Dominique Méda
- magazine : Nectart
- numero : 14 - 2022
- date : 20 janvier 2022
- catégorie : Monde & société
Sommaire
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Dominique Méda
Sociologue majeure dans l’appréhension de la valeur travail et des contradictions qui en jalonnent l’histoire, Dominique Méda nous in- vite, dans cette société traversée par la haine, à renouer avec la pensée grecque, soucieuse de mesure, de modération, de respect des limites. Et à reconstruire nos représentations de l’humain en adoptant un nou- veau paradigme (le « prendre soin » en lieu et place de la conquête et de l’exploitation), de nouveaux indicateurs de richesse et une réduction du temps de travail (les 32 heures) assortie d’une nouvelle répartition, notamment entre femmes et hommes.
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Du ministère du Temps libre aux politiques temporelles localisées
Absentes du débat public national,
les politiques temporelles s’expérimentent essentiellement à l’échelle locale à travers les « bureaux du temps », les « conseils de la nuit », les nouveaux horaires d’ouverture des services publics et des transports
le dimanche, entre « midi et deux », etc. C’est là que ces questions sont mises
en débat et que se négocie l’amélioration de la qualité de vie. -
Joffre Dumazedier
Dans son livre précurseur,
Vers une civilisation du loisir ?, Joffre Dumazedier posait les fondements d’une civilisation du temps libre. Soixante ans après, en dépit d’avancées notables (cinquième semaine de congés payés, 35 heures...), cette société libératrice et émancipatrice reste à construire. -
Le musée doit-il s’ouvrir toujours plus au public et peut-il en perdre son latin ?
Sommé de s’ouvrir toujours plus à de nouveaux publics et d’emprunter des langages inhabituels – ceux du marketing et de l’entrepreneuriat – pour être ludique, numérique et attractif, le musée du xxie siècle ressemble de moins en moins aux établissements publics des siècles précédents dont les fonctions essentielles reposaient sur l’étude scientifique et la préservation des collections. À tel point que la définition même
du mot « musée » pose question au sein de l’ICOM (Conseil international des musées), donnant lieu
à des débats passionnés.
Au moyen d’une solide argumentation mise en perspective par un regard historique, François Mairesse et Sébastien Appiotti répondent chacun à leur manière à cette question : le musée est-il en train de perdre son latin ? -
Quand Netflix fait de la diversité son meilleur argument commercial
Identités de genre, féminisme intersectionnel ou dénonciation du racisme systémique dans les contenus, fonds alloués aux créateurs représentant des minorités, parité et diversité au sein de l’entreprise... Le géant américain ne ménage pas ses efforts pour cultiver une image libérale et obtenir des résultats tangibles, qui ne doivent pas dissimuler une stratégie limpide : vendre les valeurs auxquelles est sensible son cœur de cible – jeune, urbain et connecté – pour le fidéliser.
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Les politiques européennes du patrimoine
Maintes fois réaffirmé dans les textes
du Parlement européen et de la Commission, le caractère essentiel de la culture et, singulièrement, du patrimoine pour la construction européenne ne se traduit pas dans les budgets de l’UE. Dans le dernier volet de sa trilogie sur le patrimoine1, Laurent Martin montre que c’est le Conseil de l’Europe qui a permis de développer des actions en faveur du patrimoine, dont l’une des finalités est d’incarner l’identité culturelle de l’Europe. -
Le tiers-lieu, berceau des communs ou couteau suisse des communes ?
Érigé en modèle de sortie de crise et en couteau suisse territorial,
le tiers-lieu suscite fantasmes, projections et confusions qui tendent à l’éloigner de son identité originelle faite d’hybridation, de culture
et d’expérimentation. -
Pour un processus de politique culturelle “poreux”
Tout à la fois chercheuse
et curatrice de projets de coopération européenne, Giuliana Ciancio aborde les mécanismes de la fabrique de la politique culturelle de l’UE en pointant des avancées certaines, malgré des moyens encore faibles, et un souffle réformateur encore à venir. -
Répondre à l’urgence climatique
Faut-il en finir avec les méga-festivals
et les expositions « blockbusters » ?
La course à l’événementialisation
et au super-équipement qui a marqué
le secteur culturel dans les dernières décennies, source importante de gaz à effet de serre, n’est plus tenable dans le contexte actuel de dérèglement climatique.
Pour plus de sobriété, il faut désormais interroger la taille des manifestations, la durée des tournées, et mieux adapter les offres artistiques aux territoires. -
La transition reste à venir
Si la question de l’impact environnemental de la musique et du rôle que le secteur doit embrasser pour faire sien cet enjeu est portée par un nombre croissant de musicien.ne.s, d’organisations et de lieux de concert, l’approche systémique du problème semble toujours hors d’atteinte.