Numéro 9

Sommaire

• L’Amérique selon Jerome Charyn

  Il était à Paris quelques jours pour la sortie de son livre Sous l’oeil de Dieu. Nous voulions voir les États-Unis sous l’oeil d’un Américain, de gauche, issu d’une famille pauvre, un Américain que l’Europe a fait rêver, et qui a vu son pays changer sans changer.

  par Béatrice Leca
• L’homme qui achète des forêts

  Il gare sa voiture dans un tournant sur un chemin de terre anonyme. Du coffre, il extrait des bottes de pluie qu’il enfile. Il accroche à sa taille une pince géante et une scie qui ressemble à une machette. Jean-Marc Fabre pénètre dans sa forêt de Corrèze qu’aucune pancarte ou barrière ne signale.

  par Sélim Nassib
• Rest in peace Lee Alexander Mcqueen

  Elle a écrit au journal – plutôt, elle a écrit à Michel Butel : « Je suis photographe. Je publie un livre en ce moment, un livre pour lequel mes amis me disent “tu as tout donné” et c’est vrai. Je suis bien fatiguée, la route a été difficile, de fêlures en illuminations, mais enfin ce livre existe, et j’en suis heureuse pour lui,pour Lee, cet homme qui se nommait Lee Alexander McQueen.

  par Béatrice Leca
• La Chine première économie du monde en 2020, un tigre de papier ?

  Le 18e Congrès du Parti communiste chinois vient de se tenir à Pékin. Les élections américaines aussi. Chacun a conscience que la décennie en cours est dominée par ces deux superpuissances. La Chine annonce tranquillement qu’elle constituera en 2020 la première économie mondiale. C’est vrai, à deux réserves près : que l’Union européenne ne soit pas sortie de son statut de nain politique. La zone européenne avec ses 540 millions d’habitants resterait en tête, les USA et la Chine se disputant la seconde place. La seconde condition est affaire d’ordre intérieur. Tout cela ne se fera que si l’empire du Milieu arrive à résoudre « harmonieusement », sans chaos politique, ses gros problèmes qui sont inextricablement politiques et économiques.

  par Yann Moulier Boutang
• Tout notre temps troublé

  La question : comment se fait-il qu’on ne soit pas complètement découragé ? Il faudrait avoir l’énergie de mettre tout à plat, or c’est tellement effrayant qu’en général on prend une bifurcation pour penser à quelque chose d’autre. C’est peut-être la raison pour laquelle on ne se décourage pas complètement. Parce qu’on ne met pas à plat toutes les raisons objectives d’être découragé – évidemment je laisse de côté les raisons personnelles, occasionnelles, qui n’ont pas de liens particuliers avec la période, qui peuvent être une déception, une tristesse, un deuil. Mais si on prend la situation mondiale, si on fait un tour d’horizon de ce qu’on sait, ou de ce qu’on pressent, il y a de quoi être effrayé.

  par Jean-Christophe Bailly , Michel Butel