Homoparentalité
- magazine : Médiapart
- numero : 2012111 - novembre 2012
- date : 01 novembre 2012
- catégorie : Monde & société
Sommaire
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1- À quoi servent ces études ?
Le 22 octobre, François Hollande a reçu psychologues, juristes et sociologues
pour évoquer la question de l’homoparentalité. Alors que le débat sur l'ouverture
de l'adoption et de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples
homosexuels mobilise dans la rue et arrive à l'Assemblée, c'est vers eux et vers
les études scientifiques que les regards se tournent. Plus de 700 travaux ont été
consacrés à l'homoparentalité depuis les années 1970, dont une partie au
développement des enfants. Que démontrent-ils ? Mediapart s'y est plongé . -
Comment vont les enfants ?
Critiquées pour leurs biais méthodologiques (qui seront l'objet du troisième
chapitre), ces d'études ne parviennent pas à accéder à toute la population de
référence. Mais une forte « tendance significative » se dégage de ces centaines
de recherches : « Elles ne montrent pas de différence significative, dans quelque
domaine que ce soit, entre les enfants issus d’un milieu homoparental et les
enfants issus d’un milieu plus “classique” », explique le pédopsychiatre
Stéphane Nadaud, auteur de la première enquête française sur le sujet. « Ils ne
vont ni mieux ni moins bien », résume Martine Gross, ingénieure de recherche en
sciences sociales au CNRS, auteure de plusieurs ouvrages sur le sujet et
présidente d'honneur de l'Association des parents et futurs parents gays et
lesbiens (APGL). -
Des études critiquées pour leur méthodologie
C'est l'argument principal des opposants à l'homoparentalité : les quelque 700
études scientifiques – qui démontrent qu'il n'y a pas de différences
fondamentales entre les enfants de familles homoparentales et ceux de familles
hétéroparentales – ne prouveraient rien car elles cumuleraient les biais
méthodologiques. Quels sont ces biais ? Invalident-ils les études ? -
Il n’y a pas une mais des homoparentalités
« En 2002, lorsque j’ai écrit mon livre [Homoparentalité : une nouvelle chance
pour la famille ? (Fayard, 2002)], je me suis rendu compte du désintérêt total sur
cette question », se souvient le pédopsychiatre Stéphane Nadaud, auteur de la
première étude française sur le sujet. J’ai essayé de passer le flambeau à des
étudiants, j'ai proposé mes dossiers, les gens étaient retrouvables, une étude
prospective était réalisable. Mais personne ne s’est donné les moyens de le faire
», déplore-t-il.