Numéro 7
- magazine : L'impossible
- numero : 7 - 2012
- date : 01 septembre 2012
- catégorie : Actualités
Sommaire
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Hollande le vrai changement à ne pas rater
François Hollande qui esquive l’obstacle ? Toute la presse pratique ce type de harcèlement depuis trois mois. Dans une vieille chanson alsacienne on raillait le Hans de Schnokelock : « Tout ce qu’il veut il l’a et ce qu’il a il n’en veut pas et ce qu’il veut, il ne l’a pas ! » Visiblement les médias ne connaissent pas la chanson : quand le président sortant annonçait une mesure par heure et gesticulait, on vitupérait la sarko-anxiété borderline.
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Histoire(s) de Yolande Zauberman
J’étais enfant à Paris avec mes parents, et ma grand-mère qui ne parlait que yiddish, et que j’adorais. On vivait dans un très grand appartement et je passais mon temps cachée sous le piano… C’était un ancien appartement d’ambassadeur que mes parents avaient loué. Ils étaient revenus en Pologne après la guerre, chacun de son côté, ils ne se connaissaient pas, même s’ils étaient cousins un peu éloignés. Je suis leur dernier enfant, eux qui s’appellent Marie et Joseph, qui ont survécu à la guerre de manière quasi-miraculeuse, l’un et l’autre. Mon père est parti en Russie avec un bout de l’armée polonaise et ma mère est restée avec sa mère pendant toute la guerre. Et elles ont réussi à être sauvées tout le temps.
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Souviens-toi... l’été dernier
Avital et Pierre au rapport, rentrés à New York et Paris, miraculés d’une expérience limite : la vacance. Notre santé mentale (on ne rit pas) faillit bien y rester. Sommes-nous donc les seuls à attendre en apnée le retour de la vieille routine, si dérisoire, usante, ruineuse soit-elle ? Certes, nous avons eu chaque été tout loisir d’observer au télescope les exotiques estivants. Leur planète est si animée par le chassé-croisé de ses deux espèces principales – Juilletistes et Aoûtiens – qu’on entendait presque le claquement des tongs. Mais, cette année, soucieux d’augmenter notre capacité adaptative comme les pinsons de Darwin, nous avons accepté cette mission de L’Impossible : évacuer la salle de lecture pour vaquer, ou vaguer.
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À corps perdu : un portrait de Sebastian Rodriguez
Il n’est ni un sportif comme les autres, ni un handicapé comme les autres. Champion olympique – il a débuté sa carrière avec cinq médailles d’or aux Jeux paralympiques de Sydney en 2000 –, il a perdu l’usage de ses jambes en prison. Membre d’un groupe terroriste d’extrême gauche dans sa jeunesse, il a participé en 1984 à l’assassinat d’un homme d’affaires espagnol : condamné à quatre-vingt quatre ans de prison, c’est lors d’une grève de la faim de plus d’un an qu’il est devenu handicapé. Sebastian Rodriguez, surnommé Chano, ne commente pas son passé. À cinquante-cinq ans, il participe aux Jeux à Londres, où il gagne de nouvelles médailles.
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Juste un instant après
« Ça reste un mystère : pourquoi cette image, à ce moment-là, plutôt que quelques secondes plus tôt ou plus tard ? C’est d’autant plus un mystère que je ne fais pas d’instantané, ou plutôt, je n’arrive pas à faire d’instantané : la plupart de mes images sont d’une certaine façon “ratées”, de mon point de vue, parce que quand je vois quelque chose surgir, je suis fasciné : ce qui passe, je veux le suivre jusqu’au bout, il y a une sorte d’hypnose, comme un effet de sidération – quand j’appuie, c’est déjà fini. Ce sont des images prises trop tard. Mais il me semble que malgré tout, sur certaines, reste l’ombre fantomatique d’une chose qui a passé, dont on ignore tout. »