Le ministre
- magazine : Pouvoirs
- numero : 36 - 1986
- date : 01 mars 1986
- catégorie : Monde & société
Sommaire
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Filières pour devenir ministre de Thiers à Mitterrand
De 1870 à 1985, de Thiers à Mitterrand, 1 074 ministres et secrétaires d’État se sont succédé au pouvoir à travers trois régimes politiques et 140 Gouvernements.
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Pouvoir et non-pouvoir du ministre
Il existe un décalage sensible entre la position très en vue qui est celle du ministre dans l'opinion, dans les médias et la réalité constitutionnelle, politique et administrative de son pouvoir. Non que le ministre soit quantité négligeable ; mais il dépend des facteurs multiples et complexes que son rôle soit déterminant ou insignifiant, avec toute la gamme des situations intermédiaires.
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Le ministre sous les IIIe et IVe Républiques
Il est nécessaire aujourd'hui de faire un effort rétrospectif d'imagination pour se souvenir de ce qu'étaient la fonction et le poids politique d'un ministre sous les deux Républiques parlementaires
que la France a connues. La Ve République a si bien fixé les traits nouveaux du ministre, étroitement intégré à un Gouvernement dépendant quasi exclusivement du chef de l'Etat, tenu de rompre tout lien avec le Parlement, s'il en était membre, mais fréquemment choisi en dehors de la classe parlementaire, qu'on a le sentiment d'explorer un monde disparu en se penchant sur la carrière, les activités, les pouvoirs d'un ministre sous la IIIe ou sous la IVe République. -
Tel régime, tel ministre
Si l'on veut évaluer l'efficacité des ministres, U faut savoir ce que l'on attend d'eux. Or, à quoi servent-ils ? On peut répondre à cette question en dressant une Uste de ce qu'Us font entre autres choses direction du personnel et gestion du ministère, représentation de celui-ci au sein du Gouvernement, devant le Parlement, face aux groupes d'intérêts et aux médias ; participation au processus décisionnel dans le cadre du ministère et légitimation des décisions prises, que le ministre ait participé ou non à leur élaboration. L'activité des ministres est, sans aucun doute, des plus variées.
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Immuables et changeants : les ministres de la Ve République
Selon l'article 8 de la Constitution du 4 octobre 1958, le Président de la République nomme le Premier ministre et, sur proposition de ce dernier, les autres membres du Gouvernement. Le choix du Président de la République et du Premier ministre est formellement libre. La Constitution prévoit diverses incompatibilités entre les fonctions de membre du Gouvernement et l'exercice d'un mandat parlementaire, d'une activité professionnelle ou d'une fonction de représentation professionnelle mais n'impose aucune condition concernant les activités antérieures à l'entrée au Gouvernement.
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Le ministre, chef d’une administration
Le ministre est un agent double, placé à la charnière entre la vie politique et l'action administrative. Si les équilibres politiques ne relèvent pas de cette étude, il n'est pourtant pas possible de les dissocier du rôle que joue le ministre comme chef d'une administration ; ils en commandent l'ampleur et la durée sous les anciennes
républiques, je veux dire avant 1958, comme aujourd'hui. -
Typologie des cabinets
« Il n'existe pas un cabinet qui ressemble à un autre : c'est là un axiome fondamental. » Dans son irremplaçable étude sur les cabinets ministériels, Guy Thuillier insiste à juste titre sur cette diversité. De ce fait, dresser une typologie relève de la gageure et conduirait bien vite au catalogue tout analyste trop scrupuleux. Aussi faut-il par avance s'absoudre du péché qu'on s'apprête à commettre et avouer que, de propos délibéré, on sacrifie la précision à la tendance
et le détail à l'impression, et l'on pardonnera à l'auteur de ces lignes de dévêtir un instant la robe du professeur pour laisser s'exprimer le
chargé de mission auprès d'un ministre. -
Les rapports du ministre avec le Parlement et les partis
Dans l'angle perdu d'un couloir secondaire de l'Assemblée nationale sont trois modestes bureaux, l'un réservé au Président du Conseil depuis Premier ministre, l'autre à droite aux attachés, le dernier à gauche dit bureau des ministres avait jusqu'à ces derniers jours l'aspect d'une agence postale de province avec sa théorie de téléphones muraux portant en indicatif des libellés ministériels anciens « Guerre, Travaux publics, Intérieur, etc.. ».
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Les ministres entre eux : hiérarchie et collégialité
Lorsque est constitué un Gouvernement, l'usage s'est fixé depuis la IVe République d'en nommer les membres par un décret collectif, décret du Président de la République contresigné par le Premier ministre, ce dernier ayant été nommé par un décret individuel sans contreseing. L'ordre dans lequel sont rangés les membres du Gouvernement, les différences qui se relèvent entre leurs titres (ministres d'Etat, ministres, ministres délégués, secrétaires d'Etat), suggère qu'il existe entre eux quelque hiérarchie.
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Démissions et révocations des ministres sous la Ve République
On connaît la parole prêtée à Jean-Pierre Chevènement selon laquelle : « Un ministre ça ferme sa gueule. Si ça veut l'ouvrir, ça démissionne ».
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Que sont les ministres devenus?
Une impression de familiarité tout au moins pour ceux qui suivent l'actualité politique remplace souvent la connaissance du profil et du cursus des ministres. Des plus importants de nos hommes politiques on sait que, s'ils ne sont pas ministres, ils l'ont été et qu'Us le redeviendront.