Miquel Barceló
- magazine : Art Absolument
- numero : 70 - 2016
- date : 29 mars 2016
- catégorie : Culture & arts
Sommaire
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Vitry burlesque
Dans le cadre d’une saison « burlesque » initiée
par les Écoles municipales artistiques
(EMA) de Vitry-sur-Seine, la galerie Jean-
Collet s’empare de ce thème « pour de rire »
en une vingtaine d’oeuvres contemporaines
comme des grandiloquences triviales. Le
bOurlesque de l’exposition fait du bourrelet
et de l’excès sans objet une mécanique du
rire qui exhibe les rires mécaniques. -
Dansaekhwa
L’art de l’esprit, de la texture et du geste
du Dansaekhwa, longtemps confiné dans
la seule Corée du Sud et dénué d’équivalent
en Occident, fait depuis peu l’objet
de grandes attentions. Au Domaine de
Kerguéhennec, l’ascétisme mu en esthétique
de ses figures prééminentes vient
dialoguer avec la sculpture toute en énergies
élémentaires de Shim Moon Seup. -
L’enfance fait salon au Grand Palais
Le Salon International du Livre Rare, de l’Autographe,
de l’Estampe et du Dessin réunit et
propose d’acquérir ouvrages rares et oeuvres
graphiques, constituant des éléments tangibles
de notre mémoire collective. Avec
le Fonds Patrimonial Jeunesse de l’Heure
Joyeuse pour invité d’honneur, c’est autour
du thème double de l’enfant et de l’enfance
que s’articule la 28e édition de cette foire. -
Drawing Now
10 ans de dessin contemporain
-
Kounellis
« I l s’habillait de vêtements de pourpre,
de souliers de bronze et d’une couronne
delphique. Il portait des cheveux longs, et
gardait toujours la même gravité de visage.
Quiconque le rencontrait croyait croiser un
roi » : s’il s’agit là d’un portrait d’Empédocle,
le philosophe grec d’Agrigente, en Sicile,
tracé par Favorinus d’Arles, ce pourrait tout
aussi bien être une description de Jannis
Kounellis, l’Agamemnon de l’Arte Povera
italien, se promenant dans Rome en mordant
une bougie posée sur du métal. -
Miquel Barceló
Après Anselm Kiefer, Miquel Barceló envahit le Musée Picasso et la BnF avec
une double monographie, qui le montre à la fois en graveur paléolithique et en
potier néolithique, capable de recréer une caverne des idées au coeur de l’acier
et du béton. À l’heure du retour à la terre, ses attitudes deviennent formes. -
Seydou Keïta
Après les monstres sacrés que sont Richard Avedon, Robert Mapplethorpe,
Raymond Depardon ou Lucien Clergue, le Grand Palais dédie pour la première
fois une rétrospective à un photographe africain, Seydou Keïta. L’exposition
comporte plus de 300 oeuvres, parmi lesquelles des tirages d’époque de petit
format extrêmement rares, ainsi que de grands clichés plus tardifs dont Seydou
Keïta a supervisé le développement. Le photographe bamakois demeure l’un des
chroniqueurs les plus importants de la modernisation de la société malienne au
tournant de l’Indépendance et, in fine, un grand portraitiste du XXe siècle. -
La Fondation Zinsou
« L’art est ce qui cimente le mieux les idées et les peuples », écrivait l’artiste
ivoirien Frédéric Bruly Bouabré. Marie-Cécile Zinsou a bien entendu son message,
et le « ciment » contemporain de la structure qu’elle dirige au Bénin ne recouvre
pas, bien au contraire, la terre rouge des anciens royaumes du Dahomey. Elle
révise ici certains préjugés, qui semblent parfois s’accrocher à cette terre plus
profondément que les fondations des palais royaux d’Abomey eux-mêmes. -
Omar Ba
Dans le fourmillement noir-blanc, des histoires de bêtes humaines, des figures sans visages.
D’y voir révélés les dessous du pouvoir nuit à la tranquillité de l’oeil. Ça bouscule, ça culpabilise,
ça fait peur de regarder nos nuits d’injustice, de violence, d’oppression. Face-à-face dérangeant
qui allume dans le règne du noir quelques éclats de colères rouges et de consciences bleues. -
Eddy Kamuanga Ilunga
« Trop high-tech », l’artiste
congolais de 24 ans a décidé
d’appuyer sur pause pour se
connecter à son passé. -
Namsa Leuba
Mère guinéenne, père suisse, Namsa Leuba, 33 ans, observe un rituel artistique « sang pour
sang » personnel, syncrétisme d’ingrédients extraits de son double héritage. Ses photographies
mises en scène dans la nature ou en studio questionnent la représentation de l’identité
africaine à l’aide d’accessoires, couleurs, gestuelle. Un théâtre envoûtant. -
Bandjoun Station
Germain Noubi, le tout jeune directeur de Bandjoun Station, créé en 2007 au
Cameroun par Barthélémy Toguo – qui continue de l’accompagner –, revient
sur la dynamique du lieu, englobant l’échange avec d’autres acteurs en Afrique
comme une nécessité. -
Noémie Goudal
Images fabriquées
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Gérard Fromanger
Après l’exposition Figuration narrative en 2008 au Grand Palais, le MNAM-Centre
Pompidou présente une rétrospective inédite de son oeuvre, un parcours thématique
composé par le commissaire Michel Gauthier où éclate toute la vitalité de
cinquante ans d’une création mue par un double ressort – « la passion picturale
et le souci du monde ». Sa Peinture d’histoire en fait voir De toutes les couleurs. -
Abstraction visitée
En un corpus resserré d’oeuvres de quatre tenants de l’avant-garde française
des années 1970, structuré autour du groupe Supports/Surfaces pour mieux
s’en défaire, Passages relit et délie le discours canonique sur les intentions
purement formalistes de l’époque. Ses vacillements avérés dès lors singularisent
les parcours de Vincent Bioulès, Pierre Buraglio, Louis Cane et Christian
Jaccard. Et montrent, plus que « l’art pour l’art » prôné par la doctrine de
Greenberg, la vocation d’un art avec l’art – avec son histoire et avec l’artiste…