Marseille quartier nord, Capitale de la jeunesse

Sommaire

• La guerre ?

  Le mot terrifiait, il semble avoir été désactivé.
  Prenons-le au sérieux.
  On s’effraie.

  par M.B.
• Le multiplicateur, vous dis-je!

  Sur une erreur qui a défrayé la chronique de ce mois de janvier 2013.

  par Yann Moulier Boutang
• Monogrammes 15* “De L’Impossible”

  Lentement, discrètement, l’« impossible » est devenu une catégorie prégnante de notre pensée depuis un moment qu’on peut dater du tournant de l’autre siècle. En 1873 Rimbaud écrit « l’Impossible » pour parler d’une perte irréparable survenue dans « les marais occidentaux ». En 1899, à l’annonce de la condamnation de Dreyfus, Zola écrit « je suis dans la terreur sacrée de l’homme qui voit l’impossible se réaliser ».

  par Jean-Luc Nancy
• New York New York Toujours inondée

  Bonjour tout le monde, c’est Avital, votre correspondante new-yorkaise. Comme la Créature du marais, j’émerge lentement de l’inondation de 2012. Afin de me sécher et de réfléchir à ce qui s’est passé à New York, New York, j’ai dû me retirer des lieux, m’abandonner à une position méditative dans un autre centre urbain. C’est ce que je fais souvent, je viens à Paris pour assister au passage à l’année nouvelle, pour voir mes amis, et me remettre en marche, en me préparant à la nouvelle moisson de projets pour l’année à venir, dans le recueillement je regarde ce qui vient et ce qui a été.

  par Avital Ronell
• Marseille quartiers nord, Capitale de la jeunesse

  Les images ont une forme d’évidence – elles sont presque familières, elles sont presque douces, elles sont presque tranquilles. Ce sont des images du quotidien, dans le rythme des jours on dirait, et sans brutalité – pas d’instant volé et même ce serait plutôt le contraire, y règnent un calme, un accord : la vie circule.

  par Béatrice Leca
• Brume nette, Le Musée du Louvre-Lens

  Les architectes de l’agence Sanaa, Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa, associés à Tim Culbert, viennent de déposer sur un terril plat du pays des houillères, dans un environnement plutôt maussade, une oeuvre évanescente, fugitive et pourtant décidée, nette et froide comme le métal : l’antenne locale du musée du Louvre.

  par François Chaslin
• Le caddie de Sisyphe

  Ce que j’aime, lorsque je vais au supermarché, c’est écouter la musique, ce lointain fond sonore qui réveille parfois des souvenirs insoupçonnés. Alors je me laisse porter de carottes en poissons panés, oubliant un instant la lumière blafarde et le grouillement sibyllin de la foule des inconnus qui, comme moi, s’abrutissent à labourer les rayons à la force de leur caddie.

  par Aude Gaboriau
• Note on the circus ou Ivan Mosjoukine Le Magnifique

  C’est rien ça ne paie pas de mine quand on arrive c’est bricolé c’est pauvre ça ne cherche pas à plaire à dissimuler à séduire, c’est comme ça, il y a quelque chose d’affiché, de fièrement maladroit de fièrement indifférent, quelque chose de joueur : il y a une proposition. Le théâtre est petit, les lumières faibles et blanches on dirait un garage, la salle reste éclairée, on entre c’est déjà commencé quelque chose est déjà là, qui tourne depuis toujours : une annonce un appel, lointain et qui se répète, une annonce adressée aux spectateurs, une annonce par laquelle le spectacle continue en boucle, indifférent aux gens qui s’assoient puisque maintenant ce n’est plus le jour ni la nuit, puisqu’on est là, puisqu’on est entré dans le spectacle.

  par Béatrice Leca