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Jaquette Re-penser la sculpture ?

Re-penser la sculpture ?

  • magazine : Espace
  • numero : 107 - 2014
  • date : 01 juin 2014
  • catégorie : Culture & arts

Sommaire

  • Quelque part entre la clôture et l’expansion : la sculpture aujourd’hui

    Quelles notions partageons-nous aujourd’hui sous ce mot de sculpture ? La peinture se définit aisément. La sculpture en revanche ne renvoie pas même étymologiquement à une catégorie unique : sculpter signifie à l’origine entailler, tailler dans la pierre, mais le modelage, qui est aussi ancien, se classe sous la même rubrique. Avant le XXe siècle, la sculpture était statuaire, monument ou relief. Après Rodin, elle devient nomade, abstraite ; elle introduit l’espace à l’intérieur des masses, se construit, s’assemble. À la fin des années 1970, Rosalind Krauss accuse d’historicisme la critique américaine employant à tout va le mot « sculpture » pour des pratiques telles que marcher, faire des couloirs avec moniteurs vidéo ou creuser des lignes dans le désert. C’est pour elle une « manipulation » destinée à réduire l’étrangeté de ces démarches à du connu rassurant. Elle propose le concept de « champ élargi », ouvrant toutes les interférences entre espace, site, marquage, architecture, paysage. Au cours des mêmes années, le terme « installation » apparaît dans les magazines pour décrire la disposition des expositions et qualifie bientôt les oeuvres utilisant leur situation spatiale. « Depuis, la distinction entre l’installation d’oeuvres d’art et l’art d’installation est devenue de plus en plus floue ».

    par Sylvie Coellier
  • L’ombre, un au-delà de la sculpture ?

    S’il peut sembler vain de chercher une (re-)définition exhaustive et unilatérale de la sculpture aujourd’hui tant elle prend de directions variées, il apparaît a contrario nécessaire de la re-penser à partir d’études qui toutes, donnent à comprendre l’étendue de ce champ qui ne cesse de s’élargir. C’est donc en regard de productions actuelles spécifiques qu’il sera possible de prendre en compte certaines perspectives et problématiques nouvelles et plurielles de la sculpture contemporaine.

    par Claire Kueny
  • Les possibles de la sculpture

    Associée à la pensée de Gilles Deleuze et Félix Guattari, la citation mise en exergue renvoie tout autant à Sören Kierkegaard. Initiateur de l’existentialisme, Kierkegaard envisage le possible comme la sortie d’un réel
    « devenu nécessité ou banalité ». Comme modalité de l’existence, inscrite au coeur du sujet, le possible trouve alors son oxygène dans l’expérience religieuse

    par André-Louis Paré
  • Jeff Thomas. Droits de cité

    En décembre 2012, Jessica Gordon, Sylvia McAdam, Sheelah McLean et Nina Wilson lancent le mouvement Idle No More à Saskatoon dans l’objectif de contester la loi C-45 proposée par le gouvernement Harper. Cette loi omnibus, que la suite des événements rendra célèbre, implique des clauses mettant non seulement en danger certains acquis importants des traités signés entre le Canada et les Premières Nations, mais également la préservation de zones écologiques protégées. Un des impacts les plus importants du mouvement Idle No More est d’avoir donné un nouvel élan aux revendications autochtones à travers tout le pays, notamment au Québec, où la question de la réforme du programme d’enseignement de l’histoire au secondaire est devenue un enjeu politique. Plus concrètement, en 2013, la Fédération des femmes autochtones du Québec a relancé l’appel afin de donner une place plus importante à l’histoire des Premières Nations dans les cours d’histoire. La charge eurocentriste du contenu du programme d’histoire au secondaire est en effet assez surprenante lorsqu’on considère les grands « oublis »
    qui la ponctuent, comme l’inscription forcée des enfants autochtones dans les pensionnats pendant plusieurs générations ou les différentes stratégies coloniales de répression territoriale. La perception des Premières Nations se trouve directement affectée par ces lacunes
    historiques. Autrement dit, la narration historique, dont la forme linéaire et chronologique généralement préconisée est elle-même un sujet de réflexion à part entière, est un puissant outil socioculturel et politique, dont les contours peuvent marquer la perception que nous avons
    d’un phénomène ou d’un groupe en particulier.

    par Aseman Sabet
  • Confronter les destins : Pierre Huyghe- Philippe Parreno

    L’attention critique s’est cristallisée à Paris, cet automne, autour des expositions de deux des enfants chéris de la scène française et de l’esthétique relationnelle, Pierre Huyghe et Philippe Parreno. Une concomitance de date qui a intuitivement entretenu, dans les esprits et les modalités de visite, un principe de comparaison, voire une rivalité, entre la proposition du premier à l’espace 315 du Centre Pompidou
    et celle de Philippe Parreno s’octroyant l’intégralité des espaces
    du Palais de Tokyo.

    par Bénédicte Ramade
  • Nouvel espace, nouveaux enjeux

    Avec ce numéro 107, la revue Espace entreprend un nouveau cycle. Bien que fidèle à ce qu’elle a été, soit un magazine associé à la diffusion de la sculpture contemporaine, Espace, revue d’art actuel, souhaite aussi se tourner vers l’avenir. Ainsi, comme le mentionnait Serge Fisette, directeur de la revue de juin 1987 à décembre 2013, l’aventure — son odyssée, pour reprendre le titre de l’exposition célébrant les 25 ans de la revue et la parution du numéro 100 — se poursuit avec de nombreux projets en perspective.

    par André-Louis Paré
  • Kimsooja Unfolding

    Associé aux phénomènes des biennales et aux circuits de l’art international, l’œuvre de l’artiste Kimsooja (1957) contribue certainement à l’envergure et au caractère international de la programmation automnale de la Vancouver Art Gallery (VAG). Commissariée par Daina Augaitis, Kimsooja Unfolding consiste en la première rétrospective à lui être consacrée à ce jour.

    par Julie Alary Lavallée
  • Jeffrey Poirier : contenir l’impermanence des apparences

    Jeffrey Poirier s’approprie le carton recyclé, le ruban adhésif et le papier journal comme matières premières de ses installations sculpturales inspirées de la nature. Assemblage de matériaux « low tech » et agglomération d’alvéoles insufflent à ses installations une force d’évocation avec laquelle il explore les valeurs métaphoriques du corps individuel et social.

    par Cynthia Fecteau
  • Bozica Radjenovic: Unraveling Tension

    The long-term effects of war on people’s personal lives are difficult to envision for those of us who have never experienced its violence. I try to imagine it as a pin-prick hole in a tiny vein that refuses to heal. It leaves drops of blood forming a red line that becomes entangled in each and every endeavour of a war’s victim.

    par Petra Halkes
  • Un homme et une machine

    Avec Masses, sa plus récente œuvre, réalisée dans un espace industriel, Jacques Bilodeau poursuit sa recherche de formes et d’espaces modulables et continue de déstabiliser le visiteur de ses installations. D’abord loué pour y travailler et explorer de nouvelles relations entre matériaux, plans, surfaces, formes et mouvement, l’« atelier » s’est métamorphosé en œuvre — un lieu anonyme donnant naissance à une impressionnante installation sculpturale, théâtre d’un singulier ballet mécanique industriel.

    par Nicole Gingras
  • Touché par la lumière

    La pratique de Yann Pocreau s’est principalement tournée vers la qualité plastique de la lumière naturelle dans l’image photographique. Alors qu’il met en scène le corps dans différentes postures — le sien particulièrement —, qu’il inscrit dans des lieux singuliers (intimes ou publics), l’artiste s’intéresse aux potentialités architecturales des lieux, qu’ils soient fortement connotés historiquement, dévastés ou en chantiers.

    par Manon Tourigny
  • Gareth Lichty: Gabion Tower

    For an artist who is a sculptor by training, background and inclination, Kitchener-based artist Gareth Lichty does an awful lot of weaving. His work – typically large-scale and installational in nature – tends to foreground weaving in an aggressively sculptural way that transcends the quiet and aesthetically reserved two-dimensionality characteristically associated with the medium.

    par Gil McElroy
  • Déconstruction de la coiffeuse

    L’exposition Unités de transfert / Transfer Units, proposée par Denise Dumas à Plein Sud, s’organise en deux temps : d’une part, Famille, une œuvre installée au mur, et d’autre part, Muthere. Deux ou trois choses que je sais d’elle, une installation qui occupe l’ensemble de l’espace.

    par Pierre Rannou
  • De cris et de vertiges

    Après plusieurs mois de travaux d’embellissement, le Centre Clark rouvre enfin ses portes. Ayant développé une programmation hors les murs en attendant la fin de sa remise en beauté, le centre a choisi de présenter, pour l’inauguration de sa programmation in situ, une artiste de la relève, Caroline Cloutier, et une plus confirmée, Manon LaBrecque.

    par Chloé Grondeau
  • Arithmétique diplomatique

    Le Musée d’art contemporain de Montréal passe le cap de la cinquantaine en s’invitant chez l’autre grande institution de la métropole, le Musée des beaux-arts. Faut-il y voir le signe patent de son désamour pour sa coquille malhabile dont vient d’être entériné l’agrandissement ou celui d’une reconquête offensive de sa visibilité ?

    par Bénédicte Ramade

A propos du magazine

Espace
Espace ESPACE art actuel présente et analyse les pratiques artistiques du domaine de la sculpture, de l’installation ou de toute autre forme d’art associée à la spatialité. Ses dossiers thématiques soulèvent divers enjeux esthétiques, politiques ou philosophiques. ESPACE s’avère un outil de réflexion et de compréhension indispensable pour qui veut se familiariser avec la situation de l’art au sein d’un univers culturel en pleine mutation. Ses chroniques, notamment «Art public et pratiques urbaines», ses entretiens, ses comptes rendus d’exposition et de livres, offrent aux lecteurs de multiples perspectives sur la spécificité de l’art actuel. Avec une mise en page soignée et des textes accessibles, mais rigoureux, la revue est majoritairement bilingue (Français et Anglais) et se veut l’unique revue favorisant les pratiques artistiques ayant pour enjeux la notion d’espace.

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