Les Veuves de Steve McQueen
- magazine : Les Fiches du Cinéma
- numero : 2131 - novembre 2018
- date : 12 novembre 2018
- catégorie : Culture & arts
Sommaire
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Crazy Rich Asians de Jon M. Chu
Une Américaine d’origine chinoise rencontre la famille
de son petit ami à Singapour : une richissime dynastie...
D’un prodigieux postulat en forme de constat sur
les mutations de notre époque, Jon M. Chu fait une petite
comédie sentimentale plaisante mais convenue. -
Family Film de Olmo Omerzu
À vouloir froidement théoriser les fêlures
intrafamiliales, Olmo Omerzu accouche d’un sinistre
prototype de film, multiplie les enjeux et les fausses
pistes, et envoie tout valdinguer dès qu’il s’agît
de s’y engouffrer ou plus simplement d’y croire. -
Heureux comme Lazzaro de Alice Rohrwacher
Étonnant chef-d’oeuvre que ce film qui déconstruit
patiemment ses oripeaux pastoraux et véristes, pour
atteindre des sommets apicaux de douceur et de dureté
mêlées, avec une limpidité de parabole et une emprise
sur le réel d’une prégnance étourdissante. -
High Life de Claire Denis
Après son passage inattendu du côté de la comédie, Claire
Denis revient à nouveau là où on ne l’attendait pas :
dans l’espace. Et ce voyage prend la forme d’un objet
froid et hermétique, autant que cohérent et fascinant,
que l’on observe à distance mais non sans intérêt. -
Kursk de Thomas Vinterberg
Le 12 août 2000, une série d’explosions envoie par
le fond le sous-marin Koursk. Doté d’un casting
international, le Danois Thomas Vinterberg s’attache à
décrire l’échec humain, plus que politique, du sauvetage
des survivants. Mais le suspense n’est-il pas de trop ? -
Nous, Tikopia de Corto Fajal
Après 3 000 ans de vie en autarcie, les habitants de l’île
de Tikopia doivent faire face aux nouveaux défis que
suppose l’intrusion de la modernité dans leur univers.
Des questionnements pertinents, malheureusement
minés par un lyrisme excessif et manichéen. -
Sale temps à l’hôtel El Royale de Drew Goddard
1969. Quatre individus aux identités et motivations
douteuses prennent une chambre à l’hôtel El Royale.
Récit choral démonstratif et tarantinesque, le nouveau
film de Drew Goddard se fait, en allant, la chronique
pas si vaine du désenchantement des années Nixon. -
Samouni Road de Stefano Savona
S. Savona plante sa caméra dans une famille brisée par
la barbarie. Un document fascinant par son entrelacement
de régimes d’image, ce qui en fait sa force première
(la sidération des changements de rythme) et sa légère
limite (le risque de trop-plein d’informations). -
The Spy Gone North de Yun Jong-bin
Dans les années 1990, un espion sud-coréen est chargé
d’enquêter sur le programme nucléaire nord-coréen.
En s’inspirant de faits réels, ce foisonnant récit
d’espionnage au suspense haletant apporte un éclairage
judicieux sur le conflit entre les deux Corées. -
Un amour impossible de Catherine Corsini
C. Corsini adapte le roman de Ch. Angot, genèse
d’une passion synonyme d’oppression sociale. Aux
antipodes du “feel good movie”, cette fresque indigeste
ne rend pas hommage à la plume sèche et efficace
d’Angot, mais offre un rôle bouleversant à Efira. -
Un homme pressé de Hervé Mimran
En rééducation après un AVC qui l’a laissé aphasique
et amnésique, un businessman est amené
à reconsidérer sa vie. Hervé Mimran livre ici
un déroulé sans inventivité de toutes les ficelles
éculées de la comédie dramatique grand public -
Carmen & Lola de Arantxa Echevarría
Adolescentes espagnoles, Carmen et Lola tombent
amoureuses. Mais leurs proches ne l’entendent pas
de cette oreille. Si les actrices sont d’un naturel
confondant, et l’immersion passionnante dans
la communauté gitane, le récit manque de puissance. -
Célébration de Olivier Meyrou
Des ateliers de l’avenue Marceau aux coulisses
des podiums, de derniers croquis en derniers
défilés, le documentariste Olivier Meyrou filme
avec tendresse un Yves Saint-Laurent au crépuscule
de sa carrière, fragile et tourmenté. -
Les Chatouilles de Andréa Bescond et Éric Métayer
Une danseuse, violée enfant et qui se sent “comme le cygne
qui meurt” commence une thérapie. Un propos qui aurait
pu être passionnant mais se délite dans un récit qui
mêle le rire et l’émotion, l’horreur et l’imaginaire,
les flash-backs et le présent, sans trouver le ton juste. -
Chien de garde de Sophie Dupuis
Entre ses études et un job de collecteur de dettes
de drogue, JP veille sur sa mère alcoolique et son frère
hyperactif, tout en rêvant d’une vie nouvelle avec
sa petite amie. Un premier film imparfait mais dynamique,
porté par de belles performances d’acteurs.