Le R.P.R.
- magazine : Pouvoirs
- numero : 28 - 1984
- date : 01 mars 1984
- catégorie : Monde & société
Sommaire
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Transformation d’une entreprise politique : de l’UDR au RPR (1973-1977)
Dix fois les formations politiques se réclamant du gaullisme ont changé de sigle. Par deux fois cette transformation s'est faite de manière particulièrement solennelle : en 1967 et en 1974-1976. En ces deux occasions les mêmes thèmes ont été débattus et un nouveau sigle a été donné à l'organisation pour signifier clairement une coupure sans rupture. Par-delà des péripéties dissemblables ces deux moments peuvent s'analyser comme une théâtralisation de la passation des pouvoirs entre des générations politiques revendiquant le maniement légitime du gaullisme
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Le parti d’un homme
La prise de pouvoir de M. Jacques Chirac à la tête du mouvement gaulliste est formellement établie : c'est le 5 décembre 1976 que le député UDR de la 3e circonscription de la Corrèze est devenu président du Rassemblement pour la République qu'il avait fondé ce même jour à l'issue d'un vaste meeting à la porte de Versailles.
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Tactique et stratégie du RPR dans l’opposition
« Sans stratégie, sans programme, sans perspective, le RPR est
un parti qui, manifestement, n'a pas surmonté ses déboires électoraux ». Cette déclaration du député socialiste de Paris, Georges Sarre, au moment des Assises nationales du mouvement gaulliste en janvier 1982, ressort davantage de l’auto persuasion que de la prise en compte des réalités. Le RPR, au lendemain de mai-juin 1981, n'a pas une mentalité de vaincu : son candidat, Jacques Chirac, a obtenu un résultat inespéré au 1er tour des présidentielles après une campagne bien menée qui lui a permis d'améliorer son image dans l'esprit des Français. -
Qui est à la droite de qui ?
La réponse à cette question est nécessairement contingente, car la frontière entre l'un et l'autre camp est, par nature, mouvante : le nationalisme, né à gauche, ou dans le parti du mouvement, ne fut-il pas plus tard assimilé à la droite, et celle-ci au parti de l'ordre ? Le journaliste doit donc, en la matière, se limiter à quelques remarques.
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“Gaullisme » et « chiraquisme ” : réflexions autour d’un adultère
Au mois de juillet 1979, Claude Labbé constatait que «le produit gaulliste était très demandé sur le marché politique », justifiant ainsi de manière purement mercantile la maintenance d'une certaine tradition gaulliste dans la démarche théorique du RPR. Il n'est pas
sûr, quatre années plus tard, que la formation dirigée par Jacques Chirac assumerait toujours cette remarque sur la compétitivité de la doctrine gaulliste. Tout un faisceau d'évolutions et de rectifications, catalysées notamment par la victoire électorale de la gauche en mai-juin 1981, témoigne, au contraire, d'une dérive de plus en plus précise à l'égard des grands héritages. C'est à l'examen de cette « dégaullisation » que prétend ce bref article. -
Les jeunes élus du RPR : des héritiers ou des parricides?
Les mouvements gaullistes ont toujours montré, depuis la Libération, une grande capacité de rajeunissement. Dès 1962 et de nouveau en 1967 , grâce au « système Pompidou », émergeait ainsi, à côté des « barons, tous nés entre 1901 (Malraux, Palewski) et 1920 (Guichard), une nouvelle vague de cadets où Jacques Chirac (1932) faisait figure de benjamin à côté des Bernard Pons (1926), des Robert Poujade (1928) ou des Charbonnel (1927).
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L’univers politique des militants RPR
On ne dispose pour connaître l'idéologie des militants et cadres du RPR que de données fragiles issues d'une enquête réalisée en novembre 1978 auprès des délégués à un congrès extraordinaire du mouvement consacré à la préparation des élections européennes de 1979. D'une part la représentativité de ces délégués par rapport aux adhérents n'a pas pu être soumise à vérification. D'autre part, et plus important sans doute, la situation politique s'est considérablement modifiée en cinq années.
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Sociologie des adhérents gaullistes
A l'heure où le RPR procède à un aggiornamento idéologique qui l'amène parfois à oublier les tables de la loi gaulliennes, la question de son évolution sociologique peut être évoquée. Le recrutement socioprofessionnel des adhérents suggère-t-il lui aussi l'existence d'une dérive ?
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Les militants du RPR : étude d’une fédération
Le RPR se prévaut d'un nombre sans cesse croissant d'adhérents : ses dirigeants nationaux avancent même parfois des chiffres supérieurs à ceux du Parti communiste pourtant considéré avec ses quelque 550 000 adhérents comme le premier parti de France. Les quelques études locales dont on peut disposer, si elles tempèrent
quelque peu les évaluations optimistes du centre national, témoignent, de même, d'une imposante progression numérique. Déjà sensible en 1976-1977, ce mouvement se serait encore amplifié sous l'effet de l'accession de la Gauche au pouvoir. -
Le RPR et l’achèvement de la banalisation électorale du gaullisme
Lorsque, à la veille des dernières élections sénatoriales, le président du Rassemblement pour la République a souligné qu'elles revêtaient « une importance toute particulière » puisque le Sénat « est devenu le dernier rempart des libertés locales et individuelles face au pouvoir socialiste et communiste », la première réaction de l'observateur de l'histoire politique de la Ve République est d'y voir le signe d'une rupture totale avec la période où le général de Gaulle assumait la charge suprême.
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Les cercles extérieurs du RPR
L'étude de la mouvance d'un parti politique se heurte à de nombreuses résistances et à diverses difficultés méthodologiques. Le RPR se veut très uni et centralisé. Il ne reconnaît pas de tendance et l'on ne trouve pas dans ses statuts la catégorie des « Mouvements associés » qui existait dans ceux de l'UDR. Ses sections spécialisées, étudiants, professionnels, service d'ordre ne disposent d'aucune autonomie.
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L’activité internationale du RPR
L'un des effets les plus surprenants de la transformation du mouvement gaulliste en un authentique parti est l'importance croissante de l'engagement international du RPR. Cet engagement peut être illustre par quelques étapes qui marquent l'institutionnalisation de cet « internationalisme ». Tout d'abord la constitution du groupe des « Démocrates européens de Progrès », intergroupe sans prétention à l'Assemblée européenne de Strasbourg.