Presse
Jaquette André Malraux nous dit

André Malraux nous dit

  • magazine : L'événement
  • numero : 19 - 1967
  • date : 01 septembre 1967
  • catégorie : Monde & société

Sommaire

  • La bonne école

    A Sucy-en-Brie, il n'est pas question d'école caserne, pas question de ces cris par lesquels s'épuisent éduqués et éducateurs en une lutte stérile. Des écoles, trop rares, se transforment en service public, pour l'instruction comme pour le loisir, pour les parents comme pour les enfants.

    par Max Dordives
  • Les rebouteux de la science

    Astrologie, chiromancie, préconnaissance : combien d'observations extraordinaires ont été attestées par des témoins de bonne foi. Mais les pouvoirs paranor- maux sont essentiellement irréguliers et incommunicables. La graphologie, la morphopsychologie sont elles des sciences débutantes ? Une frontière sépare sciences et fausses sciences.

    par Pierre-Charles Pathe
  • L’insaisissable “Che” Guevara

    Voilà un homme que l'on a tué une douzaine de fois : il ressuscite. On le cherche partout, sa tête est mise à prix, il reste insaisissable. Pour savoir où il se trouve, la CIA torture Régis Debray. L'homme n'est déjà plus en Bolivie. Un millier de « super marines », les bérets verts et même Jean Lartéguy fouillent la montagne andine : ils s'essouflent en vain sans retrouver sa trace. Le monde est à nouveau saisi par le mythe d'Ernesto « Che » Guevara.

    par Christian Jelen
  • Amérique latine : une voie révolutionnaire

    « Le devoir de tout révolutionnaire est de faire la révolution ». Ces mots, inscrits en lettres capitales, surplombent la tribune de la conférence de l'Organisation Latino Américaine de Solidarité (OLAS) qui s'est tenue à la Havane du 1er au 10 août derniers. Ils en constituent la phrase clef et la problématique.

    par Antoine Gleizes
  • Cette Bolivie qui juge Régis Debray

    Le général Barrientos, en jugeant Régis Debray, voudrait accréditer la thèse selon laquelle la guerilla bolivienne est organisée de l'extérieur. En Bolivie, le revenu moyen est de quatre cents francs par an, l'espérance de vie inférieure à quarante ans. 89 des paysans possèdent 1,2 de la terre. Les mineurs sont mitraillés tandis que la main-mise américaine sur les richesses du pays est totale.

    par Christian Jelen
  • Ordonnances et salaires

    Le gouvernement a réduit le problème de la Sécurité Sociale à une question d'équilibre entre les recettes et les dépenses. L'ordonnance sur l'intéressement des travailleurs aux fruits de l'expansion a provoqué justifications, déceptions ou sarcasmes. Certains proposent de porter le salaire minimum d'environ 400 à 600 francs par mois : une telle mesure mènerait-elle nécessairement à l'inflation ?

    par André Laude
  • Proche-Orient : la guerre n ’est pas finie

    Lors de la guerre de six jours, certains pouvaient croire qu'il s'agissait pour Israël d'obtenir coûte que coûte sa reconnaissance par les pays arabes. Les revendications territoriales présentées par Tel-Aviv, le comportement des autorités israéliennes vis à vis des réfugiés montre que le problème prend désormais une toute autre dimension. Les pays arabes veulent prouver qu'ils ne sont pas définitivement écrasés. Dans les territoires occupés, l'humiliation et le sentiment de n'avoir plus rien à perdre peuvent pousser à l'action des milliers d'hommes désespérés.

    par Marie Roermond
  • Récit d’Égypte

    Les rues du Caire n'ont pas changé depuis avril : sacs de sable devant les administrations, grands hôtels en veilleuse. Les touristes sont absents. En Egypte, on projette des films soviétiques ou coréens du nord, on accueille les communistes français aux cris de « Vive de Gaulle ». Nasser pense à son régime, à des réformes. L'armée craint pour ses privilèges.

    par Francis Crémieux
  • Récit d’Israël

    En Cisjordanie comme à Gaza, les Arabes réclament le retour aux frontières de 1947. L'occupation a faussé la vie économique, le chômage sévit, les moyens de paiement sont insuffisants. Le tourisme marche au ralenti. Israël n'a pas les moyens économiques d'intégrer les territoires occupés. Il ne reste qu'une alternative : statu-quo ou création d'un Etat indépendant. Maurice Nussenbaum a visité Gaza et la Cisjordanie.

    par Maurice Nussenbaum
  • Dans les prisons, faut-il une révolte ?

    Dans la nuit du 1er au 2 août, le tapage commence. Coups sur les portes, cris, chants. Quelques cellules sont ouvertes... Les hommes se révoltent. En France les prisons sont toujours des pourrissoirs, résumés de toutes les misères.

    par Julien Fanjeaux
  • Portrait d’André Malraux

    Le Palais Royal est vaste et silen ieux : plus aujourd'hui en août, aux vacances, rendu à ses pierres, aux arbres et aux moineaux. Les moineaux qui quittent en bandes de cent ou deux cents les bois de Boulogne ou de Vincennes viennent y loger, y tenir des assemblées nocturnes — comme à la Place des Deux Ecus au Louvre — occupant la pierre désertée par les hommes.

    par Emmanuel d'Astier
  • Dialogue entre Malraux et d’Astier

    Un fauteuil ministériel : André Malraux est seul, il s'en écarte et rejoint d'Astier. L'événement aujourd'hui, c'est Malraux et ses Anti-mémoires. Malraux et d'Astier regardent des images : Malraux avec Chou En Lai, avec Chen Yi, avec Mao, avec Nehru. Voilà Malraux dans son avion de la guerre d'Espagne, puis un paysan catalan, figurant du film l'Espoir. D'Astier évoque une illustration du livre de Gaétan Picon : « Dessinez-vous encore ? » Malraux cherche, sort une enveloppe : ses dessins dans les Conseils. Ils sont minuscules. Malraux lit les légendes — dans lesquelles dyable prend un y —, écarte quelques papiers — "c'est trop esthétique" laisse un petit choix. "Et pendant ce temps-là,"dit d'Astier, de Gaulle dessine des oblique.E

    par Emmanuel d'Astier
  • Anti-Mémoires

    Et aujourd'hui cça me paraît bizarre ; cça ne ressemble pas au camp.
    - Qu'est-ce qui ressemble au camp ? dit le Père.
    - Ce n'est évidemment pas la première fois que je parle à des déportés, dis-je. Mais souvent il s'agissait de camarades qui ne pouvaient guère exprimer leur pensée sur un tel sujet.

    par André Malraux
  • Au royaume farfelu

    André Malraux a publié Le Royaume farfelu en 1928. Dans une ville « au profil de crustacés et de champignons », le narrateur et ses compagnons sont assaillis par des mar- chands de phénix, de dragons, de canards tatoués. Un fonctionnaire les fait jeter en prison : le narrateur se laisse aller à la nostalgie...

  • Histoire

    Avec le siècle, André Malraux en sera le visionnaire tragique. Homme sans enfance à l'heure de Freud, des autobiographies et des journaux intimes, il déclare : « Je n'ai pas de souvenirs... le milieu familial n'a eu aucune importance pour moi. Ce n'était pas la réalité. »

    par Janine Mossuz
  • La bataille de Sardaigne

    Quand les bandits « sont dans le peuple comme un poisson dans l'eau », quand aucun témoin, jamais, ne parle, quand les riches amis de l'Agha Khan font protéger leurs plages par leur police, alors la chronique d'Orgosolo passe de la page des faits divers à la page politique : la Sardaigne colonisée se rétracte devant l'Italie.

    par Virginie Henry
  • Ingérences au Canada

    Le Québec ne manque pas d'armes face aux Etats-Unis. Il peut nationaliser l'électricité, le cuivre, l'amiante, l'aluminium et le fer qui alimentent le triangle industriel des grands lacs américains. Le Québec contraindra le Canada à devenir canadien, ou il achèvera de conquérir seul son indépendance. Le Canada anglais a plus besoin du Québec que le Québec n'a besoin du Canada.

    par Serge Mallet
  • Un Canadien-Français

    Aller au fond des choses, c'est aller à l'essentiel. Mais qu'est-ce que l'essentiel pour les quatre millions et demi de Canadiens français, ceux qui constituent 80 % de la population d'une province, le Québec, partie d'un Etat fédéral en majorité anglophone et insérée dans cette Amérique du Nord dominée par les Etats-Unis?

    par Pierre Saint-Germain
  • Un Canadien-Anglais

    Le voyage historique du général de Gaulle au Québec m'a à la fois enchanté, ému, attristé et exaspéré. Enchanté, parce qu'il était temps qu'un Président de la République Française vienne au Canada-français pour saluer en termes ardents la magnifique résistance d'une minorité entourée, en Amérique du Nord, par 200 millions d'anglophones.

    par Léo Ryan
  • Télévision : la musique après toute chose

    « Mais quoi ! en France ! rien, mais rien ! Indifférence et crétinisme, industrialisme grossier, sauvagerie des gouvernants, ignorance, brutalité des riches, préoccupations vulgaires de tous... » Ces imprécations ne sont pas celles d'un critique musical. C'est la voix de Berlioz qui, après plus d'un siècle, s'exprime à la Télévision le 30 août, dans l'homme et sa musique.

    par Pierre Vozlinsky
  • Viêt-nam : escalade vers un échec

    A Da-Nang, quarante-deux avions américains détruits, les pertes américaines atteignent leur plus haut niveau. L'amour-propre irrité des généraux cherche des compensations à quinze kilomètres de la frontière chinoise. Enfoncé dans sa terre, le peuple Viêt-namien tient ferme.

  • En Amérique, les ghettos hors la loi

    Cent vingt morts, dix mille blessés, des quartiers entiers ravagés : «C'est comme si nous étions en guerre avec un autre pays », dit un garde national chargé de réprimer l'émeute noire de Newark. Les appels à la patience du pasteur Luther King ne sont plus entendus, le temps est passé où les militants des droits civiques acceptaient de se faire matraquer et jeter en prison sans riposter.

    par François Dupuis

A propos du magazine

L'événement
L'événement L'EVENEMENT a été fondé par Emmanuel d'Astier de La Vigerie. Né en 1900, mort en 1969, ancien officier de marine, écrivain flottant entre l'extrême droite et l'extrême gauche, il devient sous l'Occupation le fondateur de Libération, l'un des trois grands mouvements de la Résistance. Il se retrouve commissaire à l'Intérieur du gouvernement provisoire du général de Gaulle à Alger et ministre de l'Intérieur à la Libération. Il dirige le quotidien <i>Libération</i> de 1944 à 1964 et se rapproche du PC. Dans les années 60, il s'éloigne du parti communiste et se rapproche du général de Gaulle. Dans ses livres, <i>Sept fois sept jours, Les Grands, Sur Staline</i>, il se distingue dans l'art du portrait. Il commente l'actualité du mois dans une émission de télévision célèbre <i>"le quart d'heure d'Emmanuel d'Astier"</i> et lance en 1966, un mensuel, <i>L'événement</i> avec Pierre Dumayet, Pierre Viansson-Ponté et Bernard Kouchner. "Nous en débattions. Est-il possible de choisir l'essentiel et d'y jeter le regard de Candide ? Nous tombons d'accord. <i>L'événement</i> ne serait ni une revue ni un journal : un petit livre qui entrerait chaque mois dans notre bibliothèque... un petit livre à aimer tout de suite et à garder pour la suite."Mais en 1969, après 36 numéros, d'Astier meurt et <i>L'événement</i> avec lui, moins d'un mois et demi après le départ du général de Gaulle.

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