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Jaquette Littératures de l’Inde

Littératures de l’Inde

  • magazine : Europe
  • numero : 864 - 2001
  • date : 01 avril 2001
  • catégorie : Culture & arts

Sommaire

  • Les printemps profonds de la vie

    L’Inde fascine et déconcerte le voyageur occidental. Elle ébranle nos certitudes, trouble nos repères, nous bouscule entre stupeur et ravissement, bonheur et malaise, enthousiasme et vertige.

    par Jean-Baptiste Para
  • Les langues de l’Inde

    Plus de 1 600 langues et dialectes sont parlés en Inde et la Constitution indienne reconnaît aujourd’hui une vingtaine de langues officielles.

    par Alain NAdaud , Vilas Sarang
  • Tradition et modernité

    Entretien avec Nirmal Verma et Sunil Gangopadhyay

    par Jean-Baptiste Para , Nirmal Verma , Sungil Ganpodadhyay
  • La nouvelle indienne

    Préliminaires

    par Amitav Ghosh
  • Au bord de la rivière

    Une petite rivière serpentait au pied du coteau dénudé qui ressemblait à une énorme noix mal formée.
    Les berges de la rivière étaient cachées entre les arbres de la jungle dont les branches s’inclinaient très bas sur le sol. Des plantes rampantes s’enchevêtraient dans le sous-bois, enveloppant la rive d’un sombre et terrifiant linceul, même en plein jour.

    par S.K. Pottekkat
  • Shikar

    Un par un, ils émergent du gouffre sombre au pied de la colline.
    Leurs cheveux n’ont pas reçu l’huile et ils ne portent qu’un pagne autour des reins. Ils sont si nombreux, un groupe après l’autre! Plus loin, à côté de la colline, il y a leur village à peine visible.

    par Gopinath Mohanty
  • Dépossédée

    Il n’est pas ici, il s’en est allé. Mais n’était-il pas ici à l’instant? N’a-t-il pas pressé son visage contre le mien pendant que je lui caressais le cou, calmant l’échauboulure de son épaule? Ses cheveux
    humides avaient une légère odeur âcre de transpiration. Et comme il me regardait de ses yeux qui clignotaient, gonflés de sommeil! Mais ces gens ne voudraient jamais le croire.

    par Kishori Charan Das
  • La chasse

    Le lieu s’appelle Gomo, sur la ligne de Daltonganj. Autrefois, les trains s’arrêtaient ici. L’arrêt coûtait-il trop cher? Maintenant dans la gare, dans les logements de fonction et les huttes des coolies, on voit des vaches et des chèvres.

    par Mahasveta Devi
  • Les dits de Haji Gul Baba Bektashi

    Toute la nuit, on avait chanté sous ma fenêtre des qavvali en turc d’Azerbaïdjan. Peu avant l’aube, les voix s’estompèrent, puis finirent par s’évanouir dans les brumes du Caucase.
    Quand le soleil parut, je sortis de l’auberge et cherchai des yeux le grand oiseau Rux dans le ciel. Mais au lieu du Rux, je vis venir à tire-d’aile du Mont Ararat une colombe, tenant en son bec une lettre. Elle se posa sur le samovar mis à chauffer sur un réchaud dans un coin de la cour, sous une vigne vierge.

    par Qurrat Al-Ain Haidar
  • Rue de la Puanteur

    Tenez bien votre mouchoir contre vos narines, cette ruelle est vraiment très très sale… Peut-être que même le mouchoir ne fera pas grande différence.

    par Krishina Baldev Vaid
  • Les profondeurs de la nuit

    Bano arrivait après avoir franchi trois sentiers qui reliaient nos maisons. Elle voulait aussitôt savoir:
    — Qu’a-t-on pu apprendre? As-tu des nouvelles?

    par Nirmal Verma
  • Les rochers

    L’histoire a lieu à l’issue de la dernière guerre atomique.

    par O.V. Vijayan
  • L’homme-tigre

    Au bureau, la vente de tiffins 1 a lieu de 13 heures à 14 heures. On raconte qu’à une époque, elle se prolongeait jusqu’à 14 heures 30. Mais alors, le bureau n’ouvrait lui-même qu’à 11 heures.

    par Ashokamitran
  • Un cheval pour le soleil

    C’est au sujet de ce bon à rien de Venkata — son vrai nom c’est Venkata Krishna Joisa — qu’au bout de quatorze ans, je vis un beau jour surgir devant moi sur la place du marché. Il ne me reconnut pas.

    par U.R. Anantha Murthy
  • La dernière nuit

    Sat Pal, S. P. Anand, Satti ou Pali, voilà les noms de celui qui est mort. Lorsque je suis entrée dans cette maison, après mon mariage, il était mon beau-frère, selon les liens de parenté établis par la
    société. C’était un gamin. Il jouait au ballon, boudait pour un rien et refusait de manger le plat qu’on lui préparait. Mais selon les liens que crée la vie, il est devenu mon fils, mon frère et mon amant.

    par Prem Prakash
  • Le cahier d’Abraham

    « Qui ne comprend rien n’aime rien. Qui ne sait rien faire ne comprend rien. Qui ne comprend rien n’est bon à rien. Mais celui qui comprend peut même aimer. Il est toujours vigilant. Il aperçoit tout. C’est l’essence du savoir à l’intérieur d’une chose qui augmente l’amour qu’on éprouve pour elle… Qui imagine que les autres fruits sont mûrs au même moment que les fraises n’est pas capable de comprendre ce qu’est un raisin. »

    par Dilip Chitre
  • La truie

    Il était environ six heures trente du soir quand la truie est venue me parler. J’estimais à une quinzaine au moins les petits dans son ventre gonflé. Elle s’était vautrée dans un fossé et l’eau boueuse faisait luire son dos noir. Sous son ventre pendaient ses mamelles recouvertes de boue comme des stalactites.

    par Ambaï
  • Excitation

    Le vent du soir soufflait fort, par rafales. Les feuilles des cocotiers bruissaient au rythme harmonieux du flot. Prakash se tenait là, debout au bord de la mer. On arrosait les plantations. Indu et Anjani, des pots à la taille, s’affairaient autour des jeunes cocotiers. Elles tiraient de l’eau d’un puits près de la mer.

    par Pundalik Naik
  • Une nuit

    Et s’il recevait un coup violent sur la tête pendant son sommeil?
    Ou si une machette s’enfonçait dans son corps sans qu’il puisse le prévoir? Stephen se réveilla en sursaut. Il ouvrit des yeux encore lourds de sommeil et fixa avec méfiance le lit d’en face. Lingpao était couché, les jambes étendues. Il n’avait pas bougé du tout. Stephen respira un peu mieux, puis il pensa: il ronfle si fort toutes les nuits, maintenant il est couché là comme s’il ne respirait même pas, est-il encore éveillé?

    par Keisham Priyokumar
  • Le moulin

    Il était aveugle.
    Pour tout moyen de subsistance il ne possédait que son moulin. Il s’appelait Govind Babu. Sa soeur, veuve, demeurait avec lui et l’aidait au travail. Il se tenait sur une vieille chaise rouillée et,
    devant lui, pendait une grande balance avec laquelle il pesait blé et farine. Tout à côté s’entassaient les poids. Sa soeur s’asseyait toujours par terre, à proximité de la balance, le dos contre le mur du
    moulin. Lorsqu’un client survenait, elle se levait pour peser la farine. On l’appelait Tantine.

    par Dhruv Shukla
  • La poésie par Shri Shri , Nagarjun , Dina Nath Nadim , Amrita Pritam , D. Balagangadhar Tilak , Suresh Joshi , Nissim Ezekiel , Popati Hiranandani , Lokenath Bhattacharya , Jayanta Mahapatra , Ismaïl , A. K. Ramanujan , Raghuvir Sahay , Ayyappa Paniker , C. Narayana Reddy
  • La poésie par Arun Kolatkar , Nirmalprabha Bordoloï , Sunil Gangopadhyay , Kedarnath Singh , Keki N. Daruwalla , Dom Moraes , Ravji Patel , Padma Sachdev , Sitanshu Yashashchandra , Girdhar Rathi , Arvind Krishna Mehrotra , Mangalesh Dabral , Namdeo Dhasal , Jyoti Lanjewar
  • La poésie par Joy Goswami , Shikhamani , Gagan Gill
  • Lettre édifiante et curieuse du Tamil Nadu

    Au cours d’un colloque sur Descartes organisé à Madras par la Faculté de philosophie des Jésuites, à mi-chemin de mon séjour en Inde, j’ai fait la connaissance de l’un d’entre eux qui célébrait ses
    soixante ans passés au Tamil Nadu. C’était autour d’un café sévère et d’une poignée de biscuits secs ; cette rencontre a changé mon Inde

    par Eric Auzoux
  • Le regard sensible de Nirmal Verma

    J’évoquais dans ma dernière chronique le grand roman de l’écrivain chinois Gao Xingjian, La Montagne de l’âme et ce qu’on y découvre de très nouveau, pour un lecteur occidental, cette alliance de réalisme et de rêve — dirai-je en simplifiant beaucoup — qui
    élargit des horizons multiples. Bien sûr, en donnant au mot horizon tous ses sens : le sens de l’immensité géographique, celui de l’exploration
    terrestre, celui du voyage intérieur et des interrogations ou des découvertes personnelles

    par Pierre Gamarra
  • Une barque heureuse de se perdre

    En 1947 un livre me tomba sous la main, édité en Suisse (les Trois Collines appuyèrent la résistance intellectuelle). Cela s’intitulait : Domaine grec. Cette Grèce-là, j’en étais affamé et je la dévorais
    avec une sorte de vertige. Elle était à mille lieues des manuels scolaires et ne possédait pour tourisme que celui de son antiquité, d’Homère aux Tragiques et aux Philosophes.

    par Charles Dobzynski
  • Théatre : dans la cour des grands

    On ne peut que se réjouir que le Théâtre National de Chaillot, celui de Vilar et aussi de Vitez, ne soit pas devenu purement et simplement un théâtre consacré à la danse.

    par Raymonde Temkine
  • Le cinéma : une vision contemporaine du monde noir

    Boesman et Lena, tiré d’une pièce du dramaturge sud-africain Athol Fugard, est le dernier film réalisé par le vétéran américain John Berry avant son décès le 29 novembre 1999 à l’âge de 82 ans.

    par Raphaël Bassan
  • La musique : de l’an zéro à l’an un

    Jean-Christophe Marti, Maurice Ohana

    par Martine Cadieu
  • Les arts - Trésors du Tanaïs

    En 1697, à l’âge de vingt-cinq ans, Pierre le Grand entreprit un périple de seize mois à travers l’Europe.

    par Jean-Baptiste Para

A propos du magazine

Europe
Europe La revue EUROPE a été fondée par Romain Rolland René Arcos, l'un de ses premiers animateurs parmi lesquels on compte Jean Guéhenno et Jean Cassou, expliquait ainsi le choix du titre : "Nous disons aujourd'hui Europe parce que notre vaste presqu'île, entre l'Orient et le Nouveau Monde, est le carrefour où se rejoignent les civilisations. Mais c'est à tous les peuples que nous nous adressons [...] dans l'espoir d'aider à dissiper les tragiques malentendus qui divisent actuellement les hommes". Jusqu'en 1939 où elle est suspendue à l'annonce de la signature du Pacte germano-soviétique, elle suit la route des communistes dans le combat anti-fasciste. À partir des années cinquante, Europe paraît sous la forme de numéros spéciaux et devient une revue littéraire de référence. La revue Europe a publié les textes d'auteurs aussi divers que Aragon, Jean-Richard Bloch, Céline, Emile Danoën, Jean Giono, Panaït Istrati, Tagore, Tristan Tzara...

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