La sculpture à l’ère du numérique
- magazine : Espace
- numero : 116 - 2017
- date : 22 mai 2017
- catégorie : Culture & arts
Sommaire
- Fabrications numériques
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Sculpteurs technologues
Au-delà
du numérique -
London Fieldworks Null Object
Gustav Metzger Thinks About
Nothing -
Jesse Colin Jackson’s Marching Cubes
Divide-and-conquer
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The Shapes of Some Things to Come
A few notes
in and around
the 3D Additivist
Cookbook project -
Grégory Chatonsky et Dominique Sirois
Physique versus numérique : matérialisme
digital ? -
Erika Lincoln
Machine Edge
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La littorale #6 : l’art à la plage
Biennale international d'art contemporain Anglet - Côte Basque
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La sculpture à l’ère du numérique
Bien que, pour plusieurs d’entre nous, le mot « numérique » ne soit pas conceptuellement clair, tant la définition de ce mot — parfois adjectif, parfois substantif — demeure floue, il ne fait aucun doute que, depuis quelques décennies, l’univers du numérique envahit quotidiennement nos vies. Par nos différents appareils — téléphoniques, informatiques, robotiques —, le numérique a modifié considérablement notre façon d’interagir avec notre entourage, familier ou non. Toutefois, le numérique est plus qu’un ensemble d’outils, il est une nouvelle façon de voir le monde, de le sentir, de le comprendre. Il nous fait entrer dans une nouvelle ère.
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Assembling the Post-Fordist Social Factory
A curious, industrially manufactured object sits on a long, narrow platform that divides the gallery space. The object is presented as a multiple, with a series of identical reproductions spanning the platform. It is unclear whether this object is presented in a finished state, or if we are seeing it somewhere in the process of being assembled. It might be the base of an air filter, a vacuum not yet fitted with its handle and hose, or an internal component of some larger, unidentified apparatus. In a sense, it is simultaneously all and none of these things. This is a product stripped of any consumer function that stands in for all industrially produced objects, but which complicates any clear sense of use or exchange value.
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Physique versus numérique : matérialisme digital ?
Entretiens avec Grégory Chatonsky et Dominique Sirois.
Lorsque l’on pense à la sculpture, ce sont les matériaux qui nous viennent à l’esprit en premier. Viennent ensuite les volumes, puis les techniques qui leur ont donné forme. La formule « sculpture numérique » évoque autre chose. On y perçoit l’addition d’une dimension. De manière spontanée, on pense à de l’immatériel : des images de synthèse, du virtuel, de la programmation comme des formules magiques. On voit des écrans, de la lumière qui en émane. Les matériaux du numérique sont avant tout des moyens de rendre visible ce dernier : des cadres et des boîtes de plastique ou d’aluminium qui contiennent les éléments électroniques nécessaires à l’existence du numérique. La matérialité du numérique se caractérise aussi par son affiliation à l’électricité : c’est sa principale condition d’apparition.
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Dominique Sirois : Indice éternité
Ce n’est pas le moindre des lieux communs de l’art contemporain que de vouloir sortir le public de sa zone de confort. Avec Indice éternité, magnifique exposition présentée à la Galerie B-312, Dominique Sirois prend le contrepied de ce désir répandu en nous faisant ressentir un étonnant confort devant la mort.
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Les univers monochromes de Kelly Lycan
À l’automne 2016, deux galeries de la grande région de Vancouver présentaient les installations les plus récentes de Kelly Lycan, lauréate du prix VIVA en 2016, l’un des prix les plus prestigieux qu’un artiste en arts visuels peut se voir octroyer au cours de sa carrière en Colombie-Britannique. Ces expositions révélaient les nouveaux univers monochromes créés par l’artiste dont la palette de couleurs se limite essentiellement à des variations de blanc depuis maintenant plusieurs années.
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Julie Picard. Le papier journal : les spécimens de masse
Des Spécimens à De masse, l’artiste québécoise Julie Picard développe, de manière singulière, depuis plusieurs années, une matière issue de la nature : le papier et, plus précisément, le journal, symbole de la culture de masse, de l’industrialisation sérielle et de la profusion d’informations.
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Léna Mill-Reuillard : faire corps et lieux avec les images
Interpellée par les notions de corporéité et de limites entre les images fixes et les images en mouvement, la démarche de Léna Mill-Reuillard évolue sous plusieurs formes et en différents temps. En février dernier, elle remportait le Prix du CALQ — Œuvre de la relève 2016, à Montréal, avec le projet Machinari, réalisé dans le cadre de la résidence de production et de diffusion PRIM-Dazibao.
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Michèle Matyn : Gouffres du souffle
En marge de la rétrospective Robert Filliou – Le secret de la création permanente et de l’exposition De Broodthaers à Braeckman, la photographie dans les arts plastiques en Belgique, le musée d’art contemporain de la ville d’Anvers (M HKA), dans le cadre de la quatrième édition de son projet IN SITU, invitait l’artiste Michèle Matyn à prendre possession de « l’espace d’exposition le plus vaste et [sans aucun doute] le plus atypique » de cette institution belge de premier plan.
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David Armstrong Six : la poiésis exhibée
Pour cette troisième exposition solo à la galerie Parisian Laundry, le Montréalais David Armstrong Six mise conjointement sur l’exploration formelle et l’affirmation du caractère matériel des œuvres en donnant à voir l’étendue de la dimension processuelle qualifiant son travail. Avec Bracelets, l’artiste choisit de présenter des œuvres sculpturales et picturales comme autant de morceaux enfilés sur un même fil.
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Phyllida Barlow, demo : chantier en cours
Intitulée demo, l’exposition de Phyllida Barlow exploite littéralement la démolition en cours au troisième étage de la Kunsthalle de Zürich et annonce la rénovation à venir. Au-delà de la tension entre le faire et le défaire qui infuse également la pratique de l’artiste, c’est encore une belle occasion pour elle de démontrer ce qui constitue sa sculpture : un jeu entre précarité et monumentalité, imposant des formats absurdes qui envahissent l’espace et engagent le visiteur à faire l’expérience physique de l’œuvre.
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Raconter les silences
Entre interrogations politiques, doutes et poésie, l’exposition Paysage interne rend compte de la richesse des pratiques artistiques, malgré la guerre et la diaspora qui en découle, en présentant les œuvres de cinq artistes syriens qui créent autant de narrations. Exilés pour certains, menacés par la répression pour d’autres, ils témoignent de réalités, de fragments de vie, présentent des visages, racontent des histoires où se mêlent le tragique, l’incertitude, mais aussi l’espoir, le rêve d’accéder à un futur.
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Jean-Luc Verna, homme-orchestre
Si l’exposition de Jean-Luc Verna est une réussite, c’est qu’elle est parfaitement à l’image de son instigateur : elle tient à distance ses pratiquants, tout en les accueillant avec générosité. Depuis 1991 qu’il s’investit corps et âme dans sa vie d’artiste, Verna a fait feu de tout médium, à commencer par le plus naturel, son enveloppe corporelle. Et faute de l’aimer tout à fait, il l’a contrainte par une discipline de fer et une pratique du tatouage qui a transformé sa peau en palimpseste.
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To refuse/to wait/to sleep
There is a contemporary discourse that is characterized by a high level of linguistic abstraction that seems to obscure, from the ordinary bystander, extreme levels of profitability, speculation, and institutional superstructures. I am referring not to contemporary art, but the financial sector of capitalism, which is the target of a new group show at the Morris and Helen Belkin Art Gallery in Vancouver.