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Jaquette Travail/Labour

Travail/Labour

  • magazine : Esse
  • numero : 94 - 2018
  • date : 10 septembre 2018
  • catégorie : Culture & arts

Sommaire

  • Le travail sans fin

    Le monde du travail s’est manifestement
    transformé. Depuis les années 1970,
    le principe fordiste a été délaissé
    pour privilégier une approche dite
    « flexible » du travail, où l’on octroie
    plus d’autonomie aux travailleurs tout en exigeant d’eux plus de souplesse et
    en offrant moins de stabilité d’emploi.

    par Sylvette Babin
  • À la reconquête des temps improductifs

    Devant le progrès de l’automatisation et de la mécanisation au début du 20e siècle, l’économiste John Maynard Keynes prévoyait que le travail salarié serait réduit à trois heures par jour d’ici l’année 2030 dans les pays occidentaux1.
    La croissance économique et la hausse de la productivité auraient en effet dû conduire à une augmentation générale du temps libre; or, certaines personnes travaillent de plus en plus au détriment d’autres qui sont au chômage. L’une des explications possibles est politique. Le fait de ne pas travailler, comme dans le mythe du pays de Cocagne, au Moyen-
    Âge, est plutôt considéré aujourd’hui par les autorités et les dirigeants comme un risque potentiel: «Il y a de bonnes raisons de redouter […] que le temps libre, l’obligation du temps libre, apporte avec lui l’infini tictac de l’ennui, de l’oisiveté, de l’immoralité et de la violence personnelle accrue2. »

    par Nathalie Desmet
  • La logique administrative dans les oeuvres de Jo-Anne Balcaen et d’Anne-Marie Proulx

    Trente-cinq ans se sont écoulés depuis la parution de The Humiliation of the Bureaucrat: Artist-Run Centres as Museums by Artists (1983), essai dans lequel AA Bronson recense les conditions de travail des artistes et les difficultés qu’ils affrontent, dont une bonne partie persiste jusqu’à aujourd’hui, même si elles ont changé de forme. La communication entre les communautés artistiques du Canada, par-delà les vastes distances qui les séparent, demeure limitée. Les artistes actifs continuent de se sentir exclus des musées et des galeries établis ; les grandes institutions, d’exer- d’exercer
    une influence notable sur la circulation et l’interprétation des oeuvres contemporaines ; et le financement des arts, de déterminer les pratiques considérées comme viables. Dans pareil contexte, le sens critique et l’ironie
    restent des armes incontournables dans un milieu où l’on s’interroge sur les conditions d’exercice de son travail1.

    par Michael Dirisio
  • De l’auto- exploitation à la responsabilisation collective

    Habitué de l’infiltration, Joshua Schwebel aborde l’art comme un outil de dialogue. Ses oeuvres prétendent à l’impunité artistique afin de créer des espaces en décalage avec le réel où toutes les questions délicates peuvent être abordées. En s’intéressant plus activement aux habitus du champ artistique, Schwebel révèle non seulement le système de croyances qui l’organise, mais aussi sa déconcertante précarité. Ses oeuvres mettent à l’épreuve les définitions et les usages de l’art de manière à en dévoiler les paradoxes éthiques et moraux. L’art de Schwebel dépasse la prise de conscience et appelle à la responsabilisation des agents culturels en vue d’une restructuration du système.

    par Dominique Sirois-Rouleau
  • Parler la langue de l’ennemi (ou pas)

    Dans une brève qu’il signe pour le journal Fakir,
    Gérard Mordillat fustige la novlangue qui transforme le « salaire » en « cout du travail », un « plan de licenciement» en «plan de sauvetage de l’emploi»
    et une « grève » en « blocage ». Et l’écrivain d’en appeler, face à ces leurres, à «ne pas parler la langue de l’ennemi ». Ce vocabulaire idéologique a connu une certaine inflation, notamment en France, à l’heure où la réforme du droit du travail, avec son lot de dérèglementations, s’est soldée par les ordonnances du pragmatique Emmanuel Macron.

    par Eloïse Guénard
  • Jute, travail enchevêtré et capitaux internationaux

    Depuis quelques années, l’artiste ghanéen Ibrahim Mahama retient l’attention internationale avec sa série en cours, Occupations
    (2012-), qui consiste à draper
    des éléments du patrimoine
    architectural dans du jute. Dans le cadre de ce projet, Mahama transforme de vieux sacs de jute, utilisés
    à l’origine pour le transport
    du cacao et du charbon au Ghana, en vastes chapes ou sortes de tentes dont il recouvre des lieux publics à une échelle monumentale.

    par Sarah Amarica
  • Mika Rottenberg

    Les vidéos surréalistes de Mika Rottenberg découvrent des architectures poreuses dans lesquelles s’imbriquent d’absurdes corvées.

    par Violaine Boutet de Monvel
  • Richard Ibghy & Marilou Lemmens

    L’installation Is there anything left to be done at all? (2014-
    2016) du duo québécois Richard Ibghy et Marilou Lemmens envisage ce qui arriverait si la « compulsion de produire pour produire cessait quelques instants ».

    par Anne Bertrand
  • Kim Waldron

    Les autoportraits photographiques mis en scène de Kim Waldron sont souvent le résultat de projets de longue durée qui placent l’artiste dans des situations sociales.

    par Catherine Barnabé
  • Brendan Fernandes

    Regarder quelqu’un nettoyer et astiquer une chambre d’hôtel
    chic est curieusement inconfortable.

    par Catherine Barnabé
  • Les Sabines

    Les Sabines, a Montréal duo of self-declared cultural entrepreneurs,
    have produced a series of publications in the form of zines that have appeared at a rate of one per year since 2009.

    par Philippe Dumaine
  • Je est une autre Room(s) to move

    Je, tu, elle de
    Sophie Jodoin

    par Anne-Marie Dubois
  • Anne-Marie Proulx et les confluences du territoire

    À l’été 2015, sur le navire qui relie Natashquan et Blanc-Sablon, Anne-Marie Proulx rencontre une femme originaire de Pakuashipi qui l’invite à visiter
    son village.

    par Mathilde Bois
  • Marie-Michelle Deschamps et Éléonore False

    Je relis tes lignes

    par Dominique Sirois-Rouleau
  • Celia Perrin Sidarous

    Toujours la coquille de l’autre
    always the shell of another

    par Anne-Marie St-Jean Aubre

A propos du magazine

Esse
Esse ESSE arts + opinions s’intéresse aux diverses pratiques disciplinaires et interdisciplinaires (arts visuels, performance, vidéo et cinéma d’auteur, musique et danse actuelles, théâtre expérimental, etc.) et à toutes formes d’interventions à caractère social, in situ ou performatif. La revue Esse privilégie les analyses qui abordent l’art en relation avec le contexte (géographique, social, politique ou économique) dans lequel il s’inscrit, les pratiques relationnelles, les œuvres engagées, les manifestations hors les murs. esse soutient aussi les discours d’artistes et d’auteurs qui prennent en compte les créations expérimentales ou risquées, remettant en question les valeurs dominantes. La revue se démarque par son engagement et sa volonté à tisser des liens entre la pratique artistique et son analyse. esse est présent au canada et en Europe.

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