Meurtres d’état
- magazine : Sang-Froid
- numero : 102 - 2020
- date : 06 mai 2020
- catégorie : Culture & arts
Sommaire
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Sur ordre de Poutine
Un homme d’affaires
empoisonné à Paris par les
services secrets russes ?
Voilà qui, à l’image du
scandale Skripal en Grande-
Bretagne, ferait les gros
titres de la presse et tendrait
à coup sûr les relations
déjà difficiles entre Paris
et Moscou. C’est pourtant
bien ce qui est arrivé en
novembre 2012… sauf qu’il
n’y a eu ni gros titres ni
crise diplomatique car la
victime a eu la bonne idée
d’aller mourir chez elle, en
Grande-Bretagne. Et que
les autorités britanniques
s’obstinent à trouver
sa mort toute naturelle.
Les enquêteurs français,
eux, ne sont pas du même avis. -
Paris, plaque tournante du Mossad
Avec une demi-douzaine d’assassinats commis
pendant vingt ans à Paris, le Mossad détient
le record d’éliminations par les services secrets étrangers
en France. Les victimes étaient en majorité des dignitaires
palestiniens. De leur côté les services des pays arabes
n’étaient pas en reste. Cette série noire dans laquelle
fut impliquée une future ministre a fini par fâcher
les services de sécurité français et provoquer
un grand ménage… -
Tzipi Livni , une jeunesse parisienne agitée
En Israël, un passage au sein du Mossad
offre une ligne particulièrement valorisante sur un CV,
pouvant mener aux fonctions les plus prestigieuses
dans la politique et les affaires. Plusieurs fois ministre,
longtemps pressentie comme une possible Première
ministre, Tzipi Livni n’a pas cherché à dissimuler
son expérience d’espionne dans les années 80,
où elle fut notamment postée à Paris.
Les services français l’ont à l’époque identifiée
comme une femme redoutable… -
La menace des services arabes
Dans les années 1970-1980, les grands adversaires du Mossad, les services secrets libyens, syriens Pour préserver le territoire français, la DST de l’époque combine menaces et compromis, cherchant à limiter le nombre d’attentats.
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Qui a tué Dulcie September ?
C’était en mars 1988, Mandela allait bientôt être libéré
et des négociations secrètes en vue d’une solution politique étaient
déjà bien avancées, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Afrique
du Sud. Qu’y avait-il à gagner pour les autorités dans l’assassinat
de la représentante de l’ANC à Paris, Dulcie September ?
Au terme d’une minutieuse enquête, le journaliste sud-africain
Hennie van Vuuren lève le voile sur les liaisons dangereuses entre
l’Afrique du Sud et les industriels, politiques et espions français,
qui avaient tout à perdre si September dévoilait ce qu’elle avait appris… -
Jeux de guerre civile en plein Paris
La politique de confrontation engagée
contre les Kurdes par le président turc Recep Tayyip
Erdogan est à l’origine d’un triple assassinat à Paris
en janvier 2013. Six ans plus tard, les commanditaires
n’ont toujours pas été précisément identifiés.
Le dossier n’est toutefois pas classé.
Les familles des victimes ont obtenu en mai 2019
qu’un juge d’instruction relance les recherches. -
Un roi assassiné à Marseille
Un chef d’État étranger abattu sur le sol français :
c’est le cauchemar de tous les services de protection
des hautes personnalités. À Marseille, le 9 octobre 1934,
l’impensable s’est produit lorsque des terroristes
croates se sont attaqués au convoi officiel
du roi de Yougoslavie, Alexandre Ier.
Mais était-ce réellement une affaire purement
balkanique, ou bien les tueurs étaient-ils manipulés
par une puissance étrangère ? Et pourquoi
a-t-on gardé sous scellés les résultats de l’enquête
pendant un demi-siècle ? -
Quand la sécurité militaire instrumentalisait des terroristes
Années 70 : la guerre
d’Algérie a beau être
terminée depuis
1962, Paris et Alger
connaissent une nouvelle
guerre froide, marquée
par des attentats antialgériens
menés par
des anciens de l’OAS.
Pour les combattre sur le
sol français, la Sécurité
militaire algérienne fait feu
de tout bois : elle accueille
à Alger le terroriste
Carlos, auteur d’attentats
terroristes à Paris, l’ETA,
et même le gang des
Lyonnais qui effectue pour
son compte des missions
punitives… Une guerre qui
ne dit pas son nom mais fait
des victimes chez les anciens
de l’OAS. -
Chapour Bakhtiar
Un ex-Premier ministre iranien poignardé
sur ordre du régime chiite de Téhéran : voilà une affaire
qui a empoisonné pendant des années les relations
franco-iraniennes. Cette histoire aux rebondissements
rocambolesques pourrait passer pour de l’histoire
ancienne. Elle est pourtant riche d’enseignements :
aujourd’hui encore, les modes opératoires
des services iraniens ne sont pas si éloignés
de ce que l’on a connu dans les années 80-90. -
Antoine Comte
Antoine Comte est avocat au barreau de Paris, fondateur de l’association Mémoire, Vérité, Justice et membre de multiples collectifs autour des luttes sociales. Confronté à de nombreuses affaires dont la raison d'état sert de fondement, il mène un travail pour la transparence démocratique et contre l’impunité des agents de l’État.