Sauvons nos patrimoines !
- magazine : Le Festin
- numero : 108 - novembre 2018
- date : 21 novembre 2018
- catégorie : Culture & arts
Sommaire
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Bordeaux
De l'ambiguïté en architecture
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Demain, tous mécènes ?
Avec près de 45 000 édifices classés ou inscrits au titre des Monuments
historiques, nombre à tripler pour prendre en compte l’intégralité
du patrimoine digne d’être conservé, la France possède une richesse
exceptionnelle. Entre baisse et stagnation des aides de l’État, les
besoins d’intervention sur du patrimoine bâti à l’abandon augmentent,
traduisant une situation d’urgence. Aux côtés du traditionnel mécénat
d’entreprise, le mécénat populaire, le financement participatif ou le récent
loto du patrimoine ouvrent de nouvelles voies où le citoyen devient un
acteur volontaire des politiques patrimoniales. -
Nos chers patrimoines disparus
Il en va des patrimoines culturels comme des « éléments aliénables et
transmissibles qui sont la propriété, à un moment donné, d’une personne,
d’une famille, d’une entreprise ou d’une collectivité publique » (définition du
Petit Larousse). Certains franchissent intacts les siècles, d’autres sont
altérés ou morcelés, transformés, d’autres encore disparaissent. Le passage
en revue qui suit de quelques exemples de destructions ou d’irrémédiables
dégradations (mais aussi de sauvetages !), dues aux négligences humaines,
à l’impéritie, à l’ignorance coupable ou… à l’omnipotence des éléments naturels,
se veut le reflet, en arrêts sur images, du mouvement patrimonial à l’oeuvre,
tantôt discordant, tantôt vertueux. Celui-ci nous incite à la vigilance car, en
définitive, comme l’a conceptualisé Anaxagore : « Rien ne naît ni ne périt, mais
des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau. » -
Sauver Canfranc
La gare de Leipzig a beau détenir le titre de plus grande emprise
ferroviaire du monde, le site de Canfranc lui a depuis longtemps volé
la vedette. Bien plus qu’une gare, c’est un paysage ferroviaire
érigé à 1 195 mètres d’altitude, dans un décor de sierras où
l’Aragon n’est encore qu’un torrent dévalant les pentes du
cirque glaciaire d’Astun. -
Réinventer la salle des fêtes du Grand-Parc
Construite par les architectes bordelais Claude Ferret, Serge Bottarelli et
Robert Bedout au début des années 1960, la salle des fêtes du Grand-Parc
connaît aujourd’hui, après un sommeil d’une vingtaine d’années,
un réveil bénéfique. Minimale et respectueuse de l’histoire, la réhabilitation
menée par l’architecte Christophe Hutin honore et met à jour un des plus beaux
exemples d’architecture moderne du territoire bordelais. -
L’eden et après
Construit en 1931, disparu en quelques heures sous les flammes
en mai 2014 après plusieurs années d’abandon et rouvert au public
en septembre 2018, l’Eden renoue avec l’élégance Art déco qui a
fait son succès. Retour sur l’histoire d’un chef-d’oeuvre restauré et
profondément ancré dans le paysage saintongeais. -
Hourré
La poétoque du pays
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La Renaissance du splendid
Icône du luxe à la française, et rare exemple intact
d’une époque exaltante, le Splendid hôtel de Dax
a rouvert ses portes après un chantier pharaonique
en avril 2018. -
Itsas Ondarea sur la côte basque
Chaloupes, trainières, sardiniers et thoniers ont pendant près
d’un siècle, de la fin du xixe aux années 1990, animé les paysages
maritimes et portuaires. Symboles de la culture maritime
basque, et témoins des savoir-faire qui leur sont associés,
ils constituent aujourd’hui des patrimoines vivants, en perpétuel
mouvement, dont la restauration, la protection et la conservation
sont des enjeux majeurs. -
Les cabanes sauvées du Causse
Dominant la vallée de l’Isle à 25 km au nord-est de Périgueux, l’ancien
camp d’entraînement et de manoeuvres militaires de Savignac-les-Églises
s’étend au coeur du causse calcaire périgourdin. Le site a la particularité
de conserver de nombreuses cabanes en pierre sèche qu’une association
locale s’emploie à restaurer et à valoriser. -
Le château aux 27910 propriétaires
À l’automne 2017, les internautes découvrent par drone interposé
la délicatesse du château de La Mothe-Chandeniers.
Cet impressionnant édifice inspiré des châteaux de la Loire, entouré
d’eau, aux balcons débordant de verdure et aux tours coiffées
des faîtes des arbres qui y ont élu domicile, est à l’abandon…
Très≈endommagé par un incendie en 1932, ce site irrésistiblement
romantique est désormais la propriété de 27 910 internautes
soutenant sa restauration et son ouverture au public. -
21 rue de la Boétie, Libourne
De la galerie parisienne du 21 rue La Boétie au coffre de la Banque
nationale pour le commerce et l’industrie de Libourne, l’exposition
« 21 rue La Boétie, Libourne » retrace l’histoire de la spoliation des
biens juifs durant la Seconde Guerre mondiale au travers d’une
figure majeure du marché de l’art, Paul Rosenberg.
Du 27 octobre au 2 février, la chapelle du Carmel, à Libourne, se consacre
au parcours de ce passeur de modernité, ami et galeriste de Marie
Laurencin, Pablo Picasso, Georges Braque, Henri Matisse… -
Gothique et renaissant !
Le prieuré de Lagrange
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Ah ! Mon beau château !
Monuments à sauver. Tant d’appelés, pas
assez d’élus. Mais de belles initiatives.
Souvenirs d’un week-end landais. -
Le papier à la croisée des temps
Ils ne sont guère plus d’une quarantaine en
France selon l’annuaire de la Fédération
française des professionnels de la conservation-restauration.
Moins populaires que leurs
homologues venant au secours des tableaux,
ces conservateurs-restaurateurs ont choisi de
se spécialiser dans les arts et les documents
graphiques anciens et contemporains, dont
le support est le papier. Dans cette catégorie,
Rebeca Zea fait référence. En témoigne la
liste prestigieuse des institutions qui lui
confient des oeuvres hétéroclites, aussi fragiles
que fascinantes.