Lignes décoloniales
- magazine : Multitudes
- numero : 84 - 2021
- date : 30 septembre 2021
- catégorie : Monde & société
Sommaire
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Chili
Un oui politique
à une aventure poétique -
Pas par hobby, mais par survie !
Paysannes et ouvrières agricoles indiennes aux prises avec les réformes agraires et la crise pandémique
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Timothée Pugeault
Portrait du lanceur d’alerte en artiste
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Parce que la colonialité est partout, la décolonialité est inévitable
À l’occasion d’un de mes séminaires réguliers dédié à la pensée décoloniale, une doctorante a formulé ce qui constitue peut-être l’une des meilleures introductions au sujet qu’il m’ait été donné de lire. Au milieu de son texte, elle écrit cette phrase sans équivoque : « la colonialité est loin d’être derrière nous: elle est partout autour de nous1.»
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Généalogies du féminisme décolonial
En femmage à María Lugones
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Le féminisme décolonial en Abya Yala
Pour aborder le féminisme décolonial, je me situe politiquement du point de vue d’Abya Yala – comme le peuple kuna nommait ce continent avant la colonisation – car c’est sur ce continent que le féminisme décolonial est né. J’aborderai dans la première partie de ce texte ce que nous considérons comme les principales sources du féminisme décolonial : les courants critiques du féminisme de la région – dont je fais partie –, et le tournant décolonial. Dans la se- conde partie, j’aborderai ce que je pense être les principaux apports du féminisme décolonial.
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Subalternité et invention politique dans les quartiers populaires
À partir des travaux de Daho Djerbal
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Peut-on décolonialiser le rêve de la valeur, rêve du Blanc en Afrodystopie ?
Comme l’écrit Valentin Yves Mudimbe, « échapper réellement à l’Occident suppose d’apprécier exactement ce qu’il en coûte de se détacher de lui, cela suppose de savoir jusqu’où l’Occident, insidieusement, s’est approché de nous ; cela suppose de savoir, dans ce qui permet de penser contre l’Occident, ce qui est encore occidental ; et de mesurer en quoi notre recours contre lui est encore une ruse qu’il nous oppose et au terme de laquelle il nous attend, immobile et ailleurs1 ».
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Ouvertures du décolonial à l’âge du Plantationocène
Habitant·es des Empires, certain·es d’entre nous avons pu croire que nous savions ce qu’était la colonisation. Les histoires que nous avions apprises nous disaient que l’antico- lonialisme nous en avait fait sortir. Nous croyions être entrées dans une ère postcoloniale. Comme toujours, nous avions à moitié raison, et à trois-quart tort. Les revendications qui ont émergé au titre du décolonial aident peut-être à préciser en quoi, et à repousser un tant soit peu nos mécompréhensions1.
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Appropriation- réappropriation, délestage, décalage
Je souhaiterais poursuivre et préciser une réflexion entamée il y a quelque temps autour de l’idée de décentrement rapportée à la perspective décoloniale.
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Covid-19 a accéléré le basculement planétaire post-fossile
Hors-Champ
- L’autre société des séries TV
- L’héroïsation de l’immoralité dans les séries TV
- Les nouvelles ressources de l’anticipation stratégique
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Arabella of Sadness
Elle a les cheveux roses, comme une sorte de Harley Quinn black. Cliché symbolique de la « féminité », le rose bonbon en 2020 a tourné à l’amer. Le rose d’Arabella est un rose de mil- léniale drag ordinaire, post-punk et blasée, un rose qui exhibe l’artificialité de son cliché, pour le renvoyer en boomerang au regard masculin qu’elle ironise. Rose miroir. Le visage d’Arabella lui-même est étrangement affecté par le contraste des couleurs, sa peau noire devient presque irréelle au contact du rose, comme un masque de sphinx émacié, à la beauté bizarre et supérieure, noire déité égyptienne rétro-futuriste, alien urbaine.