La Religion
- magazine : Philosophoire
- numero : 22 - 2004
- date : 01 avril 2004
- catégorie : Monde & société
Sommaire
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(L’avenir d’une désillusion)
Faillite des religions ou retour du religieux ? « Désenchantement du monde » ou réveil des spiritualités ? Déclin ou renouveau des pratiques et des croyances religieuses ? Notre époque semble constituer une période charnière, dans la mesure où elle ne sait pas trancher nettement entre ces deux possibilités qui engagent rien de moins que l'avenir du monde. En effet, l'humanité est largement engagée, aujourd'hui, dans un processus de sécularisation lié à l'extension planétaire du mode de vie et de pensée occidental, c'est-à-dire du
libéralisme. -
Entretien avec Alain Finkielkraut
Alain Finkielkraut est philosophe et essayiste. Il s'est engagé, à travers ses écrits, dans des débats publics et des combats politiques, tant en France
(au sujet du négationnisme, du procès Barbie, ou de l'antisémitisme) qu'à l'étranger (au sujet de la guerre en ex-Yougoslavie, du conflit israëlo-palestinien, ou de la situation internationale). Il a notamment publié : Le Juif imaginaire (Seuil, 1980) ; La Défaite de la pensée (Gallimard, 1987) ; La Mémoire vaine. Du crime contre l'humanité (Gallimard, 1989) ; Le Mécontemporain. Péguy, lecteur du monde moderne (Gallimard, 1991) ; Comment peut-on être Croate ? -
Entretien avec Rémi Brague
Professeur à l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne (chaire de philosophie arabe), ainsi qu’à la Ludwig-Maximilians-Universität de Munich (chaire « Romano Guardini » de Religionswissenschaft), Rémi Brague connaît de première main les trois traditions monothéistes. Parti en effet de la philosophie grecque, il s’intéresse à présent plus spécifiquement au Moyen Âge, tant chrétien que juif et musulman. Sa perspective est cependant plus large,
puisqu’il cherche par là à mieux comprendre la modernité. -
Religion et post-modernité : entre passes et impasses
De quoi sera fait le prochain siècle ? Comment le social, le politique, le philosophique et le religieux vont-ils entrer en résonance ? Devrons-nous
faire face à une explosion de groupes religieux ou plus simplement à une débâcle de religiosité dans un monde qui aurait oublié le sens même de ce que peut
représenter la religion pour le sujet (dont nous savons depuis Freud qu’il est sujet de l’inconscient) ? -
L’éthique sociale à l’épreuve du nihilisme : Dieu est-il définitivement mort ?
Etre nihiliste, c'est penser que la vie, si elle n'a pas de sens, ne vaut pas la peine d'être vécue. Aussi le nihilisme, gouffre ouvert sur le néant de nos illusions perdues et dans lequel l'homme perd jusqu'au sens de son existence, peut-il d'abord être pensé comme le courage de l'Absurde, comme la capacité presque héroïque d'accuser le non sens radical de l'existence. Si bien que l'expérience de l'absurdité du fait d'exister ne peut qu'être celle de la difficulté de résister à deux tentations.
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Manifeste pour une nouvelle religion
« Pas de société sans sacré », nous dit Régis Debray dans le numéro de février 2004 du magazine Lire. Certes, pas de société humaine sans sacré. Mais qu’en serait-il d’une société surhumaine, au sens nietzschéen du terme ? Qu’en serait-il d’une communauté dont le contrat social s’édifierait sur la mort de Dieu ? « Tout passe », dit le bouddhisme.
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Religion, politique et sécularisation dans la pensée de Hannah Arendt : le totalitarisme est-il une “religion séculière ” ?
(réflexions autour du débat Arendt-Voegelin de 1953)
Nous souhaiterions revenir ici sur un débat philosophico-politique apparemment très daté et circonscrit. Il s'agit de celui qui opposa, au début
des années cinquante, au cours d'un bref échange d'articles, la philosophe américaine Hannah Arendt à son confrère Eric Voegelin. Ce débat portait sur la
question de savoir s'il était possible ou non de considérer le totalitarisme comme une « religion séculière ». -
Au seuil de la transcendance : Religion, sacré et sacrifice dans la pensée de Georges Bataille
Entre les années 1937 et 1939, dans le contexte de l’imminente guerre mondiale, un mouvement culturel particulier fut amorcé par un groupe de personnages d'origines très diverses, mais tous rapprochés par le même but d'étudier « l'existence sociale en toutes ses manifestations dans lesquelles se réalise la présence active du sacré ». L'initiative s'appelait Collège de Sociologie et l'objet de l'activité de recherche de ses participants était la fondation d'une « sociologie sacrée ».
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Le concept de la foi dans la pensée de saint Anselme et ses sources dans l’antiquité tardive
Dans cet article, nous proposons une interprétation de l’argument de l’existence de Dieu formulé par saint Anselme de Canterbury dans son traité Proslogion (1078), interprétation qui voit dans cet argument comme la description d’une expérience de l’esprit rigoureusement marquée par une tradition néoplatonicienne dont Anselme hérite ou qu’il redécouvre, mais sans en avoir conscience.
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Autour de Raison et foi d’Alain de Libera
Le nouveau livre d’Alain de Libera pose, comme l’indique son titre, le problème du rapport de la raison à la foi. Mais cette formule est trompeuse, car pour Alain de Libera, il n’y a pas un seul problème du rapport de la raison et de la foi, anhistorique, non-culturel, comme si la foi et la raison ne prenaient pas à chaque époque de l’histoire humaine un visage propre et spécifique, ou comme si la question du surnaturel musulman était reconductible à celui du surnaturel chrétien, ou comme si, last but not least, le rationalisme lui-même, fût-il le plus apparemment disjoint de toute révélation monothéiste, ne se réclamait pas dans l’histoire de figures différentes, voire concurrentes.
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Les livres passent en revue
- Vie et intentionnalité. Recherches phénoménologiques, de Renaud Barbaras. Par Vincent Citot
- Les temps hypermodernes, de Gilles Lipovetsky. Par Vincent Citot
- Hannah Arendt. Une introduction, de Jean-Claude Poizat. Par Jean-François Pascal -
Hors-Thème
- Renouvier revisité par Marie-Claude Blais. Dialogue avec Jean-François Bacot
- L’irreprésentable dans la philosophie hégélienne
ou le paradoxe de la dialectique. Par Philippe Grosos