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Futurité

  • magazine : Esse
  • numero : 100 - 2020
  • date : 15 septembre 2020
  • catégorie : Culture & arts

Sommaire

  • Nos présents à venir

    La futurité est liée à des questions d’obligation et
    de responsabilité, à l’attention qu’on prête à ses propres douleurs persistantes ainsi qu’à l’affliction et à l’agonie des autres. La futurité marque la capacité de la littérature de soulever, en interrogeant le passé, des dilemmes politiques et éthiques qui sont essentiels pour l’avenir de l’humanité.

    par Sylvette Babin
  • Des sirènes... et de la boue

    La futurabilité au temps du coronavirus

    par Gwynne Fulton
  • No future, vraiment ?

    Le punk a surgi dans la conscience collective sous la forme d’un genre musical instauré par les Ramones et associé aux frasques vestimentaires de Vivienne Westwood, avant d’être vaguement assemblé en mouvement social par des épingles de sureté (pour paraphraser Jon Savage1). Mais le polymorphisme de ses adeptes a rapidement dissipé le mythe voulant que la scène punk soit formée uniquement de nihilistes adolescents accros aux drogues dures, surtout si l’on considère des groupes comme Crass et les Dead Kennedys. Ces groupes, en effet, ont défendu par leurs actions sur scène et hors scène des idées progressistes telles que la démocratie directe, les droits des animaux, le féminisme, l’antiracisme, l’antimilitarisme et l’environnementalisme. D’un bout à l’autre du spectre d’idéologies qui forme son horizon intellectuel, de l’anarchie aux principes du bricolage, le punk avec son cri de guerre a particulièrement bien réussi à invalider les aspects les plus oppressifs du temps à venir.

    par Oli Sorenson
  • Aliocha Imhoff, Kantuta Quirós

    Chronopolitiques du futur

    par Nathalie Desmet
  • Intemporalités autochtones et futurités performatives

    Profondément enracinée dans une culture coloniale,
    la conception occidentale d’un futur intrinsèquement dépendant d’un passé et d’un présent téléologique
    et insécable teinte certainement notre manière d’appréhender le temps. Selon cette logique linéaire et cumulative, le futur serait en quelque sorte l’otage de nos actions, notre capacité même d’imaginer l’avenir étant d’ores et déjà colonisée par l’Histoire telle qu’elle est écrite par les vainqueurs. De fait, le futur n’aurait aucune autonomie au regard des erreurs ou des préjudices commis par le passé – une vision hautement problématique pour les peuples colonisés puisqu’elle redouble leur position de victime et strangule de facto toute forme d’agentivité sur leurs destinées.

    par Anne-Marie Dubois
  • Survivre à la fin du monde : colonialisme et changement climatique dans les œuvres de Christina Battle et de David Hartt

    Des slogans pour un avenir déjà en cours, voilà ce que propose Today in the
    news more black and brown bodies traumatized the soil is toxic the air is poison («Aujourd’hui aux nouvelles d’autres corps noirs et bruns traumatisés le sol est toxique l’air est poison»), série de collages réalisée par Christina Battle en 2018
    à partir de photographies trouvées. Battle y associe une imagerie végétale et animale à des énoncés brefs, mais empreints d’urgence qui exposent la préca-
    rité, l’aliénation et la vulnérabilité. En blanc, la phrase Consider what grows out of toxic ground («Pensez à ce qui pousse dans un sol toxique») flotte à l’avant-plan d’un flanc de montagne enneigé, tandis que trois goélands – étrangement hors contexte – survolent le paysage. En superposition, un petit oiseau chante devant un amas de formes organiques démultipliées d’un rose incandescent contre
    la blancheur de la toile de fond, allusion à des mutations radioactives et à des mouvements migratoires de masse vers le nord provoqués par l’accélération du réchauffement planétaire. Dans Your Connection Is Not Secure («Votre connexion n’est pas sécurisée»), avec quelque chose de prémonitoire, des champignons se posent sur la Lune comme des envahisseurs venus de l’espace, évoquant à la fois la colonisation interplanétaire et les atteintes à la cybersécurité. Bref, les œuvres de Battle décrivent les catastrophes écologiques qui s’abattent déjà autour de nous et font planer le spectre de celles qui nous attendent.

    par Gabrielle Moser
  • Réinventer l’étrangeté

    Shannon Finnegan ou revendiquer des avenirs pour les personnes handicapées

    par Charlotte Jacob-Maguire
  • Lorenza Böttner

    Requiem for the Norm
    ou la transformation contestataire

A propos du magazine

Esse
Esse ESSE arts + opinions s’intéresse aux diverses pratiques disciplinaires et interdisciplinaires (arts visuels, performance, vidéo et cinéma d’auteur, musique et danse actuelles, théâtre expérimental, etc.) et à toutes formes d’interventions à caractère social, in situ ou performatif. La revue Esse privilégie les analyses qui abordent l’art en relation avec le contexte (géographique, social, politique ou économique) dans lequel il s’inscrit, les pratiques relationnelles, les œuvres engagées, les manifestations hors les murs. esse soutient aussi les discours d’artistes et d’auteurs qui prennent en compte les créations expérimentales ou risquées, remettant en question les valeurs dominantes. La revue se démarque par son engagement et sa volonté à tisser des liens entre la pratique artistique et son analyse. esse est présent au canada et en Europe.

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