L’immigration
- magazine : Pouvoirs
- numero : 47 - novembre 1988
- date : 01 novembre 1988
- catégorie : Monde & société
Sommaire
-
L’histoire de l’immigration en France : une histoire impossible
On appelle l'histoire à la rescousse, on demande aux historiens d'écrire une histoire de l'immigration en France. Ce serait si commode, une histoire toute faite, ce serait si réconfortant : l'immigration, on
a toujours connu ça, elle a toujours suscité des tensions et des problèmes mais finalement les difficultés ont été surmontées et la cohésion de notre beau pays s'est trouvée renforcée et sa vitalité s'est enrichie d'un sang nouveau. -
L’immigration dans le débat politique français de 1981 à 1988
Depuis le début des années 80, l'immigration a occupé une place de premier plan dans le débat politique français. Élément clé de l'affrontement droite-gauche, elle n'a pas été favorable à cette
dernière. Le soir des élections municipales de mars 1983, P. Mauroy n'attribuait-il pas à cette question la responsabilité des difficultés électorales de la gauche ? Que celle-ci soit incapable de résoudre le
« problème de l'immigration » était devenu une évidence. -
L’immigration et l’identité de la France mythes et réalités
Le rapport de la Commission Long a (provisoirement ?) conclu un débat sur la réforme du code de la nationalité, qui a débuté au début des années 80.
-
La politique française d’immigration
A la politique d'immigration on demande aujourd'hui beaucoup. Certains, très nombreux, lui demandent de résoudre les problèmes créés par la crise, et notamment le chômage. Pour d'autres elle est le symbole qui permet de différencier dans notre société ceux qui sont démocrates et républicains de ceux qui ne le sont plus. C'est
que, touchant à la fois à l'un des éléments constitutifs de la communauté politique, la nationalité, et à des valeurs qui la dépassent,
celles des droits de l'homme, de la liberté ou de la fraternité, elle a pris une dimension symbolique très forte qui a mobilisé différents
acteurs les uns contre les autres. -
La deuxième génération
Comme le constate Gérard Noiriel : « Définir la "deuxième génération" est un problème délicat pour la recherche scientifique w1. Parmi les difficultés qu'il recense, les formes contradictoires de socialisation des jeunes tiennent une place significative. Tiraillés entre les valeurs que transmet la famille et celles qu'impose la société notamment par l'école, ils procèdent à des compromis difficiles. La réflexion sur ce thème a été ranimée par la présence des Maghrébins, alors que la plupart des modèles, y compris pour l'essentiel ceux de Noiriel, procèdent des exemples empruntés aux couches précédentes.
-
Entre économie et politique : le “clandestin ”, une figure sociale à géométrie variable
« A la tolérance de l'Administration s'est ajouté un laxisme général. »
-
Immigration L’ambiguïté de la référence américaine
Il y a cent ans, l'idée ne serait venue à personne d'ériger la Statue de la Liberté sur le sol français. Les fameuses phrases de la poésie de Emma Lazarus, gravées sur le socle de la statue : « Donnez-moi vos pauvres, vos opprimés... », ne pouvaient s'appliquer qu'à l'Amérique qui se définissait dans son essence même comme une
terre d'immigrés. La France par contre, toute incarnée dans son Etat-nation au passé glorieux et séculaire, assimilait ses nombreux immigrés de manière silencieuse, comme un phénomène périphérique et secondaire par rapport à sa véritable identité historique et culturelle, identité que la IIIe République, contemporaine de l'inauguration de la Statue, devait précisément codifier et transmettre par le biais de son système d'éducation. -
L’intégration des Italiens en France : “miracle ” ou vertus de la longue durée?
Il est courant d'entendre parler d' « intégration réussie » lorsque l'on évoque l'histoire de la migration italienne vers l'hexagone. Appliquée au temps présent, voire à la façon dont s'est opérée depuis l'entre-deux-guerres l'insertion à la société française de plusieurs vagues de migrants originaires de la péninsule, l'expression recouvre
une réalité sociologique et historique qui ne saurait être mise en doute. Les plus récemment installés ont aisément trouvé leur place dans notre pays et ceux dont l'ascendance transalpine remonte à la troisième ou à la quatrième génération soit de quatre à cinq millions de personnes ont acquis une transparence qui rend leur
visibilité incertaine, pour ne pas dire nulle. -
Le cas de Marseille
Marseille a été la mire de la France entière lors des dernières élections ; mais pour nous, qui travaillons dans la région depuis de longues années, cette soudaine attention n'a en rien modifié nos
comportements épistémologiques. Ainsi après les élections, tout est comme avant : les problèmes demeurent et nous continuons... - Les musulmans à Marseille : enjeux d’une reconnaissance politique
-
Les pays européens face à l’immigration
L'avenir de l'immigration dans l'espace communautaire constitue l'une des grandes inconnues de l'Europe de 1993. Chance ou défi, convergence ou divergence des politiques migratoires nationales, elle suscite quelques interrogations essentielles : sera-t-il possible de concevoir une libre circulation communautaire avec des relations bilatérales stables ?