Au musée comme au jardin
- magazine : Art Absolument
- numero : 77 - 2017
- date : 17 mai 2017
- catégorie : Culture & arts
Sommaire
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Les trésors de Navarre
Avant l’avènement d’Henri IV et la fameuse
union de la Navarre à la France, le petit
royaume pyrénéen se voyait déjà engagé
dans une politique de « sociétés mêlées »,
avec Maures, Juifs, Français et Navarrais
de souche, du fait des nombreuses alliances
maritales jalonnant son histoire. Et connaissait
une vie intellectuelle et artistique dont
la richesse n’avait que peu à envier au voisin
français. Au château de Pau, un bel éventail
des trésors d’alors sont visibles le temps
d’une exposition dans leur écrin initial. -
Judith Wolfe
Judith Wolfe, peintre américaine qui vit en
Bourgogne, présente cet été au château de
Tours une rétrospective de ses peintures
de grand format, Éclats polychromes. Se
destinant à la danse dans sa jeunesse new-yorkaise, venue en Europe suivre les ateliers
intensifs d’Oskar Kokoschka à Salzbourg en
1963, elle a développé une peinture ni figurative,
ni abstraite, tout en variations d’une
polychromie intense. -
Rancillac
On s’arrête trop souvent au personnage
Bernard Rancillac, héros de l’Atelier populaire
de Mai 68, artiste provocateur et cynique
souriant, initiateur de la Figuration narrative
avec son copain Hervé Télémaque. On ne se
penche pas toujours sur l’essentiel, à savoir
sa peinture. Si on juge qu’un artiste est grand
au fait qu’il n’a pas eu qu’une seule idée, une
unique période, Rancillac est alors tout simplement
un génie ! C’est ce que démontre avec
brio la passionnante rétrospective montée à
l’Espace Niemeyer par Josette Rasle, conservatrice
du musée de la Poste. -
Cérès Franco
La Coopérative de Montolieu est depuis peu
dédiée à l’exposition des oeuvres de la collection
Cérès Franco. Galeriste prolixe de L’OEil
de boeuf, installée en 1972 rue Quincampoix
à Paris, elle a su réunir des oeuvres singulières,
ouvrant les frontières de la création.
C’est l’expression de son regard qui a inspiré
L’Internationale des Visionnaires. -
Jardins perdus d’Occident
Au commencement du monde était le jardin et il en sera la fin. Tandis
que le Grand Palais se livre à un gigantesque herbier des jardins en
Europe depuis la Renaissance jusqu’à nos jours et que le musée d’Orsay
a des visions du jardin mystique en Amérique du Nord, le Centre
Pompidou-Metz poursuit le rêve – ou le cauchemar – du jardin planétaire
de demain. À l’heure des jardins partagés, Voltaire n’est plus
seul à cultiver le sien. -
Wenzel Hablik
S’il est peut-être une découverte absolue de l’exposition Au-delà des étoiles du
musée d’Orsay, c’est bien le Tchèque Wenzel Hablik, avec seulement deux toiles,
Le Château de cristal en mer, qui date de 1914, et Nuit étoilée, qui remonte à 1909.
Face à ces deux visions de jardins cosmiques, on se demande vraiment comment
on a pu oublier un tel artiste… -
Les milles fleurs de Chaumont-sur-Loire
Rendu au royaume des fleurs après avoir connu les rivalités de la Cour de France puis
les fastes de la famille de Broglie, le Domaine de Chaumont-sur-Loire peut désormais
s’enorgueillir d’un titre de plus, celui de place d’art contemporain. Depuis 2008 en effet, sa
directrice Chantal Colleu-Dumond a introduit installations, sculptures et peintures dans
toutes les parties du domaine, du parc au château. Et bat en brèche les vieilles querelles
entre les genres pour les faire vivre à l’unisson. -
Gilles Clément
La vie (manifeste) des plantes et des Hommes
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Collection Barjeel
Constatant que la modernité arabe reste peu visible dans le monde arabe comme ailleurs,
l’émirati Sultan Sooud al-Qassemi s’est investi avec sa fondation Barjeel pour
donner au monde une image de cette peinture qui, du Golfe au Maghreb en passant par
le Levant, s’est construite dans la négociation entre figure et signe, les revendications
identitaires face à la colonisation et les relations étroites aux expressions contemporaines
occidentales. En 100 chefs-d’oeuvre ponctionnés au coeur de cette collection,
l’exposition de l’Institut du monde arabe en montre un panorama. Et démontre notamment
que les artistes du monde arabe n’ont pas attendu l’âge contemporain pour se
préoccuper de politique. -
Pissarro
« Pissarro est mort au travail, à l’âge de soixante-treize ans, le 12 novembre 1903.
Chacun le regrette ; il ne semble pas avoir eu d’ennemis. Il a vécu une vie simple
et retirée au milieu des siens et de ses amis, sans auréole, un travailleur comme
tous les grands de la génération dont il était le patriarche. Ce n’est pas un grand
artiste que nous perdons, c’est un pan de notre histoire, de notre art, qu’il emporte
avec lui dans la tombe. » Ces lignes ont été écrites par le critique d’art allemand
Julius Meier-Graefe en 1904. Il est temps, un peu plus de cent-dix ans plus
tard, que l’on prenne conscience de l’importance de celui qui fut, selon Cézanne,
« l’humble et colossal Pissarro ». -
La collection Horvitz
Du grand, Jouvenet en tête, mais aussi des autres, mineurs, portraits de Largillière ou
natures mortes d’Houdon, voilà tous les délices de notre XVIIIe siècle amoureusement
réunis dans une collection américaine, celle de Jeffrey E. Horvitz qui nous prête, un
temps, notre mémoire toujours plus lointaine. -
Touhami Ennadre
Le noir est l'autre nom de la lumière