Les pensées du design
- magazine : Echappées
- numero : 1 - décembre 2012
- date : 01 décembre 2012
- catégorie : Culture & arts
Sommaire
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Graffiti
Alexandra Menaut a mené une micro-enquête sur les graffiti dans l’espace public de la ville de Pau. Elle montre des graffiti prenant place dans des contextes variés soit de façon discrète, soit de façon à être vu et / ou lu par le plus grand nombre de passants.
- Agir en commun / Agir le commun. Comment configurer et constituer un “commun ” ?
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Ecrits pirates
Lanlan Su a mené une micro-enquête dans sa ville natale à Puyan en Chine. Elle s’est tout particulièrement intéressée aux annonces interdites par l’état ou diffusées par des particuliers sans le contrôle institutionnel. Souvent écrites à la main et sur des supports non réglementés, ces annonces offrent des services en tout genre : acheter de faux papiers (certificat, diplôme, permis de conduire), résoudre des problèmes d’ordre sexuel, trouver un hôpital clandestin, installer des conditionneurs d’air, louer un appartement ou encore interdire le stationnement.
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Le mensonge quotidien
« Ce que nous appelons quotidienneté n’est pas évidence, mais opacité, une forme de cécité, une manière d’anesthésie ». Georges Perec
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Les interphones & les boîtes aux lettres
Charline Humbert a mené sa micro-enquête en photographiant de nombreux interphones et boîtes aux lettres en marchant dans les rues de la ville de Pau. Ces objets ont été choisis car ils matérialisent la frontière entre les espaces public et privé. Ils rendent compte également de la façon dont les locataires ou les propriétaires utilisent les supports papiers (scotch, plastique, carton…) et écrivent leurs noms et prénoms (à la main surtout, à la machine) ainsi que des messages donnés à lire en plus de leur identité.
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La fabrique scripturale du monde
Le domaine de l’écriture est généralement saisi par les sciences sociales d’une manière très restrictive. En schématisant, les études
consacrées à l’écrit s’intéressent essentiellement à deux aspects : d’un côté, sa dimension textuelle, en privilégiant l’analyse des grandes œuvres de la littérature (ses formes, ses auteurs, ses professions...) ; de l’autre, sa dimension cognitive articulée aux politiques d’éducation tournées vers le développement des personnes. Il existe pourtant une quantité d’autres modes d’existence de l’écrit, beaucoup plus anodins et apparemment futiles, qui méritent d’être au centre d’explorations scientifiques tout aussi approfondies, même s’ils obligent à examiner des objets moins nobles que les « textes » au sens traditionnel du terme. -
Le pouvoir des capitales
La coexistence entre les capitales et les minuscules de l’alphabet latin n’a pas toujours été aussi paisible qu’on pourrait le croire. De sa création à nos jours, ces signes, qui entourent et écrivent notre existence, ont une évolution graphique complexe. En effet, bien que ces signes aient un espace physique, plastique et sémantique propre dans l’écriture, on remarque que dans une même matière textuelle — des manuscrits jusqu’aux outils numériques contemporains — leur relation peut varier entre harmonie et disharmonie. Cela m’a conduit à interroger les relations de pouvoir linguistiques et graphiques entre les capitales
et les minuscules. Après un bref rappel historique de ces formes et de leurs usages, nous porterons un regard sur notre environnement graphique et ses écologies; l’idée principale étant de montrer que
les lettres sont des organismes omniprésents et très puissants qui façonnent les paysages de notre existence. -
De l’usager au concepteur, et retour
Quelques éléments sur l’intégration de l’expérience des usagers dans les processus d’innovation
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Les chemins de la pensée — Entretien de Tim Brown
Tim Brown, dirigeant d’IDEO et co-auteur avec Barry Katz de l’ouvrage Change by Design, 2009 développe une approche du design renouvelant la relation entre le concepteur, celui qui fabrique l’objet et l’usager. Nous publions ici un entretien inédit de Tim Brown conduit par Art Kleiner, rédacteur en chef de la revue new yorkaise strategy+business.
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Le silence des signes – une archéologie de la céramique
La céramique, combinaison d’argile, de sable, d’eau et de feu, est la première matière créée par l’homme. Ses applications sont infinies :
l’écriture, l’architecture, l’équipement domestique, culinaire, sanitaire, religieux, militaire, aérospatial. Bref, la céramique occupe une place privilégiée dans tous les domaines de l’activité humaine et constitue par conséquent, un document — une archive, une mémoire — inestimable. -
Lettre à Richard Fauguet
Cher Richard,
J’avais d’abord pensé écrire un article de type « critique d’art » au sujet de ton intervention, dans le cadre du séminaire, au printemps dernier. Puis je me suis ravisée. Pour moi, ça ne « collait » ni avec ton travail (tu te définis justement comme un « colleur »), ni avec ta conférence. J’ai pas mal tourné autour du pot de colle Cléopâtre
— cet objet mythique issu des années 30 qui, depuis, traverse des générations de gamins mettant le nez dedans avec délectation. Ton boulot joue avec le temps, assemble, (re)stratifie, (bri)colle
et exhale cette odeur d’amande — simple et fine, plébéienne presque, raffinée. Du Supermarché à Liz Taylor… Quelque chose comme « une archéologie de la petite et, éventuellement, de la grande histoire : collage, recollage, contre-collage » (je te cite). -
Arte Povera & Archéologie – L’éternel retour aux sources
« Semblable au conquérant au soir de ses conquêtes, qui se penche sur les terres de l’Empire et découvre l’humble bonheur des hommes. »
Antoine de Saint-Exupéry -
La tracéologie ou comment rendre visible l’invisible : étude de traces microscopiques sur des outils préhistoriques
L’observation à fort grossissement et l’étude des traces d’utilisation sur les outils préhistoriques en silex a donné son nom à une discipline : la tracéologie. Par la suite, le champ d’application de cette science a été répandu sur d’autres matières premières, comme l’os ou le métal, et pour toutes périodes chronologiques. L’analyse
de ces indices (stries, écaillements, émoussements, polis…) permet de reconstituer le mode de fonctionnement des outils, d’avoir des
indications sur la matière travaillée et dans certains cas, de proposer des hypothèses sur la finalité du geste. Avant la proposition de
cette méthode par Sergei A. Semenov dans les années 1930, le seul moyen de classer les outils préhistoriques était de les comparer aux outils modernes ou ethnographiques, et de les lister par types. La tracéologie permet d’avoir un regard moins subjectif sur la fonction des outils. Au Néolithique, l’étude de ces traces présente un intérêt particulier puisque, avec le développement de l’élevage et de l’agriculture, les outils sont de plus en plus diversifiés. Par la reconstitution des gestes, nous abordons les savoir-faire et les modes de vie de ces sociétés. -
Objets Esthétiques non Identifiés
Le réseau et les strates temporelles de visibilité