Valley of Love
- magazine : Les Fiches du Cinéma
- numero : 2077 - 2015
- date : 01 juillet 2015
- catégorie : Culture & arts
Sommaire
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La Belle promise de Suha Arraf
La Belle promise, c’est Badia, cette jeune fille qui
débarque chez ses tantes et découvre une famille
engluée dans le passé. La scénariste des Citronniers
livre un premier film maîtrisé qui révèle le sort de
l’aristocratie palestinienne après la guerre de 1967. -
Cendres de Idrissa Guiro et Mélanie Pavy
Akiko vient de perdre sa mère. En lisant le journal
que celle-ci lui a légué, elle découvre la vie étonnante
de cette Japonaise non conformiste et éprise de liberté.
Modeste dans sa forme mais vaste dans son propos,
Cendres est aussi brillant que touchant. -
Comme un avion de Bruno Podalydès
Un quinquagénaire sans histoires assouvit ses rêves
d’enfant en prenant le large... en kayak. Pour
la première fois, B. Podalydès s’octroie le rôle principal
dans cette délicieuse chronique d’un périple “à l’arrêt”,
au burlesque tranquille et à la mélancolie souterraine. -
Contes italiens de Paolo & Vittorio Taviani
Comment ne pas évoquer la version du Décaméron
de Pasolini en 1971 ? Presque à l’opposé de ce qu’elle
comportait de violence, d’érotisme et de poésie,
les Taviani en offrent une lecture à l’esthétique raffinée,
plaisant hommage, trop bien élevé, à la gent féminine. -
Être de Fara Sene
Fara Sene enfouit son sujet (la quête d'une mère)
sous un exercice de style alambiqué. Car ce qui lie
tous ses personnages, c’est davantage leur rapport
à la maternité que le drame de la première scène
et le récit choral qui en découle. Dommage. -
Jurassic Wolrd de Colin Trevorrow
Dix ans après son ouverture, le parc à thème Jurassic
World va lancer une nouvelle attraction. Et, comme
toujours avec les dinosaures, rien ne va se passer
comme prévu... La suite spirituelle du classique de
Steven Spielberg, qui souffre d'un scénario balbutiant. -
Le Monde de Nathan de Morgan Matthews
Nathan, jeune britannique prodige en mathématiques,
souffre de troubles autistiques. À l’occasion des
Olympiades Internationales de Mathématiques, il va
tomber amoureux et doucement alors se reconnecter
tant avec le monde qu’avec lui-même et ses émotions. -
Le Souffle de Alexander Kott
Août 1949. Dans les plaines arides et mornes de
l’actuel Kazakhstan, Dina est courtisée par deux
jeunes garçons. Sous l’apparence d’un beau conte
poétique et contemplatif, Le Souffle véhicule
un message politique et écologique fort. -
Une équipe de rêve de Mike Brett et Steve Jamison
Quand l’équipe de football qui a la réputation d’être
la plus mauvaise au monde décide de se qualifier
pour la Coupe du Monde 2014, des reporters viennent
en faire un portrait. Ce documentaire, alliant suspense
et humanité, réussit à être assez émouvant. -
Un Français de Diastème
Marco, skinhead d’extrême droite, tabasse des Arabes
et colle des affiches avec sa bande. Peu à peu, il remet
en question ses convictions et aspire à une autre
vie. Violent sans complaisance, édifiant sans jugement
facile, Un Français touche juste. Une réussite. -
La Bataille de la montagne du tigre de Tsui Hark
La Bataille de la Montagne du Tigre met en scène
les exploits de Yang, un espion au service de l'Armée
de Libération du Peuple dans une Chine opprimée par
les gangs. Le scénario et la réalisation pèchent par
excès de vanité mais on suit avec plaisir cette aventure. -
Cavanna - Jusqu’à l’ultime seconde, j’écrirai
Dix-sept mois après sa mort, cinq mois après la tuerie
à Charlie Hebdo, on attendait beaucoup de ce film
sur l’un des plus grands bonshommes de la presse
et de l’écriture du XXe siècle, que D. Robert a eu tant
de mal à produire. Hélas, notre attente est déçue ! -
Des pierres en ce jardin de Pascal Bonnelle
Familier avec l’univers théâtral, Pascal Bonnelle
s’essaie au long métrage en adaptant sa propre pièce.
Il est capable de décrire la trahison comme l’empathie.
Des pierres en ce jardin, sous ses airs chaotiques
et déstructurés, transmet des sentiments intenses. -
The Duke of Burgundy de Peter Strickland
En peignant le quotidien de deux amantes adeptes
de rituels de domination, Peter Strickland continue
son exploration d’un cinéma sensitif, mélange
de pastiche et d’exercice de style, toujours sauvé
par des acteurs qui donnent de la chair au récit. -
L’Échappée belle de Émilie Cherpitel
Une pauvre petite fille riche qui fait la fête la nuit
et dort le jour voit débouler dans sa vie un orphelin
échappé d’un foyer. Ce premier long métrage centré
autour d’un personnage fantasque peine hélas
à s’incarner. Dommage pour Clotilde Hesme.