Quelle liberté pour l’artiste ?
- magazine : Facettes
- numero : 7 - décembre 2021
- date : 01 décembre 2021
- catégorie : Culture & arts
Sommaire
-
Ce que le salaire ferait à l’art
« Ils ferment tout. Nous ouvrons tous
les débats. » Dans son Appel à l’union des travailleur·euses de l’art daté
du 30 mars 2021, le Collectif des Occupant·es du FRAC PACA montre
que la (non-) gestion de la crise sanitaire a ouvert une brèche de manière irréversible : il ne s’agit plus seulement de rouvrir les lieux, mais bien de repenser la condition des artistes,
et des travailleur·euses de l’art dans
son ensemble. Le bilan de plus d’un an de pandémie révèle plus que jamais
la précarité des acteur·ices des champs culturels, dont les ressources se sont retrouvées suspendues en même temps que le marché dont elles dépendent. Les débats suscités par les collectifs tels que La Buse, Économie solidaire de l’art, Réseau salariat, Art en grève, et les occupant·es des lieux culturels, arrivent au même constat : il faut redéfinir
le travail de l’art comme tel, et attribuer à ses travailleur·euses un salaire indépendant de toute production artistique. C’est également la revendication d’Aurélien Catin dans Notre condition. Essai sur le salaire
au travail artistique, paru chez Riot Éditions en 2020. -
Le cas Voice Over
Une approche de la censure orientée
« commun » -
La dernière image
Nouvelle & images numériques
-
La voix libre
Entretien avec Louisa Babari
-
Atlas des champs artistiques
Ensemble cartographique libre retraçant la construction d’une pensée contrainte par une grille structurelle : les formes s’accrochent et se libèrent
de ces filets conscients ou
inconscients, pour enfin essayer
de dessiner une géographie
des champs artistiques.
Assemblages scannés et
compositions photographiées,
2021 -
Le monde que nous créons
Retour sur une expérience d’exposition virtuelle à l’ère du confinement sanitaire
-
De la liberté de ne pas faire, entre nécessité et paradoxe
Le texte qui suit s’immisce dans la pratique de l’artiste français Alexandre Lavet (né en 1988 en France ; vit et travaille à Bruxelles). Son ambition est, au-delà de l’exégèse et des formes traditionnelles de l’entretien,
du mimétisme du discours direct
et de l’analyse distanciée, de s’infiltrer dans les paradoxes de la liberté
et la subjectivité de l’artiste. Depuis ses débuts en école d’art, Alexandre Lavet veille avec soin à se dégager de toutes contraintes, une posture – un statement dont il a fait un mode de vie et une méthode de travail indissociables.
À la fois maître et tributaire de cette condition, comment parvient-il à allier quête de liberté, reconnaissance
et survie économique ? Pourquoi
la « liberté » dont il/l’artiste jouit est paradoxalement contraignante ?
En quoi cette position est-elle singulière mais reflète, aussi, les difficultés contradictoires d’une plus large génération ? Volontairement en retrait des réseaux de communication
et de production, Alexandre Lavet développe une immunité et cultive un minimalisme de la forme encourageant l’indépendance – la sienne d’une part
(à l’égard d’un mode de production)
et celle du regardeur de l’autre (à l’égard de la forme produite).