Uramin
- magazine : Médiapart
- numero : 2015012 - 2015
- date : 01 janvier 2015
- catégorie : Monde & société
Sommaire
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Suspicion et division au sein d’Areva
Rarement une acquisition a tourné à un tel fiasco. Après avoir acheté la société
canadienne Uramin 1,8 milliard d’euros en 2007, le groupe nucléaire est obligé
de reconnaître qu’elle en vaut presque zéro aujourd’hui. Depuis le rachat, de
nombreux salariés semblent avoir eu des doutes sur cette opération qui
ressemble à une escroquerie. Enquêtes, contre-enquêtes, rapports officiels et
officieux se sont succédé, mais le mystère reste entier. -
Poker menteur à Toronto
Comment une petite société telle qu'Uramin a-t-elle pû se vendre au prix
exorbitant de 2,5 milliards de dollars? Il faut chercher du côté des spéculations
boursières pour comprendre comment ses dirigeants ont réussi un coup de
maître, un bluff boursier. -
L’Etat français, grand absent
Avant l’élection présidentielle de 2007, Anne Lauvergeon est inquiète : si
Nicolas Sarkozy l’emporte, son ami Martin Bouygues a toutes les chances
d’entrer au capital du groupe nucléaire, voire d’obtenir son démantèlement. La
mise aux enchères d’Uramin par les vendeurs canadiens lui permet de lancer une
contre-attaque éclair pour renforcer son pouvoir, en passant outre toutes les
règles et les procédures de contrôle. Et l’administration laisse faire. -
Patrick Balkany
Et la diplomatie parallèle
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La loi du silence
Alors que les enquêtes judiciaires avancent sur le scandale Uramin, les
témoignages de salariés sont accablants. Ministère des finances, CEA, DCRI,
Quai d’Orsay... ont été avertis par des cadres désespérés de ne pouvoir faire
passer leur message dans le groupe : les mines rachetées étaient inexploitables.
Les responsables de l’acquisition ont préféré ignorer les études. -
Le scandale sur la place publique
Sept ans après, le rachat d'Uramin, payé au prix fort par Areva, reste hautement
radioactif. La Cour des comptes s’est saisie du dossier et a décidé de faire un
signalement auprès du parquet financier.