Féminisme spatial
- magazine : Espace
- numero : 130 - 2022
- date : 31 janvier 2022
- catégorie : Culture & arts
Sommaire
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L’Espace au féminin
Les industries cinématographiques russe et états-unienne se sont lancées récemment dans une rivalité concernant la sortie d’un film dont quelques scènes furent tournées dans la station spatiale
internationale (SSI). Même si la SSI a souvent servi de modèle dans différents scénarios de films depuis sa mise en orbite en 1998, c’est la première fois que des équipes de tournage ont le privilège
de se rendre à l’intérieur d’un des modules pour y tourner en apesanteur. -
Zones de spéculations : les fictions féministes et l’espace
Dans l’œuvre imprimée Report of the Legal Subcommittee (2010) de Carey Young, une carte céleste se déploie sur un fond couleur bleu nuit. Des points et des lignes indiquent où les étoiles éparpillées ont été regroupées en constellations dont les noms sont souvent tirés de la mythologie grecque. Report révèle toutefois qu’une telle tentative de cartographier le cosmos suscite également des frustrations.
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Nous sommes une galaxie
Nombre d’artistes s’intéressant à l’observation et à l’exploration de l’espace conçoivent celui-ci comme un reflet de l’actualité sociopolitique qui s’y réfracte, en quelque sorte, à travers le prisme déformant de la vie sur terre. Des œuvres récentes d’Hito Steyerl, de Mika Rottenberg et du collectif Black Quantum Futurism interagissent avec l’imaginaire spatial de façon à mettre en cause les fondements colonialistes, capitalistes et patriarcaux de la société moderne.
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D. Denenge Duyst-Akpem et la décolonisation sur Mars
Il y a des avenirs clos qui sont interdits, surveillés, verrouillés, et leur entrée n’est accordée qu’à de puissants capitalistes blancs qui sont majoritairement des hommes. Entre leurs mains, l’avenir devient une marchandise qu’ils obtiennent avec l’appui des gouvernements et des investisseurs.
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Le féminisme spatial selon Iris van Herpen : entre mode, féminisme et écologie
Le féminisme spatial est à la fois une réalité historique et une science-fiction. Il concerne les exploits spatiaux réalisés par des femmes, tout en incarnant des futurités spéculatives qui se déploient dans les arts, la littérature, la culture populaire et la mode. Le féminisme spatial que je considérerai dans ce texte est
plus particulièrement une tendance vestimentaire qui représente des marges sociales et politiques, celles en dehors du colonialisme planétaire de l’homme blanc. -
Metropoliz : aller-retour vers la Lune
En 2018, j’ai découvert le Museo dell’Altro e dell’Altrove di Metropoliz, le Musée de l’autre et de l’ailleurs, grâce au documentaire Gift de Robin McKenna. Ce film illustre les principes féministes de redistribution de l’espace, du pouvoir, des ressources et du capital en explorant quatre communautés uniques et créatives qui se développent grâce aux économies de don.
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FemSat : propositions féministes dans l’espace radiophonique
L’espace radiophonique est ouvert à quiconque dispose des compétences et des droits légaux pour écouter et transmettre. Cependant, la radio, précisément la radio amateur, a souvent été l’apanage de personnes blanches privilégiées et identifiées comme étant de sexe masculin. Il existe une relation complexe entre le contrôle légal, gouvernemental, et la gouvernance ad hoc, tacite, des amateurs radio.
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Féminisme spatial autochtone : une entrevue avec Michelle S. A. McGeough
Ce numéro portant sur le féminisme spatial cherche à réalimenter notre imaginaire spatial avec des projets artistiques issus de perspectives féministes. L’objectif est d’aborder des possibilités poétiques et critiques qui activent une redistribution de l’espace, du pouvoir, des ressources et du capital dans le champ social. En prenant appui sur votre travail où vous examinez comment les peuples autochtones construisent leur savoir, notamment au niveau de l’identité sexuelle et du genre en lien avec la production artistique, j’aimerais que nous nous penchions sur la production de savoirs autochtones, à l’intersection de l’espace et du féminisme, en focalisant particulièrement sur des œuvres artistiques.
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Sorcière spatiale multi-espèces : un entretien avec Agnes Meyer-Brandis
L’artiste Agnes Meyer-Brandis allie la métaphore artistique, la mythologie, la science, la satire, l’humour et le rire pour créer des évènements, des écosystèmes et des liens de parenté entre des espèces. Marie-Pier Boucher et Annick Bureaud s’entretiennent ici avec elle pour comprendre et approfondir les propositions féministes mises de l’avant dans son travail.
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Nos recommencements, 10e édition de la Rencontre photographique du Kamouraska
La Rencontre photographique du Kamouraska fêtait, cette année, sa 10e édition après un report de deux ans. Préconisant une vision artistique axée sur les pratiques liées au paysage, cet évènement a su se positionner, au fil des ans, comme un acteur majeur de la scène photographique contemporaine québécoise. Édition après édition, la Rencontre photographique contribue de manière éloquente à l’attractivité et au développement culturel de cette région.
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X, exposition de Claude Closky
Le Fonds régional d’art contemporain (FRAC) des Pays de la Loire a
invité l’artiste conceptuel Claude Closky à réaliser une exposition à partir de sa collection. Depuis sa création, en 1984, ce FRAC se distingue par son rapport de proximité avec les artistes à travers, notamment, son programme de résidence, Les Ateliers internationaux. -
Carte blanche à Anne Imhof, Natures Mortes
Comme Ugo Rondinone, Philippe Parreno, Tino Sehgal, Camille Henrot
et Tomás Saraceno avant elle, Anne Imhof a eu carte blanche pour
investir la totalité du Palais de Tokyo. Connue pour ses performances (notamment Faust, récompensée par le Lion d’or à la Biennale de Venise en 2017), l’artiste allemande s’allie à une trentaine de prestigieux invités pour concevoir un parcours jusqu’aux tréfonds du Palais de Tokyo. -
André Du Bois, D’emportements, d’alcôves
En investissant le premier étage du Musée Marius–Barbeau, à Saint-Joseph de Beauce, André Du Bois a créé, tout l’été, un territoire en perpétuelle transformation. Ses œuvres faites de bois, d’artéfacts, d’objets trouvés, d’eau, d’encre et de pierres composent un espace scénographique peuplé d’ombres où les corps s’avancent, aux aguets, ou se recueillent, pensifs. L’éclairage a été pensé pour baigner les œuvres d’une aura d’étrangeté. Le visiteur s’y sent comme un géant à cheval entre deux mondes.
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Apichatpong Weerasethakul, Periphery of the Night
Dans l’univers onirique d’Apichatpong Weerasethakul, la nuit est une
puissance métaphorique qui fait coexister des réalités multiples,
des formes de vie humaine et non humaine, apparitions, êtres irréels
ou fantastiques dans les états confus du rêve, de la mémoire et du
sommeil. -
David Stonhouse, POWERBOXES
Modern buildings are hardly functional without a power box. Although
they are unremarkably hidden in plain sight, these simple boxes, boards of intricate wires and connectors carry currents that power every light, kettle, air conditioner and computer in a building. This tremendous contribution to the daily operation of our modern cities often goes unnoticed. However, this was the subject of Saskatoon-based artist David Stonhouse’s solo exhibition POWERBOXES, on view in summer 2021 at the Godfrey Dean Art Gallery in Yorkton, Saskatchewan. -
TYRANNY
Tyranny’s antithesis is often thought to be freedom, but in a new
exhibition at the Art Gallery of Nova Scotia a different solution to
the problem of authoritarianism is proposed: sympathy. It’s a timely
discussion. Too often, “freedom” is the cloak would-be autocrats hide behind, and the rallying cry of oppression. -
Maison molle
Accueillante et chaleureuse, l’exposition collective Maison molle,
commissariée par Alice Ricciardi, a abrité mon esprit pour ensuite l’habiter. Mise sur pied dans l’espace du Livart – ce bâtiment patrimonial situé sur le Plateau Mont-Royal et anciennement Presbytère Saint-Jude –, elle héberge les oeuvres d’art textiles de dix artistes, qui viennent s’y déployer dans toutes leurs formes, couleurs et textures. -
Andreas Rutkauskas, Refuge : Après l’incendie
La Fondation Grantham pour l’art et l’environnement s’est implantée
sur le territoire du Centre-du-Québec il y a maintenant deux ans.
Son pavillon, niché à l’orée d’une forêt, constitue à la fois un espace d’accueil pour des artistes et chercheurs·euses en résidence et un lieu d’exposition. En décembre 2020, le photographe canadien Andreas Rutkauskas s’est imprégné de cet environnement lors de la toute première résidence de création offerte par la Fondation alors qu’il y poursuivait son projet intitulé After the Fire. -
Gilles Mihalcean, Retournements et détournements
Entre le 15 octobre 2021 et le 16 janvier 2022 était présentée, au
1700 La Poste, l’exposition d’une sélection des œuvres du sculpteur
contemporain québécois Gilles Mihalcean. Celle-ci invitait à une
réflexion autour des thèmes du retournement – de la matière, des
objets, des formes – et du détournement – du sens, des croyances,
des conceptions.