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Jaquette République malade

République malade

  • magazine : Ravages
  • numero : 1 - 2008
  • date : 01 mars 2008
  • catégorie : Actualités

Sommaire

  • Bander contre

    Pour le parvenu sidéré d’être au pouvoir, vivre, désirer, agir n’aura jamais que le goût du ressentiment. Présider est sa vengeance, éternellement inassouvie.

    par Isabelle Sorente
  • Nicolas le petit

    Décidément l’histoire de France radote. Voilà que le petit bonapartisme, ce virus politique que l’on croyait éradiqué depuis le désastre de Sedan en septembre 1870, a dramatiquement resurgi à la tête de l’État le 6 mai 2007. Agité nuit et jour de compulsions verbales et d’effets d’annonce, celui qui
    se veut le boss de la République truffe ses discours de citations que lui souffle son nègre. C’est ainsi qu’en campagne à Toulon il assaisonne sa palabre des deux derniers vers d’un poème de Victor Hugo qui, soit dit en passant, évoque la barbarie des Turcs dévastant l’île grecque de Chio.

    par Victor Hugo
  • Herr Blabla

    L'inflation du blabla médiatique devient tel que plus aucune parole n'est crédible ni tenue. Quand le blabla devient charabia, plus d'action politique cohérente. Les respublica s'efface derrière la resmediatica.

    par Christian Salmon
  • Tout est dit

    Derrière les discours politiciens un sous-texte court. En lisant cette réécriture compactée de la déclaration d’intention du candidat Nicolas Sarkozy, on découvre les soubassements de sa pensée. Un comique de répétition du Je. Un esprit Matamore. Une indignation sentimentale à tous les problèmes. Une manie de lister comme si dire c’était faire. Une délire de persécution contre mai 68.

    par Emmanuel Adely
  • Prendre aux pauvres, donner aux riches

    Des travailleurs pauvres, des précaires, la misère, des classes moyennes étranglées, des vies chiches – et le bouclier fiscal pour les riches. La bonne
    stratégie pour accroître encore les inégalités.

    par Louis Maurin
  • L’Etat c’est moi

    Dès son allocution aux parlementaires de la majorité de juin 2007, Nicolas Sarkozy répète « Je » 126 fois. Devant le Medef, fin août 2007, on trouve 134
    « Je » dont 55 « Je veux ». Le Roi lui-même pourtant disait « Nous voulons ». Nous avons demandé au linguiste Alain Rey, du dictionnaire Le Robert, de
    décrypter cette inflation.

    par Alain Rey
  • Qui je? Moi?

    Frappé par la récurrence du « Je » et du « Moi »
    dans les prises de parole du président de la République, Pierre-Henri Castel nous livre son analyse du phénomène.

    par Pierre-Henri Castel
  • J’ai la Berlu

    Contrôle des médias et des juges, gouverner un pays comme on mène une entreprise, « enrichissez-vous » comme idéal politique, haine des « perdants », mépris des intellectuels. C’est la berlusconite.
    Toujours recommencée.

    par Michela Marzano
  • 1000 suicidés

    Nos prisons reflètent notre justice. Les prisons françaises sont une infamie. D’autres solutions à la délinquance existent, d’autres peines, le tout carcéral est une impasse.

    par Michaël Faure
  • Biométrie chérie

    Les technologies policières de fichage physiologique deviennent si perfectionnées qu’elles s’exercent même à l’insu des citoyens. En manipulant la peur des gouvernés, les gouvernants s’autorisent à supprimer la liberté d’être soi-même, unique et différent.

    par Comité Consultatif National d’Éthique
  • Ordre moral, ordre cérébral?

    Détection des enfants « indociles » à la maternelle, fichage ADN des petits délinquants jusqu’aux opposants aux OGM, le biologique envahit le politique, prétendant à une justification scientifique. Biocratie et technologie policière se rejoignent.

    par Catherine Vidal
  • L’enfance en danger

    Après guerre, un enfant en pyjama rayé semblait insupportable. On institua « la protection de l’enfance en danger ». Aujourd’hui, l’enfant de la basse classe est criminalisé, enfermé, «karcherisé».
    Prévention, éducation, accompagnement cèdent au tout répressif.

    par Lysia Edelstein
  • Né hétérosexuel et migraineux

    Les tabous sexuels des dirigeants seraient sans intérêt s’ils n’étaient assortis de décisions politiques inquiétantes. Fichage génétique des familles immigrées, interdiction du mariage gay et de l’homoparentalité.

    par Frédéric Joignot
  • L’histrion au pouvoir

    Hyperprésence, hyperactivité, hypercom, hyperspectacle, surexposition mégalomaniaque de l’acteur ivre de pouvoir surjouant son personnage jusqu’à la dérision. Tel est l’histrion politique, le roi du faux-mouvement.

    par Cynthia Fleury
  • Immigration : l’incohérence

    Papiers, quotas, ADN, résultats… La machine à expulser grince : enfants arrachés, couples écartelés, familles démembrées, existences laminées.
    Entretien avec Ruwen Ogien.

    par Ruwen Ogien
  • Tragique rétention

    Rétention, terme médical (1314) : accumulation dans une cavité ou un tissu d’une substance toxique à évacuer – rétention d’eau, oedème. Rétention administrative (2008) : retenir dans un centre un étranger en situation «irrégulière» avant de l’expulser. Entretien avec Charles Berling.

    par Charles Berling
  • Le bouche à Bush

    Deux fois, on a vu Nicolas le Petit aller lustrer les bottes du plus grand va-t-en-guerre, du plus grand pollueur planétaire, du plus grand menteur
    d’État, compromis avec le plus grand lobby pétrolier.

    par Claire Tixeire
  • Il nous reste le rire pour pleurer

    Depuis trois ans, le prix Goncourt 1997 Patrick Rambaud écrit une Chronique du règne de Nicolas Ier (Grasset) au succès considérable. Nous l’avons rencontré pour lui demander s’il dégageait quelques grands principes à l’oeuvre derrière la grande geste présidentielle. Voici son analyse grinçante.

    par Patrick Rambaud

A propos du magazine

Ravages
Ravages RAVAGES est une revue d’époque, elle baigne dans les ravages. Qu’ils soient sournois ou brutaux, planétaires ou dans les cerveaux, elle les traque par tous les moyens, artistiques, théoriques, littéraires, pamphlétaires, photographiques, avec une joie ravageuse. RAVAGES est une revue internationale, éclectique, théorique et littéraire, artistique, contradictoire, jubilatoire. Une vingtaine d’auteurs et de plasticiens différents interviennent dans chaque numéro. Ils viennent de pays et d’horizons différents. Car seule la diversité des intelligences, des mauvais esprits et des cœurs battants viendra à bout des ravages. RAVAGES n’est pas une revue bien-pensante, de droite ou de gauche, écologique ou libérale. Elle s’intéresse à tous ceux qui réfléchissent au cœur de la tempête, aux idées qui nous dérangent mais nous poussent dans les reins, aux artistes qui remuent le couteau dans la plaie, aux écrivains chez qui le style fait danser l’époque. Cette revue ne raconte pas son temps, elle s’y insère, elle crée son propre style, elle est une œuvre en soi par ses auteurs, les thèmes qu’elle propose et la manière de les mettre en scène.

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