Nos enfants, les instits, Peillon, et nous
- magazine : L'impossible
- numero : 11 - 2013
- date : 01 mars 2013
- catégorie : Actualités
Sommaire
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Habemus Budgetum !
Ce n’est pas vraiment de la fumée blanche qui est sortie de la curie européenne des chefs d’État et de gouvernement après un an de tergiversations. Ce n’est pas non plus de la fumée noire. C’est la grisaille habituelle. Prière de s’en contenter.
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Notre école
Il y a quelques mois, une cinquantaine d’enfants de quatre ou cinq ans se retrouvaient gare Montparnasse, à huit heures du matin. Petites valises colorées, marquées d’autocollants fluo à leurs noms, attente excitée dans le hall immense, recommandations, bonbons, dernières recommandations, et puis adieux sur le quai : en route pour l’aventure. Deux institutrices d’une école maternelle parisienne, cette année encore, emmenaient tous leurs élèves en classe de mer. Il y a quelques semaines, dans la salle des maîtres, dans leurs classes, ces deux institutrices se demandaient combien de temps encore elles auraient le désir d’exercer leur métier. Si elles en avaient encore le désir.
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Du fer, rien que du fer, mais que faire ? Paris a mal au ventre
L’ancien carreau des Halles est en plein chambardement, pour la troisième fois dans l’histoire de ce site. Pour la troisième fois, Paris a mal au ventre, affreusement mal au ventre. Et je me souviens du dessin qu’avait donné Jean-Claude Castelli pour appeler au concours de contre-projets organisé en 1980 par la nouvelle génération des architectes, ce concours qui fit événement et suscita l’envoi de 600 propositions gratuites, bénévoles, accourues du monde entier et signées des
plus grands noms. -
L’arbre, le verbe et la lumière
Au début du Sacrifice, le beau film d’Andreï Tarkovski (son septième et dernier), nous voyons un homme et son fils planter un arbre au bord de la mer. L’arbre est sec et l’enfant muet, suite à une opération des cordes vocales. Le père raconte à son fils une légende japonaise selon laquelle un arbre sec que l’on arrose régulièrement finit par reprendre vie, si l’on y croit très fort.
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La Table
Le ciel est haut, la terre est basse, plate et pareille à une table dit Anaximène, avec le lit les seuls à être à la bonne hauteur, pour tracer les figures en longitude et latitude, mesurer la distance de la lune au soleil et retour, celle des étoiles super mobiles ou fixées comme des clous à la voûte, une carte millimétrée et toutes les aberrations plus les impressions dans l’air, parfois d’une manière, souvent d’une autre.
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La mort abandonnée
Comment vivre les moments comme la mort annoncée, la mort qui vient sans savoir quand ? Laissons de côté les meurtres et les accidents subis.
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Sauvages
Ça a commencé par les trèfles. Les trèfles à quatre feuilles. Les talus, au bord, c’est souvent là qu’ils vivent, s’ébattent discrètement. Rarement au centre d’une belle touffe rondement poussée, au pelage dense comme un gazon. Le trèfle à quatre feuilles est un trèfle un peu loupé, qui aurait frayé avec de la poussière, du sainfoin, des gaz d’échappement ou de la minette. Sa quatrième feuille est en quelque sorte la marque d’une anomalie.
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Du mariage pour tous à la loi trans (cette loi je l’attends depuis quarante ans) ...
S’il y a une chose que savent les trans, c’est que pour un coup de poing donné à un homo, les trans s’en prennent dix. Techniquement la loi du « mariage pour tous » concernait aussi les trans : une personne vivant dans une identité féminine va pouvoir épouser son compagnon sans passer par ne opération de réassignement sexuel (et la stérilisation que ça implique).
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Taxi ! Fragments de la vie mobile
Quand j’étais enfant je disais que je voulais être patron mais juste pour ne pas avoir de patron. Je devais avoir une vocation inconsciente parce que j’ai fait des études de droit. J’avais un ami qui faisait médecine et un jour il me dit : j’ai vu un film qui m’a fait penser à toi. C’était Extérieur, nuit.