

    L’action est concentrée en une nuit : une plongée dans le Paris nocturne de l’après-guerre encore imprégné des engagements collaborationnistes et résistants. Le Rendez-vous, ballet de Roland Petit sur un argument poétique de Jacques Prévert et une musique de Joseph Kosma est créé en juin 1945 au Théâtre des Champs-Elysées. Pour la première fois dans l’histoire des arts de la scène (théâtre ou danse) le décor est constitué de grandes photographies. Les images du recueil Paris de nuit en tête (1932), Jacques Prévert sollicite son ami Brassaï et lui commande trois décors pour le Rendez-vous.

    par Gwilherm Perthuis
  • Nouvelle - La vie nocturne de Babylone

    « Nous sommes en voyage dans l’inconnu, à cheval sur des valises en forme de cercueil », c’est ce que marmonnait d’une voix endormie le vieux Babylone, à peine dérangé au plus fort du chahut, avant de se recoucher en chien de fusil. Le numéro d’écrou 2107 venait d’être placé en cellule d’arrivant après son transfert du tribunal. Depuis les fenêtres, debout sur les épaules d’autres détenus, les plus curieux avaient pu voir le cortège entrer dans l’enceinte : un car blindé encadré par deux estafettes avec gyrophares.

    par Hubert Haddad
  • Entretien - Réveiller les infinies jonctions de l’imaginaire

    Roman, nouvelle, pamphlet, biographie, poésie... Vous avez expérimenté quasiment tous les genres littéraires. Vous déclarez ne pas particulièrement apprécier l’autofiction ou le roman réaliste, et placez votre œuvre aux frontières de l’histoire et du mythe, de la réalité et de l’imaginaire. Quels sont les auteurs qui furent déterminants pour la définition de votre écriture ? Quelles balises littéraires ont nourri votre poésie polymorphe ?

    par Hubert Haddad
  • Essai - Monochromes nocturnes dans les collections fantaisistes de Philippe Artaud

    « De ces gens, on apprend finalement pas grand-chose, et on ne donne à voir que le côté insolite d’une passion dont la profondeur n’apparaît pas avec l’évidence. » Ainsi s’exprimait paraît-il, Kasimir Malevitch, peut-être est-ce dans son ouvrage La paresse comme vérité effective de l’homme, mais ce n’est pas avéré.

    par Philippe Saulle
  • Dossier Jean-Christophe Bailly

    Jean-Christophe Bailly conduit l’écriture au-delà de la notion de genre en réfutant toute catégorisation et en faisant confiance à l’étoilement de la pensée. Héritier des romantiques allemands, citant souvent la phrase de Novalis : « Nous vivons dans un roman colossal (en grand et en petit) », son travail littéraire participe à la dispersion et aux échanges entre les matériaux afin de leur garantir une ouverture maximale.

    par Gwilherm Perthuis
  • “Le Dépaysement ” de Bailly, l’invisible de la France

    Il y a ainsi des livres qui rendent leurs lecteurs intelligents. Bien plus rarement, ces livres deviennent des succès de librairie, loin des polémiques comme des études sans chair. Salué comme une « œuvre majeure », Le Dépaysement, de Jean-Christophe Bailly, déborde largement le cercle des admirateurs de l’écrivain, se joue des frilosités et des dépressions nationales sans les nier, ouvre la fenêtre, tant mieux ! Sujet : la France. « Dépayser comme on dit déniaiser », dit-il.

    par Dominique Conil
  • Parler haut la nuit

    Comment parler d’un moment théâtral qui n’est plus ? Faut-il, dans la matérialité fugitive du temps qui passe réaffirmer que dans ce passage se dirait du théâtre quelque chose de son essentiel secret ? La marque secrète de son propre renouvellement c’est-à-dire du paradoxe qui le fait toujours et nécessairement mourir au moment même où simultanément il est appelé à renaître ?

    par Philippe Morier-Genoud
  • Poésie - Dans l’enlaidissement aggravé par Jean-Christophe Bailly
  • Mémoire - Résurgence romantique

    Lorsqu’au tout début de 1971 ou peu avant, Jean-Christophe Bailly proposa au petit groupe d’écrivains et d’artistes, aux qualités très inégales, il faut bien dire, qui nous avaient très provisoirement cooptés au vu de nos productions littéraires, d’illustrer un numéro grand format de la revue Coupure par une photo pleine page montrant un austère paysage alpestre accompagné de ce seul commentaire : « C’est ainsi. »

    par Henri-Alexis Baatsch
  • Carnets de B. (extraits – un échantillon centré sur la nuit) -

    La fièvre douce de l’automne sur les pentes, lumières jaunes et mouillées du feuillage – pour la première fois véritablement je reviens – ici, dans la paix des grands mouvements, allumant des poêles tandis qu’au dehors tout stagne et balance, vert et or, levant des souvenirs dans les chants d’oiseaux.

    par Jean-Christophe Bailly
  • Entretien - Derrière la paroi de verre

    Dans Radio sauvage (Seuil, Fiction & Cie, 2010), vous expliquez que votre travail radiophonique a été fortement marqué par l’écoute de la radio dans votre famille, lorsque vous étiez enfant. Vous revenez d’ailleurs sur la question du passage de l’écoute à la parole et sur le rapport entre ces deux attitudes actives de la relation radiophonique.

    par Alain Veinstein
  • Essai - Un Barbare dans une Bibliothèque

    Les idiots ne sont pas rares dans les bibliothèques. Bouvard, Pécuchet, le général Stumm1, qui cherche le livre qui résume tous les livres, sont au nombre de ceux-là. Nous avons certes déjà croisé des idiots mais pas des barbares.

    par Florent Danne
  • Entretien - Pedro G. Romero, artiste mémoire

    Dans notre numéro récent consacré à la Catalogne, nous avons reproduit un ensemble iconographique qui prenait appui sur les « scénographies enténébrées » d’Alphonse Laurencic, pour reprendre vos termes. En 2011 vous avez participé à l’exposition collective Ejercicios de memoria1 et reconstruit une cellule psychotechnique de Laurencic.

    par Pedro G. Romero
  • Discussion - Iain Baxter & : Olympique !

    Fabien Pinaroli. En 1976, Celebration of the Body, alias CoB, est une exposition qui fait officiellement partie du programme culturel des J.O. de Montréal. Cette exposition est quasiment oubliée depuis.

    par Fabien Pinaroli , Christophe Domino

A propos du magazine

Hippocampe
Hippocampe HIPPOCAMPE est une revue pluridisciplinaire : les disciplines sont croisées au sein d'un numéro et au sein des articles pour conserver une ouverture maximale sur le spectre des connaissances (littérature, arts plastiques, histoire de l'art, anthropologie, musique, cinéma, philosophie...). La revue Hippocampe convoque simultanément des textes anciens peu connus ou non édités, des articles à caractère scientifique commandés à des spécialistes, ou des contributions sensibles mettant en jeu une dimension subjective. La revue donne toute son importance au texte, l'image n'étant qu'un support permettant de prolonger les idées et débats soulevés par les mots.

Dans la même catégorie