The ghost writer
- magazine : Les Fiches du Cinéma
- numero : 1973 - 2010
- date : 01 mars 2010
- catégorie : Culture & arts
Sommaire
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L’Arbre et la forêt de Olivier Ducastel et Jacques Martineau
À 77 ans, un homme révèle son secret à sa famille,
sidérée. Quelle famille n’a pas ses secrets ? Grâce
à ses portraits d’êtres blessés, ce drame singulier
est une oeuvre profondément humaniste, complexe
et d’une grande maturité. -
Crazy Heart (Crazy Heart) de Scott Cooper
Sur une trame tout à fait classique, Crazy Heart
brosse le portrait de Bad Blake, figure de la musique
country devenue l’ombre de lui-même. D’une tendre
facture, le film n’en reste pas moins légèrement
en deçà des promesses qu’il avait fait naître. -
The Ghost-Writer de Roman Polanski
Le dernier film de Roman Polanski sort enfin.
Derrière le scandale, c’est un thriller politique
efficace et un réquisitoire clair contre Tony Blair,
servi par un vrai savoir-faire de mise en scène,
un peu gâché par une conclusion surprise malvenue. -
Nine (Nine) de Rob Marshall
Tiré d’une comédie musicale adaptée du 8 1/2 de Fellini, Nine transforme une introspection en exhibition frimeuse, et le récit d’une crise créative en vaudeville jet-set. Le film a beau se parer de stars comme d’autres de diamants, il reste triste et ennuyeux.
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Precious (Precious : Based on the Novel Push by Sapphire) de Lee Daniels
Precious, jeune Afro-américaine, n’a rien pour elle... si ce n’est sa valeur intrinsèque, qu’elle va petit à petit découvrir et apprendre à respecter. Un film dans la droite ligne de “Yes we can !”, dont la simplicité du message n’a d’équivalent que sa complexe portée.
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La Stratégie du choc (The Shock Doctrine) de Michael Winterbottom et Mat Whitecross
À travers cette adaptation du livre de Naomi Klein,
M. Winterbottom et M. Whitecross signent une charge
contre l’impérialisme américain. Cette démonstration
historique des dérives de l’ultralibéralisme érigé
en idéologie politique est convaincante. -
Achille et la tortue (Akiresu to kame) de Takeshi Kitano
Machisu est un jeune japonais qui consacre
très jeune sa vie à l’art, sans jamais obtenir
la reconnaissance attendue. Kitano achève
sa trilogie autobiographique avec cette histoire
plutôt classique, souvent drôle et touchante. -
Les Chèvres du Pentagone (The Men Who Stare at Goats) de Grant Heslov
En pleine guerre d’Irak, un journaliste découvre
l’incroyable histoire de soldats américains entraînés
à développer des pouvoirs paranormaux. D’un sujet
rocambolesque, Grant Heslov tire un film qui, loin
d’être une grande farce, dégage une vraie mélancolie. -
Chloe (Chloe) de Atom Egoyan
Afin d’avoir la preuve de l’infidélité de son mari,
une bourgeoise engage une escort girl pour le séduire. Elle devra tout lui raconter. Atom Egoyan ne sort pas grandi de ce remake superflu de Nathalie..., sauvé uniquement par la grâce de ses actrices. -
Eastern Plays (Eastern Plays) de Kamen Kalev
À travers le parcours de deux frères, l’un tombé dans
la drogue, l’autre dans la violence, ce premier film
bulgare rend compte avec talent des souffrances d’une
génération de jeunes urbains. Tenue de la réalisation
et sincérité du propos en font une grande réussite. -
État d’élue de Luc Decaster
Un documentaire fort, qui nous fait côtoyer une élue
locale dans son travail quotidien sur le terrain
et lors de réunions concernant l’environnement,
au coeur de ses responsabilités. Un regard sensible
porté sur un personnage passionnant. -
Fleur du désert (Desert Flower) de Sherry Hormann
L’histoire vraie de Waris Dirie, nomade somalienne
devenue top model et ambassadrice de l’ONU
contre l’excision. Biopic désincarné, film à message
tardivement assumé, Fleur du Désert échoue
en raison de ses ambitions contradictoires. -
Le Guerrier silencieux Valhalla Rising (Valhalla Rising) de Nicolas Winding Refn
Au temps des vikings, un guerrier silencieux
et un enfant suivent un clan décidé à reconstruire
Jérusalem. Ce récit prometteur, à la fois contemplatif et violent, s’égare dans un symbolisme assez pauvre, et finit par perdre le spectateur en chemin... -
Nord (Nord) de Rune Denstad Langlo
En traversant la Norvège en motoneige pour
rencontrer son fils, Jomar fait la connaissance
d’une galerie de personnages qui l’aident à sortir de
sa solitude. Road-movie enneigé, Nord séduit par
son ton singulier, à la fois drôle et mélancolique. -
Pièce montée de Denys Granier-Deferre
Tous deux issus de familles bourgeoises, Bérengère
et Vincent se marient à l’église. Mais rien ne va se
passer comme prévu... Ce qui devrait être un modèle
de comédie populaire peine à séduire, faute de
fantaisie. Reste le show des (nombreux) acteurs... -
La Rafle de Roselyne Bosch
La rafle du Vel’ d’Hiv vue à travers les yeux
d’un enfant juif polonais et d’une infirmière goy.
Une reconstitution historique sérieuse et souvent
efficace, très souvent gâchée par une inutile
volonté de forcer l’émotion à n’importe quel prix. -
Le Rêve italien (Il Grande sogno) de Michele Placido
Le mouvement de 68 vu par un jeune policier rêveur,
amoureux d’une contestatrice en rupture avec
sa famille. Après Romanzo criminale, Michele Placido
se livre davantage. Du rythme, du souffle, des
portraits crédibles, mais cela reste un peu convenu. -
Sans laisser de traces de Grégoire Vigneron
À la suite d’un accident mortel, un cadre ambitieux
est pris dans une spirale qui met son équilibre social en danger. En dépit d’une mise en scène adroite, ce thriller moderne reste trop convenu et aseptisé pour laisser des traces dans l’esprit du spectateur... -
Valvert de Valérie Mréjen
Installée dans un hôpital psychiatrique, dont elle a
la charge de montrer l’exemplarité des méthodes
thérapeutiques, Valérie Mréjen confronte sa maîtrise
formelle au monde chaotique des malades. Cela
donne un documentaire d’une étrangeté saisissante. -
L’Arnacoeur de Pascal Chaumeil
Vanessa Paradis et Romain Duris réunis pour
une comédie romantique, voilà qui était surprenant
et prometteur. Hélas, le résultat est sans magie
ni intérêt. À trop s’inspirer des modèles américains
sans avoir leur savoir-faire, L’Arnacoeur tombe à plat. -
Bad Lieutenant : Escale à la Nouvelle-Orléans (The Bad Lieutenant : Port Of Call - New Orleans) de Werner Herzog
Remake du film d’Abel Ferrara par le grand cinéaste
allemand Werner Herzog, ce Bad Lieutenant
est un film noir à la fois sombre et délirant sur
un policer dépravé, porté par un Nicolas Cage dont
la grandiloquence agacera ou séduira selon les goûts. -
Blanc comme neige de Christophe Blanc
Le projet sur le papier était séduisant : un film noir centré sur un personnage comblé mais inquiet dont l’univers se désagrège jusqu’au néant. Hélas, l’ambition initiale est en partie sabotée par un manque de tension et de détermination dans la réalisation.
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The Good Heart (The Good Heart) de Dagur Kári
Premier film américain de l’auteur islandais de Nói
albínói, The Good Heart est un franc mélo, centré
sur la relation entre un vieux bougon et un jeune
SDF naïf. Une oeuvre lacrymale, où le style de
l’auteur perd une bonne partie de son charme. -
Nous trois de Renaud Bertrand
Un enfant rêveur, sentant la solitude de sa mère,
lui cherche un nouveau prince charmant... Histoire
d’adultère vu par les yeux d’un enfant, Nous trois
n’évite ni les facilités, ni les maladresses, mais sait aussi transmettre une touchante mélancolie.