La Paix
- magazine : Philosophoire
- numero : 24 - 2005
- date : 01 avril 2005
- catégorie : Monde & société
Sommaire
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Le Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie : la justice en vue de la paix ?
Lorsque le Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté en mai 1993 le statut du Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), il a explicitement exprimé la conviction selon laquelle : « l’établissement (…) d’un tribunal international et la poursuite de personnes responsables de violations sérieuses du droit humanitaire international (…) contribueraient à la restauration et au maintien de la paix. »
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Les déterminations religieuses et anthropologiques de l’élaboration kantienne du problème de la paix
A Thomas
La question de la paix est, chez Kant, aussi récurrente que polymorphe. Largement impliquée dans l'étude critique des limites du pouvoir de la raison1, elle détermine, bien sûr, l'étude rationnelle du politique et en particulier celle des fondements transcendantaux du Droit, ce dont témoigne le Projet de paix perpétuelle de 1795 et la Doctrine du Droit publiée en 1797. Pourtant, parce que Kant est bien un "moderne" qui s'efforce de "penser l'aujourd'hui" et, à ce titre, d'historiciser le présent, le thème de la paix instruit aussi l'étude du sens de l'histoire et l'élaboration d'une téléologie qui, dans les opuscules publiés par Kant en 1784, se nourrit d'une anthropologie.
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Le jour où les oeufs refuseront de finir en omelette...
Éditorial - Certaines personnes attendront sans doute du philosophe qu'il les aide à mieux vivre, à résoudre des problèmes « concrets », et c'est à cette aune de la réalité de tous les jours qu'elles jugeront de la valeur de ses œuvres.
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Entretien avec Elie Wiesel
Entretien réalisé par Claude Obadia et Olivier Picavet (le 2 février 2005).
Né en Transylvanie (Roumanie) en 1928, Elie Wiesel est déporté en 1944 à Auschwitz puis à Buchenwald, où périront ses parents et sa jeune soeur Tsipora. Après des études de philosophie à Paris, Elie Wiesel devient journaliste et publie en 1958 La Nuit, ouvrage dans lequel il raconte son expérience de l'enfer des camps. Citoyen américain depuis 1963, écrivain et Prix Nobel de la Paix en 1986, Elie Wiesel, qui enseigne les sciences humaines à l'Université de Boston, a tout autant défendu la cause des Juifs soviétiques et des Indiens du Nicaragua que celle des réfugiés cambodgiens, des Kurdes des victimes de la famine, de l'Apartheid et de la guerre dans l'ex-Yougoslavie. -
La paix à l’époque de la fin de l’histoire
En cette question, et avant tout examen, regardons au langage. Le mot “ paix ” — entendons-le d’abord en référence à la logique politique qui régit les rapports entre Etats, quoique nous ne soyons pas sourds aux usages économiques des termes “ guerre ” et “ paix ”, dans un monde où une entreprise peut en “ tuer ” une autre, où un entrepreneur entre en “ guerre ” contre ses salariés, où on tente de mettre ces derniers en “ guerre ” entre eux — suscite d’emblée les images d’une situation idyllique. Il est tout entier chargé de valeurs et d’associations paradisiaques.
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La guerre et la paix à l’heure de la globalisation, ou comment réguler le chaos ?
A la fin du siècle dernier, la « mondialisation » promettait d'être « heureuse ». Elle devait nous apporter le bien-être, le bonheur et la paix, elle devait marquer rien de moins que l'avènement de la « fin de l'histoire », la suppression de toutes les contradictions et de tous les obstacles qu'avait connus jusque-là le progrès (presque) ininterrompu de l'humanité. Le dépassement du système des Etats-nations et d'un ordre international de type « westphalien » par l'instauration de nouvelles normes juridiques internationales et l'extension planétaire des lois économiques du marché, annonçait, il y a quelques années encore, un avenir radieux. Quant aux Cassandres qui annonçaient, dès le milieu des années 1990, que la guerre avait un « bel avenir » devant elle, ils n'étaient que des empêcheurs de pacifier en rond.
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Faut-il vouloir la paix sociale ?
Il semble que, quelle que soit la perspective que l’on adopte sur elle, la paix soit une notion valorisée. Elle est considérée comme le moyen pour les hommes de réaliser leurs plus hautes aspirations, ou tout au moins d’éviter que leur vie ne soit « atroce, sauvage et brève ». Cependant, cette valorisation unilatérale de la « paix » est le corollaire d’une acception réductrice de la notion à l’un de ses aspects dont nous montrerons qu’il est d’ailleurs historiquement déterminé : la « paix » est d’ordinaire comprise comme un « état » des relations internationales.
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Aristophane : le discours pacifiste militant et ses limites
On connaît bien le propos du best-seller mondial de Umberto Eco Le nom de la rose : une série de meurtres mystérieux est commise dans un monastère et sème un trouble immense dans la communauté ecclésiastique locale. Un détective mène l’enquête, en latin s’il vous plait, et découvre que le responsable de ces meurtres présumés n’est autre qu’un livre d’Aristote, son traité perdu sur les Comédies (pendant de sa Poétique consacrée à la tragédie), que l’on a caché dans l’enfer de l’enfer de la bibliothèque du monastère et dont on a recouvert les pages de poison afin que son existence ne s’ébruite pas de moine copiste curieux en moine copiste curieux. Fantasme absolu de bibliophile…